Luna Rossa se retire de la 35ème America’s Cup

L’équipe italienne Luna Rossa a mis sa menace à exécution et se retire de la 35ème America’s Cup.

La décision a été prise suite à l’annonce de la nouvelle jauge pour la Coupe de l’America dévoilée avant hier par Oracle Team USA.
Les catamarans de 62′ (AC62) sont abandonnés pour des catamarans plus petits (dont la longueur n’est pas encore définie, entre 45 et 50′, le Defender ayant évoqué 48′ pour 26′ de large avec six hommes d’équipage).

© Luna Rossa

Les italiens estiment que ce changement est illégitime puisque la décision aurait dû être prise à l’unanimité des challengers, ce qui n’a pas été le cas.

Il semblerait également qu’une bonne partie des multicoques devienne monotype suite à ce changement de jauge. Luna Rossa d’insurge contre ce fait, que le team juge contraire à la tradition.

Le challenger italien aurait également fait des propositions pour contenir les coûts en conservant l’AC62 comme support mais celles-ci auraient été rejetées par le Defender.

L’équipe se réserve le droit d’entamer une procédure devant le comité arbitral de l’America’s Cup, mais celui-ci ne semble pas encore constitué. Par ailleurs le doute plane toujours sur l’organisation des America’s Cup World Series de juin à Cagliari.

Emirates Team New Zealand fait part de son dépit suite aux derniers événements et semble également s’orienter vers le comité arbitral suite à la perte des séries qualificatives d’Auckland.

Les langues continuent également à se délier suite à cette volte face de l’organisateur, on apprend ainsi que les néo zélandais avaient proposé en début d’année une taille de 54′ pour le bateau afin de réduire les coûts et de transporter les bateaux dans des containers, ce qui réduisait également le budget transport. Cette mesure aurait été soutenue par Oracle Team USA mais pas par les autres challengers.

Franck Cammas dévoile également dans le Télégramme qu’une bonne partie de ce nouveau catamaran devrait être monotype

Franck Cammas : « Ce n’est pas encore acté mais l’aile sera en grande partie monotype. Ensuite, sur la plateforme, ce n’est pas totalement défini mais il y aura énormément de parties monotypes. La seule liberté concerne les appendices et le contrôle des appendices. Et comme les bateaux volent, ce sera la partie la plus importante. »
L’intégralité de l’interview dans le Télégramme en ligne.

La recherche et la différence entre les bateaux ne devraient donc concerner que  la forme foils et des safrans ainsi que leurs systèmes de contrôle. Oracle Team USA aurait ainsi atteint 46 noeuds avec 16 noeuds de vent sur l’AC45 avec des foils optimisés.

Le Defender Oracle Team USA a donc fait le choix de miser sur les « petites » équipes.
A savoir Team France et Ben Ainslie Racing, qui n’ont pas encore de budget.
Il s’est délesté de Luna Rossa et possiblement de Team New Zealand, deux équipes emblématiques de la Coupe de l’America.

Le grand gagnant de ces arrangements avec le protocole est probablement Artemis Racing.

Le challenger suédois voit deux adversaires dangereux s’éloigner des phases qualificatives de la prochaine America’s Cup, et devrait sauf bourde architecturale sur son bateau s’assurer une place face à Oracle Team USA, étant donné l’avance prise face aux équipes restantes qui n’ont à l’heure actuelle pas de budget.

Nouveau rebondissement sur le bateau de la future America’s Cup

Le directeur commercial de la Coupe de l’America a communiqué il y a 48 heures sur un éventuel changement de bateau pour la prochaine Coupe de l’America qui doit se disputer en 2017 aux Bermudes.

Exit donc le catamaran AC62 (18,9m), le nouveau bateau pourrait être un 45′ (13,7m). Ce changement fait suite aux essais d’Oracle sur les actuels AC45 à ailes rigides.

Visuel de l’AC62 America’s Cup Event Authority

Ces catamarans monotypes qui avaient été utilisés pour les America’s Cup World Series et Youth America’s Cup lors de la dernière édition, le but était de permettre aux équipes d’appréhender le maniement d’un multicoque à aile rigide.

Depuis les catamarans ont été modifiés et équipés de foils et devaient courir de nouveau des America’s Cup World Series qui devaient débuter en juin 2015, les coques la voilure et les foils devaient être monotypes. Ces bateaux sont désormais capables de performances de l’ordre de 40 noeuds de vitesse.

© Sander van der Borch / Artemis Racing

La 34ème America’s Cup remportée par les américains face aux néo-zélandais s’était déroulée sur des catamarans à aile rigide et foils de 72′.

La taille des AC62 prévus initialement avait déjà pour but de réduire les coûts, malgré tout au moins deux des équipes engagées peinent à trouver un financement (Ben Ainslie Racing et Team France), il semblerait également qu’un challenger japonais soit sur les rangs.

L’organisateur souhaite donc passer à des 45′ afin que ces deux équipes puissent participer. Cette réduction de taille avait déjà été à l’ordre du jour il y a un an, mais seul le defender Oracle et les néo zélandais étaient favorables à cette solution.

Depuis la situation a changée, les grosses équipes dont ETNZ et Luna Rossa ont recruté leur design team et se sont commencé à plancher sur leur AC62.

Hier et aujourd’hui, Luna Rossa et Emirates Team New Zealand ont fait savoir qu’ils étaient opposé à ce changement de bateau. Luna Rossa se retirera si celui-ci était acté, ETNZ insiste sur la nécessité d’un consensus entre tous les challengers pour qu’une modification soit possible.

Grant Dalton a par ailleurs précisé que les négociations avec les autres challengers favorables à ce changement, incluaient semble-t-il la suppression des play-offs à Auckland en plus de la modification de bateau.

D’après Franck Cammas qui s’exprime dans le Télégramme de ce jour, l’organisateur souhaite six ou sept challengers, deux sont clairement opposé à ce changement.

Oracle Team USA devra donc soit se priver d’Emirates Team New Zealand et du Luna Rossa Challenge en misant sur plusieurs équipes n’ayant pour l’heure pas de budget, soit des petites équipes (Team France, Ben Ainslie Racing et les japonais).

Le vote devrait être fait d’ici à la fin du mois, ce qui permettra d’être fixé rapidement.

Du côté d’Artemis Racing, autre grosse équipe en course, l’attitude semble consensuelle puisqu’ils se seraient déjà engagé à ne pas changer de classe de bateau en cas de victoire.

Oracle Team USA remporte la 34ème America’s Cup

Emirates Team New Zealand n’aura pas démérité sur cette ultime régate, Dean Barker remportait le départ sous le vent d’Oracle et passait la bouée 1 en tête, le skipper kiwi parvenait à contrôler son adversaire sur le bord de portant.

James Spithill choisissait la bouée de droit à la porte 2, ETNZ s’engageait à gauche, sur la remontée au vent, Oracle revient de nouveau sur le catamaran kiwi et finit par passer son adversaire, grâce à une meilleure vitesse de fond et de meilleures relances, ETNZ perdant une à deux longueurs sur chaque virement, le delta est sans appel à la porte 3 avec 30 secondes d’avance pour Oracle Team USA, le delta se creuse encore un peu sur le portant.

© ACEA / RICARDO PINTO

James Spithill, Ben Ainslie, Tom Slingsby et l’équipage d’ORACLE Team USA remportent cette manche avec 44 secondes d’avance et par conséquent conserve la Coupe de l’America.

© ACEA / RICARDO PINTO

Les américains auront fait des progrès fulgurants tout au long de cette America’s Cup, avec 11 victoires, contre 8 pour les néo-zéds, suite à la pénalité de 2 points consécutives à la tricherie sur les America’s Cup World Series. Le score final avec pénalités est donc de 9-8 en faveur des américains.

ETNZ et Oracle Team USA au pied du mur

Le challenger Emirates Team New Zealand et le defender Oracle Team USA disputeront dans quelques minutes la dernière manche de la 34ème America’s Cup. Les deux équipes sont désormais à égalité de points : 8-8, l’équipe qui gagnera la manche de ce soir remportera la coupe.

Le rapport de force s’est inversé au cours de ce mois de compétition, si Emirates Team New Zealand semblait affuté dès le départ avec de manoeuvres fluides et une bonne vitesse, le team américain a nettement haussé son niveau que ce soit en vitesse, en cohésion de l’équipage ou en tactique, l’arrivée de Ben Ainslie n’y étant à priori pas étrangère avec des décisions parfois radicales mais payantes.

© ACEA / RICARDO PINTO

Oracle Team USA a enfoncé le clou sur la seconde manche d’hier ;sur la première ETNZ avait écopé de deux pénalités avant le départ, rendant toute chance de victoire illusoire ; les américains ont passé les deux premières marques en seconde position, puis ils ont réduit le delta sur le bord de près avant de recoller à leur adversaire. Les néo zélandais choisissent de virer sous le vent des américains pour garder la droite alors qu’ils sont prioritaires, l’AC72 d’Oracle est lancé alors que celui des néd-zéd sort de son virement, les deux bateaux vont jusqu’au bord du parcours, et virent de concert, les américains sont plus rapides et remontent mieux au vent, ils prennent la tête de la course et choisissent le bon côté du plan d’eau, les kiwis subissent et perdent petit à petit du terrain pour échouer à 1km de leur adversaire.

L’équipage de Dean Barker n’a plus qu’une chance d’inverser la tendance ce soir, à suivre dans les minutes qui viennent.

Les néo-zélandais à un point de la victoire

Emirates Team New Zealand a remporté hier l’unique manche du huitième jour de finale de la 34ème America’s Cup face à ORACLE TEAM USA portant le score à 8-1. Pour gagner l’America’s Cup, une des deux équipes doit glaner 9 points, les kiwis sont donc désormais à un point de la victoire de cette 34ème Coupe de l’America.

Emirates Team New Zealand a dominé Oracle Team USA sur une bonne partie de la manche et finissait par s’imposer avec  15 secondes d’avance. Dean Barker réussissait un superbe départ en dominant largement Jimmy Spithill, en le lofant, prenant un avantage de 3 secondes à la bouée n°1. L’écart augmentait au fur et à mesure de la régate avec des écarts de 6, 17 et 18 secondes aux bouées suivantes.

Oracle n’a pris la tête que furtivement sur le près, mais les kiwis ont rapidement repris le dessus et ont de nouveau fait un joli coup tactique au  passage de la bouée 4 en obligeant les américains à s’écarter de la layline et les contraignant à passer la bouée à faible vitesse, perdant ainsi quelques secondes, ce qui leur permettait de gagner de cette régate.

L’analyse de Christian Karcher

Dean Barker, skipper d’Emirates Team New Zealand : « Nous restons sur nos gardes car nous ne savons jamais quelle tournure peuvent prendre les choses, même si près du but. Aujourd’hui les éléments ont joué en notre faveur. Nous étions en tête au départ et sur le premier bord puis de nouveau au coude-à-coude car les deux catamarans sont similaires en termes de performances ».

« Chaque point est si difficile à engranger. Nous y allons pas à pas et nous essayons de garder la tête froide après chaque victoire ».

La seconde manche du jour était annulée pour cause de vent forcissant avec un courant sortant s’accentuant également.

Les équipages se sont retrouvés ce soir pour une nouvelle régate, la deuxième étant de nouveau annulée alors que la procédure avait été lancée. Cette fois-ci, James Spithill dominait son adversaire, l’obligeant à une manoeuvre à quelques secondes du départ, permettant au team américain de prendre l’avantage à la bouée n°1. Les kiwis ne parviendront pas à revenir, Oracle Team USA ramenant le score à 8-2.

La prochaine régate aura lieu demain soir à 22h15.

Emirates Team New Zealand remporte les deux premières régates de la finale de l’America’s Cup

L’équipage néo-zélandais a pris l’avantage sur le defender américain Oracle Team USA hier à San Francisco pour les premières régates de la finale de l’America’s Cup en remportant les deux régates courues dans 16 à 18 noeuds de vent.

Dean Barker remportait le 1er départ, James Spithill restait sous le vente de l’AC72 kiwi qui passait la marque 1 avec  4 secondes d’avance. Le 1er portant confirmait que le catamaran d’Oracle Team USA descendait mieux, mais était légèrement moins rapide dans ce range de vent que leur adversaire, les américains effectuaient donc moins d’empannages, malgré tout les kiwis maintenaient l’avantage.

© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET

Au passage de la porte, Oracle Team USA réussissait à recoller suite à un léger planté d’Emirates Team New Zealand, le delta restait le même. Sur le près menant à la porte 3, on observait également que le catamaran américain avait un petit avantage en cap, mais sa vitesse était toujours légèrement moins bonne que celle des néo-zéds, les deux équipages se livraient à un duel de virements au contact, le defender parvenait à prendre l’avantage sur une partie du bord avant d’être repassé et de concéder 25 secondes au passage de la marque. Le dernier portant ne permettra pas aux américains de revenir, les néo-zélandais remportaient cette première régate avec 36 secondes d’avance.

Sur le second départ, James Spithill tentait d’infliger une pénalité à Dean Barker, mais celui-ci défendait bien sa position et n’était pas sanctionné par le jury, lui permettant de gagner de nouveau cette phase de départ, Oracle Team USA ne concédait que 2 secondes de retard à la 1ère bouée. A la porte 2, les américains perdaient du terrain suite à un planté, et Team New Zealand creusait le delta sur le près avec 46 secondes d’avance sur les américains, qui perdent encore un peu de terrain sur le portant et terminent à 56 secondes de l’AC 72 kiwi.

Les réactions des équipages :

Dean Barker, barreur de l’équipe néo-zélandaise : « Il est bien trop tôt pour tirer des conclusions, mais je pense qu’on a tous vu des bateaux incroyablement similaires en termes de performance. Les conditions étaient légères aujourd’hui et nous en testerons d’autres au cour de la série de régates à venir. Mais comme prédit, il n’y a effectivement que très peu de différences entre ces deux AC72 ».

 

Jimmy Spithill , barreur d’Oracle Team USA : .« Lors du premier duel, nous n’avons pas réussi à les marquer autant que nous aurions voulu. Lors de la seconde manche, nous étions surpris de ne pas les avoir pénalisé. Puis nous n’avons pas été capables d’accélérer aussi rapidement qu’ils l’ont fait. Et à partir de là, c’est difficile de revenir lorsqu’on est mené et sous contrôle. D’autant plus qu’ils n’ont commis aucune erreur par la suite. Demain sera un autre jour »

Glenn Ashby (AUS), régleur de l’aile d’Emirates Team New Zealand : « Je suis persuadé que nous assisterons à de belles batailles la semaine prochaine. Le jeu est ouvert. Pour deux bateaux aussi différents en terme de conception et de construction, c’est fantastique de les voir régater aussi près, au contact l’un de l’autre »

L’analyse de Christian Karcher

Résultats de la Finale de l’America’s Cup :

Emirates Team New Zealand – 2
ORACLE TEAM USA – 0 victoire (-2 points suite à la pénalité infligée par le jury pour tricherie)

La course 1 en chiffres :

  • Parcours : 5 bords / 9.71 milles nautiques
  • Temps de course : ETNZ – 23:30, OTUSA – 24:06
  • Delta: ETNZ +:36 secondes
  • Distance totale parcourue : ETNZ – 11.7 NM, OTUSA – 11.4 NM
  • Vitesse moyenne : ETNZ – 30.07 noeuds, OTUSA – 28.58 noeuds
  • Vitesse maximale : ETNZ – 43.54 noeuds, OTUSA – 42.51 noeuds
  • Vitesse du vent : Moyenne – 16 nœuds, Pointe – 21 nœuds

La course 2 en chiffres :

  • Parcours : 5 bords /10.11 milles nautiques
  • Temps de course : ETNZ – 22:46, OTUSA – 23:38
  • Delta: ETNZ +:52 secondes
  • Distance totale parcourue : ETNZ – 11.3 NM, OTUSA – 11.3 NM
  • Vitesse moyenne : ETNZ – 30.12 nœuds, OTUSA – 28.92 nœuds
  • Vitesse maximale : ETNZ – 46 nœuds, OTUSA – 42.87 nœuds
  • Vitesse du vent : Moyenne – 16.6 nœuds, Pointe – 19.5 nœuds

© ACEA / RICARDO PINTO

Oracle Team USA pénalisé de 2 points

  • Le jury international a rendu son verdict concernant les modifications apportées par le defender ORACLE Team USA sur trois de leurs catamarans AC45 en 2012. Il a décidé de sanctionner le team américain de deux points au départ de l’America’s Cup et de 250000$ d’amende. Oracle Team USA débutera donc la compétition à -2 alors que le vainqueur de la Louis Vuitton Cup, Emirates Team New Zealand débutera avec 0 point au compteur, pour l’emporter le team américain devra remporter au minimum 11 points, la Coupe de l’America se jouant en 9 points gagnants.

© Guilain GRENIER

De plus trois équipiers, impliqués dans la modification des bateaux sont définitivement exclus de la compétition, Dirk de Ridder, le régleur de l’aile qui officie à ce poste depuis 2010, Bryce Ruthenberg, Andrew Walker, Kyle Langford n’écope que d’un avertissement et Matt Mitchell est exclu des quatre premiers duels de la Coupe.
Le jury a fait preuve de clémence, l’équipe américaine ayant coopéré à l’enquête, par ailleurs un marin de l’équipe navigante a été innocenté, mais son nom n’a pas été dévoilé.

© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET

Les explications de Christian Karcher sur cette affaire, et son point de vue sur l’impact de la décision du jury

Team New Zealand s’impose facilement en finale de la Louis Vuitton Cup

Le Challenger néo-zélandais a facilement remporté cette finale de la Louis Vuitton Cup face aux italiens de Luna Rossa sur le score de 7 à 1.

Les italiens disposaient de la même plate forme que l’AC72 n°1 d’ETNZ, mais le développement des appendices et de l’aile étaient propres à l’équipe, leur budget était semble-t-il nettement inférieur (de l’ordre de 40 millions d’€ contre 150 pour les néo-zélandais.

Le dernier match a comme les autres rapidement tourné à l’avantage de kiwis, celui-ci se déroulait dans des vents faibles d’une dizaine de noeuds, les néo-zéds ont démontré toute leur maitrise du catamaran avec des manoeuvres parfaites et une vitesse bien meilleure que des italiens.

Reste désormais à ETNZ à peaufiner leur AC72, afin de se mesurer au defender Oracle Team USA, qu’ils rencontreront pour l’America’s Cup à partir du 7 septembre.

Les entrainements entre les finalistes de la Louis Vuitton Cup vont se poursuivre, par ailleurs Luna Rossa a annoncé que l’équipe sera présente pour la prochaine édition de la Coupe de l’America.

Dean Barker , skipper d’ETNZ : « Je tiens à saluer Luna Rossa . Nous avons établi une collaboration exceptionnelle depuis un an et demi. Sans eux, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd’hui. Ils ont énormément progressé et ils nous ont aidé à nous améliorer. Pour remporter l’America’s Cup vous devez d’abord gagner la Louis Vuitton Cup » a rappelé Dean Barker, le skipper d’Emirates Team New Zealand. « Nous sommes venus à San Francisco pour ramener l’America’s Cup en Nouvell-Zélande, donc gagner la Louis Vuitton Cup est dans le cadre de notre préparation. Notre équipe est extrêmement déterminée. Nous avions échoué de peu en 2007 à Valence, c’est pourquoi nous mettrons tout en œuvre durant les prochaines semaines pour réussir cette fois-ci ».

Max Sirena, skipper de Luna Rossa : « Nous sommes évidemment déçus d’avoir perdu en finale de la Louis Vuitton Cup, mais nous nous sommes inclinés – et je ne veux pas leur porter malchance – face à l’une des meilleures équipes . Nous nous connaissons depuis longtemps et ce fut un plaisir de les rencontrer en finale. C’est la première fois que deux challengers collaborent pour tenter de gagner la Coupe. Je leur souhaite bonne chance pour le Match. C’est un honneur d’être à la tête de cette équipe . En moins d’un an et demi, nous avons formé un équipe talentueuse. Nous nous sommes hissés en finale de la Louis Vuitton Cup alors que personne n’aurait parié sur nous ».
Chris Draper, barreur du cata italien :  « Le score final 7-1 fait mal. L’arrivée fut chargée d’émotions. Je suis à la fois triste et fier de ce que nous avons accompli ces deux derniers mois. Nous avons tellement progressé ensemble. C’est douloureux aujourd’hui. Cela aurait été fabuleux de boucler cette campagne en beauté, mais nous gardons la tête haute et nous sommes fiers de notre parcours ».

 

 

 

Avaries en série pour la finale de la Louis Vuitton Cup

Après l’abandon de Luna Rossa sur casse du système de relevage du foil, c’est Emirates Team new Zealand qui a abandonné hier.

Jusque là les néo-zélandais n’avaient connu aucun problème majeur sur leur catamaran, et avaient bouclé toutes leurs régates, malgré la perte d’une voile d’avant lors des Round Robins, et un enfournement impressionnant pour la 1ère manche de cette finale.

Les Kiwis menaient la course hier après un superbe départ de Dean Barker, qui ne cessait de creuser son avance sur le bateau italien, ils ont subitement ralenti sur le 3ème bord du parcours, la raison ne sera connu que plus tard, il s’agissait en fait d’un problème d’hydraulique.

Dean Barker : « Ces bateaux fonctionnent grâce à l’hydraulique. C’est ce qui permet de virer, d’empanner avec l’aile et d’ajuster les dérives. Sans hydraulique, le bateau est complètement bloqué ».

L’équipage d’ETNZ préférait faire intervenir  son équipe technique pendant la manche, abandonnant de fait celle-ci. Luna Rossa continuait donc cette régate seul et égalisait à une manche partout.

© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET

Les néo-zeds espéraient pourvoir reprendre l’avantage lors de la seconde manche du jour, mais celle-ci était reportée du fait du dépassement de la limite de vent fixée à 20 noeuds, le problème technique de l’AC72 avait pu être solutionné sur l’eau : Ray Davies, tacticien du bord  : « Le problème hydraulique d’aujourd’hui provient du circuit électronique qui a disjoncté, sans électronique le bateau n’est pas manœuvrable. Mais le problème est résolu. Nous avons remplacé les batteries à bord et nous aurions pu prendre le second départ, si le vent n’avait pas fait des siennes . Nous n’aurions pas pu réparer sans l’assistance de notre équipe technique en mer ».

© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET

L’équipage de Luna Rossa confessait également quelques problèmes à l’issue de cette manche avec un soucis sur l’aile.

Ce problème n’avait semble-t-il pas été correctement résolu, puisque l’équipage italien a abandonné ce soir pour ces raisons. Chris Draper, le barreur avait réussi à prendre un beau départ, les deux AC72 s’élançant sur la même ligne, Luna Rossa au vent, ce qui leur permettaient de talonner le cata néo-zélandais à la première marque avec un delta de 2 secondes, sur le 1er portant, l’équipage italien ne concédait que 20 secondes sur leur adversaire. Sur le bord de près Luna Rossa ralentissait et abandonnait finalement la course pour un soucis sur le système de réglage d’aile.

Les néo-zélandais d’Emirates Team New Zealand mènent donc 2 manches à 1 ce soir suite à un nouveau report dû au dépassement de la limite de vent fixée à 19,4 noeuds pour la seconde manche.

Du spectacle pour le 1er match de la finale de la Louis Vuitton Cup

Le départ de la 1ère manche de la Louis Vuitton Cup entre Luna Rossa et ETNZ a été retardé de 20 minutes hier en raison du dépassement de la limite de vent maximale fixée à 19 noeuds, le comité lançait finalement la manche dès que le vent faiblissait. Ce petit délai était bienvenue pour le challenger italien, puisque le catamaran AC72 de Luna Rossa connaissait des problèmes sur le foil tribord. L’équipe technique parvenait cependant à réparer le système de relevage du foil avant le départ de la régate.

L’équipage d’Emirates Team New Zealand réussissait à glisser son catamaran au vent de Luna Rossa, les deux bateaux partaient lancés à plus de 30 noeuds, avec des vitesses à plus de 35 noeuds vers la 1ère marque, ETNZ franchissait celle-ci avec 8 secondes d’avance sur le cata italien.

© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET

Les espoirs des italiens s’évanouissaient quelques centaines de mètres après cette marque, avec une nouvelle casse sur le système de relevage de foil, comme l’explique le skipper Max Sirena : « Une pièce du système de relevage de la dérive a cédé. Nous avons effectué un peu de maintenance récemment sur la dérive pour optimiser ‘l’aéro package’. Cela faisait cinq jours que nous naviguions ainsi et aujourd’hui cet élément a cassé. Par chance, la rupture est survenue en navigant sur un bord de portant et non lors d’un empannage, sinon nous aurions également pu perdre le contrôle de notre AC72 ».

La suite de la course aurait du être un parcours de santé pour les kiwis, mais l’équipage de Dean Barker continuait à attaquer malgré l’absence d’adversaire, et à la 3ème marque du parcours, le catamaran enfournait violemment à l’abattée. L’AC72 passait de 40 à une dizaine de noeuds, dans la manoeuvre, deux équipiers étaient balayés par la masse d’eau et passaient par dessus bord. Ils étaient immédiatement récupérés par le bateau d’assistance du team néo-zélandais.

© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET

Dean Barker : « Nous sommes surtout ravis que personne ne soit blessé. Toute le monde est encore sous le choc mais nous étions en course et à bord de ces machines nous savons que tout peut arriver. Avec le recul, les conditions n’étaient pas si extrêmes mais si vous ne faites pas le nécessaire quand il faut, les choses peuvent rapidement mal tourner. Et cet après-midi, nous avons visiblement raté la manœuvre. Nous allons analyser nos données. L’équipage va se remettre de ses émotions et ils seront à nouveau d’attaque demain ».

Le catamaran subissait quelques dégâts dans cette figure de style avec le carénage du bras de liaison avant arraché, tout comme le filet du côté babord.

L’équipage finissait sa manche avec deux équipiers absents, et remportait son 1er point lors de cette finale de la Louis Vuitton Cup.

Le defender américain de l’America’s Cup, Oracle Team USA, lançait également ses régates de sélection, deux équipages étant opposés, celui de James Spithill et de Ben Ainslie. Le match était très disputé mais c’est finalement Spithill qui s’imposait sur le second bateau du team américain. La seconde manche de ces defender series disputée ce soir a également tourné court avec la perte d’un safran sur le cata de Ben Ainslie.

© ACEA / PHOTO ABNER KINGMAN