Transat Québec Saint Malo, victoire et record pour Spindrift 2 en ultime, Arkema vainqueur en Multi50′

Le maxi trimaran Spindrift 2 de Yann Guichard et Dona Bertarelli remporte cette transat Québec Saint Malo dans la catégorie Ultime. L’équipage  aura bouclé cette course en un peu plus de six jours, améliorant le record de l’épreuve jusqu’ici détenu par Loïck Peyron (7 jours 20 heures 24 minutes) à bord du trimaran Orma Fujicolor II en 1996.

Son seul adversaire en « Ultime », le MOD 70 Musandam-Oman Sail avait chaviré à environ 700 milles du Canada. L’équipage a été récupéré par un cargo et déposé à Terre Neuve.Sidney Gavignet, Fahad Al Hasni et Alex Pella ont rejoint leurs foyers respectifs, tandis que Damian Foxall et  Mayeul Riffet, tentent de mettre en place une opération de récupération du trimaran.

Arrivée de Spindrift TQSM 2016 from Transat Québec St-Malo on Vimeo.

Yann Guichard, skipper de Spindrift 2 :
« On est vraiment très contents de remporter cette course. On l’imaginait un peu au départ qu’on descendrait en dessous de 7 jours mais finir à 6, c’est un beau chrono. Toute l’équipe a fait un super travail. J’avais participé à la transat en 2004, malheureusement j’avais du abandonner au milieu de l’Atlantique, donc là de la finir et de battre en plus le record c’est génial. C’était assez incroyable la traversée du Saint Laurent. C’était très étroit au départ et les premiers 50 milles sont assez difficiles. Heureusement nous sommes partis au portant avec Oman Sail. Cela a été une belle bagarre avec des rebondissements : un coup nous étions devant, l’autre coup c’était eux. On a finalement réussi à s’échapper juste avant la bouée de Gaspé sur un petit coup tandis qu’il reste dans une zone sans vent. Les meilleurs souvenirs sont cette sortie du Saint Laurent et le passage de Saint Pierre où il y avait du monde qui nous attendait en début de nuit avec 40 nœuds de vent, c’était un moment assez incroyable. Tout s’est bien passé à bord, on avait trois nouvelles personnes dont deux anglais. Ils se sont tout de suite acclimatés et ont pris la mesure du bateau. L’esprit était fantastique, le bateau est en parfait état il est prêt à repartir demain pour refaire une traversée de l’Atlantique ou faire un tour du monde. Avec Dona nous avons réussi à créer une équipe qui nous ressemble avec des personnes qui sont passionnées de la mer et aussi de la performance et là on l’a bien prouvé avec le bateau que nous étions capables de le mener rapidement à travers l’Atlantique. Le programme c’est de rester quelques jours ici à Saint-Malo où l’accueil a été très chaleureux, puis de ramener le bateau à notre port d’attache de la Trinité-sur-Mer et le préparer pour le prochain objectif qui est le Trophée Jules Verne l’hiver prochain ».

Dona Bertarelli, barreur régleur à bord de Spindrift 2 :
« C’était fantastique sportivement et humainement. Cela faisait plusieurs années que je voulais faire la Transat Québec Saint-Malo. La course est magnifique, le départ à Québec, le Saint Laurent, passer toutes ces marques qui sont historiques et mythiques comme le rocher Percé, Saint-Pierre-et-Miquelon et le Fastnet et puis l’arrivée ici à Saint-Malo, il y a plusieurs courses dans la course. Nous avons navigué à une vitesse réduite dans le Saint Laurent car il y a même des endroits où il y a des limitations de vitesse pour protéger les Belugas et on a également fait très attention à tous les cétacés qu’il y a dans la zone avant de pouvoir accélérer dans l’Atlantique. Il y a une multitude de choses dans cette course qui fait qu’elle est très belle et très spéciale. Nous sommes très contents d’avoir battu le record de Loick Peyron. C’est difficile de battre les records quand c’est un départ de course car on ne peut pas choisir notre départ et on doit donc composer avec la météo qui se présente. On a surtout pas eu beaucoup de vent sur l’arrivée ! Maintenant c’est un très beau chrono et on est fiers d’avoir fait ce qu’on a fait aujourd’hui »

 

En Multi50′, les arrivées se sont enchainées cette nuit, Arkema, skippé par Lalou Roucayrol  remporte la Transat Québec Saint-Malo, dans la catégorie Multi50 en 9 jours 9 heures 00 minute et 58 secondes, à la moyenne de 13,6 nœuds (3 254 milles nautiques sur le fond, à la moyenne de 14,46 nœuds).

Thierry Bouchard et son équipage parvenaient à accrocher la seconde place dans la catégorie sur Ciela Village en 9 jours, 10 heures, 42 minutes et 30 secondes, à la moyenne de 13,45 nœuds (3 214,60 milles nautiques sur le fond, à la moyenne de 14,18 nœuds).

Gilles Lamiré et ses hommes prenaient la 3ème place en Milti 50 à cinq minutes de Ciela Village seulement avec un temps de 9 jours, 10 heures, 47 minutes et 53 secondes, à la moyenne de 13,45 nœuds (3 272,65 milles nautiques sur le fond, à la moyenne de 14,43 nœuds).

Arrivée de French Tech Rennes Saint-Malo (VNR) from Transat Québec St-Malo on Vimeo.

 

Lalou Roucayrol, skipper d’Arkema :
« Une Transat extraordinaire! L’Atlantique en 4 jours, c’est fantastique pour nos Multi50 qui sont finalement des gros tris de sport. Très content pour l’équipage aussi. On a monté cette équipe avec César Dohy avec qui j’ai fait la Transat Jacques Vabre et Etienne Carra qui est mon préparateur et mon convoyeur. Il fallait quelqu’un à la navigation pour faire le lien. C’est Karine Fauconnier qui s’y est collée. Le bateau n’est pas facile et il fallait beaucoup de cohésion car c’est plus un bateau de solitaire. Je retiens la première victoire du bateau en transat, mais aussi ce beau travail d’équipe. On a des images plein la tête, les baleines de la Gaspésie, le passage magique à Saint Pierre et Miquelon. La passe à Henry est un goulet très étroit. On s’y est trouvé empétolé, sous la lune et les étoiles avec  des milliers d’oiseaux qui pillaient… étonnant. J’ai aussi eu une rencontre avec une baleine qui est sortie de l’eau 50 mètres devant le bateau. J’ai poussé la barre pour l’éviter, mais quelle belle vision. L’Atlantique a été très favorable, avec des conditions de record. On était en avant de la dépression, avec le vent qui rentrait sans avoir encore levé la mer. Cette Classe Multi50 est formidable. On est arrivé dans un mouchoir de poche au bout de 9 jours très intenses. »

 

Thierry Bouchard, skipper de Ciela Village :
« Pas du tout déçu, bien au contraire de cette deuxième place. La course a été magnifique, très engagée, très sportive, avec une arrivée super serrée. Gilles Lamiré était dans le rétro. Lalou était le plus rapide. La classe est homogène, malgré les architectes très différents. Ce sont les hommes qui ont fait la différence. Cette transat est extraordinaire. Du côtier dans le Saint Laurent, avec les courants, les vents très difficiles. L’Atlantique a été clément, et la Manche, comme d’habitude, très compliquée. Les trois bateaux battent le record, preuve de l’intensité de la course. J’ai adoré la régate au contact dans le Saint Laurent. »

Gilles Lamiré, skipper de la French tech Rennes Saint-Malo :
« Je suis fatigué. Je n’ai pas dormi depuis 36 heures. On s’est bagarré à couteaux tirés, entre marins qui s’apprécient. Les bateaux sont différents mais marchent superbement. Ces bateaux sont magiques, fantastiques. La Classe mérite de se développer davantage. On a eu de très belles conditions météos, pour tous battre le record. Personne n’a jamais rien lâché. Tous les passages de marques ont été magiques, Gaspé notamment. On a pris la tête dans la baie de Gaspé, au milieu du souffle des baleines. Incroyable. Je navigue avec des amis. Yvan Bourgnon est un grand marin qui nous fait progresser. Le projet continue de progresser depuis 10 ans et on va continuer ainsi… »

Transat Québec Saint-Malo : chavirage de Musandam-Oman Sail

Le trimaran Musandam-Oman Sail (MOD70), mené par Sidney Gavignet qui est engagé sur la Transat Québec Saint-Malo, a chavité tôt ce dimanche matin.
Le skipper français et ses équipiers omanais, Fahad Al Hasni, Sami Al Shukaili et Yassir Al Rahbi. ainsi que Damian Foxall sont en sécurité sur le bateau retourné, qui se situe à environ 450 milles nautiques à l’est de St-Pierre et Miquelon, au large du Canada.

Baptiste Morel/Voile-Multicoques.org

Baptiste Morel/Voile-Multicoques.org

Les opérations de sauvetage sont en cours afin de ramener les marins à terre.

Les Multi50 ouvrent la route sur cette transat (avec un départ dimanche dernier, alors que les deux ultimes engagés n’étaient parti que mercredi) et entament la dernière ligne droite avec moins de 850 milles avant l’arrivée.  Arkema mené par Lalou Roucayrol, est toujours sous la menace de Gilles Lamiré (French Tech Rennes St-Malo) et de Thierry Bouchard (Ciela Village) qui sont à une trentaine de milles du leader.

L’autre ultime en course, Spindrift 2 de Yann Guichard et Dona Bertarelli, poursuit sa route à haute vitesse, le trimaran a dépassé l’ensemble de la flotte des 40′ et prépare également son atterrissage sur la Bretagne.

 

Actual remporte le record SNSM devant Prince de Bretagne, Musadam Oman Sail décroche le record du tour de l’Irlande

Yves Le Blévec et Lionel Lemonchois avaient choisi de courir sur le record SNSM, en équipage sur un parcours de 430. C’est finalement Actual qui a coupé la ligne en premier avec une trentaine de minutes d’avance sur Prince de Bretagne, qui vient tout juste d’être remis à l’eau.
Les deux équipages ont bataillé dur pendant un peu moins de 20h, avec de nombreux changements de leaders.

Yves Le Blévec : « C’était engagé ! Nous étions vent de travers, avec un peu de mer. Les conditions n’étaient pas faciles, mais tout s’est parfaitement bien passé, nous n’avons eu aucun souci technique. Nous avons fait une belle trajectoire, notamment grâce à Isabelle Joschke qui était à la navigation. La présence de Jean-Baptiste Levaillant est quant à elle toujours aussi précieuse et efficace à bord. Toutes les manœuvres ont été réussies, nous avons bien échangé, c’était vraiment une belle navigation, très riche et positive. Nous avons fait plusieurs fois des pointes à plus de 35 nœuds et une très bonne moyenne au-dessus de 30 nœuds une bonne partie de la nuit ! »

En Irlande et là aussi après de multiples changements de leader c’est Sidney Gavignet, accompagné de Damian Foxall, Jean Luc Nélias, Fahad Al Hasni, Yasir Al Rahbi et Sami Al Shukaili sur le MOD70 Musandam-Oman Sail qui remportent la Volvo Round Ireland Race. L’équipage aux couleurs du sultanat s’impose notamment face aux deux autres MOD70 engagés, Phaedo 3 et Concise 10 qui terminent à moins de 6 minutes du vainqueur.

© Lloyd Images

Sidney Gavignet et ses hommes décrochent également le record du tour de l’Irlande en 38 heures 37 minutes sept secondes.

Le 60′ ORMA ex Groupama 2 sur la côte ouest des Etats Unis

Le trimaran de 60′ ORMA Mighty Merloe (ex Groupama 2) est désormais la propriété de HL Enloe. Celui-ci a troqué son « vieux » 60′ ORMA, LoeReal (plan VPLP construit par Jeanneau dans les moules de Pierre 1er pour le film Waterworld), pour le dernier bateau construit dans la classe.

Il est désormais aligné sur les courses de la Côte Ouest des Etats Unis ; où il peut se mesurer au « MOD 70 » Orion, les deux bateaux ont participé à la Island Race, une course de 139 miles entre Los Angeles et San Diego via des marques de parcours au niveau des iles Catalina et San Clemente Islands. Le 60′, barré par Cam Lewis (qui était l’année dernière sur Orion..) a remporté cette première course.

La seconde revient à Orion, le MOD70, qui s’adjuge les honneurs de la Vallarta Race, course de 432 mile entre San Diego et Puerto Vallarta, le trimaran était mené par le skipper Charlie Ogletree et le navigateur Peter Isler, Damian Foxall était également à bord.

Quelques images sur cette vidéo

Séb Josse et Charles Caudrelier remportent la Transat Jacques Vabre en MOD 70

Sébastien Josse et Charles Caudrelier sur le MOD 70 Groupe Edmond de Rothschild ont remporté aujourd’hui la Transat Jacques Vabre. Ils ont franchi la ligne d’arrivée à Itajaí au Brésil à 18h03’54’’ (heure française) après 11 jours, 5 heures, 3 minutes et 54 secondes de course, soit une vitesse de 20,7 nœuds sur la route (22,12 nœuds de vitesse moyenne), le duo aura mené la course de bout en bout devant leur adversaire Oman Air-Musanda, mené par Sidney Gavignet et Damian Foxall. Les deux marins naviguant sur le trimaran omanais avaient pourtant refait une partie de leur retard dans la traversée du pot au noir avec seulement 2 heures d’écart au passage de l’équateur, puis se réduisant à 20 milles (en distance au but), à 48 heures de l’arrivée, mais les skippers du MOD70 du Gitana Team aidés par  leurs routeurs à terre,  Jean-Yves Bernot et Antoine Koch, ont parfaitement négocié l’arrivée sur le Brésil et remportent donc cette course.

 

Leur sentiment à l’arrivée :
Charles Caudrelier : « Je ressens du soulagement car ces bateaux sont stressants. On vit avec la peur permanente du chavirage, il faut trouver la bonne limite. Niveau stress, fatigue et dépassement de soi, cette Transat Jacques Vabre dépasse largement tout ce que j’ai pu faire avant. Nous avons mené la course depuis le début mais le retour d’Oman Air-Musandam ces derniers jours nous a fait peur. Je ressens aussi du bonheur, et de la fierté : je réalise un rêve de gosse. »
Sébastien Josse : « C’est effectivement un soulagement d’arriver à Itajai. En monocoque, la quille apporte une sécurité. En multi, le stress est omniprésent. On s’est fait une grosse frayeur au large de Gibraltar : je me suis endormi et nous avons failli chavirer par l’avant. J’ai eu le réflexe de tirer la barre, le flotteur a planté dans l’eau. Le bateau est heureusement retombé du bon côté. On ne pouvait même pas se préparer une boisson chaude : pas de petits plaisirs à bord d’un MOD70, rien de superflu. »

La navigation en double en MOD70 :
Sébastien Josse : « En équipage on est toujours très proche de la limite. Nous avons essayé de nous approcher de cette limite en double. Nous avions un bon rythme. Il fallait trouver le bon curseur face à Sidney Gavignet et Damian Foxall qui savent eux-aussi pousser leur bateau. Le mot d’ordre : garder la plateforme à plat en allant vite.»
Charles Caudrelier : « C’était très usant car il y avait en permanence l’un de nous deux à la barre. Et on ne la lâchait pas pendant nos quarts. Pour faire la moindre action il fallait réveiller l’autre. Dans les grosses conditions, on ne peut pas se permettre d’aller régler seul une voile sans prendre un risque de chavirer. L’autre option aurait été de ralentir : mais sommes des compétiteurs donc on n’a pas fait ça. On a eu une météo exceptionnelle, des conditions très rapides. Ce qui nous a permis d’aller quasiment aussi vite qu’en équipage.Nous avons beaucoup travaillé ensemble en amont, nous nous connaissons bien. On a bien préparé notre coup. Nous avons tous les deux une bonne expérience du solitaire et du double. »

Début de course sans problème pour les MOD, un chavirage en 50′

Après 4 jours de course, les duos engagés sur la Transat Jacques Vabre  dans les classes multicoques ont désormais tous parés le Cap Finistère.

En MOD 70, les deux bateaux en course ont déjà passé les Canaries, après avoir dégolfé sans réel problème malgré des conditions soutenues. Les trimarans suivent la même trajectoire avec un avantage pour Groupe Edmond de Rothschild mené par Seb Josse et Charles Caudrelier, Oman Air Musandam, de Sidney Gavignet et Damian Foxall pointent à 45 milles du leader. Ils devraient entrer dans le pot au noir d’ici 48 heures.

Sébastien Josse : «Nous avons actuellement 14 nœuds de vent, la mer est quasiment plate (1,5 mètres). Ce devrait être notre première journée de navigation au sec depuis le départ ! On ressent nettement le changement de température et le soleil est enfin de la partie ; il va falloir bien se protéger à la barre. Juste après le dévent de Madère, nous avons fait notre premier beau planté de la Transat. J’étais à la barre, le bateau sous gennaker et un grain est arrivé. Dans l’abattée, le bateau a enfourné»

Damian Foxall : « Nous avons modifié les réglages du bateau durant les six dernières heures, et nous allons maintenant un peu plus vite. Notre safran central est remonté, nous avons donc dû ralentir pour le remettre en place, mais tout va bien maintenant, même si nous avons perdu un peu de terrain sur Gitana, nous allons nous battre pour revenir. Nous sommes plutôt contents de ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes toujours dans du vent d’est, ce qui nous permet de faire route à l’ouest, et c’est ce que nous devons faire. Nous avons dû monter dans le mât au large du Cap Finisterre pour débloquer une drisse, ce qui nous a coûté quelques milles. Quelques autres petits soucis se sont ajoutés et nous ont fait perdre quelques milles de plus, mais nous nous en sortons bien et nous espérons les rattraper, il y a encore un long chemin à parcourir ! »

Les MOD 70 dans le raz de Sein

En Multi 50, le Golfe de Gascogne a contraint l’équipage de Maitre Jacques a stoppé, en effet les deux Loic (Fequet et Escoffier) ont vu l’étrave tribord de leur flotteur se casser nette avant hier. Les skippers ont rejoint la Corogne sans assistance.

Loïc Féquet : « Nous avions eu une nuit difficile, mais le vent et la mer ont été beaucoup moins forts que ce qui avait été annoncé. Nous avions d’ailleurs fait un contre bord à l’ouest à l’entrée du golfe de Gascogne (sur les conseils de notre routeur), non seulement pour éviter la mer plus formée dans le sud du golfe, mais aussi en prévision de la redescente sur le cap Finisterre. Le vent était même tombé à 10 nœuds samedi matin, et nous attendions d’être sûrs qu’il ne se renforce pas trop pour renvoyer de la toile. Les deux vagues qui ont provoqué la casse du flotteur n’étaient pas plus grosses que les autres, et nous n’attaquions pas du tout. D’où l’hypothèse de l’usure… «Nous avons pas mal échangé à ce sujet avec notre équipe et l’architecte du bateau. C’est encore difficile à dire, mais il semble que l’âge du bateau*, mis à l’eau en 2005, soit une cause assez plausible. 

Lorsque le flotteur a cassé, nous n’avions pas des conditions dantesques et nous naviguions de façon à préserver le bateau justement. Nous étions à 100° du vent, avec deux ris et la trinquette, il y avait 20 à 25 nœuds, et la mer était maniable. Cela n’avait rien à voir avec les conditions vraiment musclées rencontrées il y a deux ans sur cette même Transat Jacques Vabre. 
Une cause possible serait aussi qu’il y ait eu un point d’impact un jour, lors d’une manœuvre ou à cause d’une grosse vague et que cela ait créé un point de faiblesse… »
Aujourd’hui nouvelle déconvenue dans la classe hier au soir, Lalou Roucayrol et Mayeul Riffet sur Arkema ont chaviré à 200 milles des côtes portuguaises. Ils naviguaient au contact de Fenêtréa Cardinal au moment de l’incident, le duo n’a pas demandé d’assistance, un remorqueur a été affrété, la plate forme a été sécurisée et le trimaran sera retourné avant de rejoindre Lisbonne.
Les explications sur le chavirage,  Mayeul Riffet : « On avait 12-18 nœuds de vent, le bateau est parti au lof, les safrans ont décrochés, et en 3 secondes le bateau s’est retrouvé à l’envers. On a voulu choquer, c’était bien trop tard. On était sous gennaker donc ça a enfourné quand même. J’étais à l’intérieur, j’ai essayé de sortir mais je n’y suis pas arrivé. Lalou (Roucayrol) est arrivé à nager par dessous et rentrer par la petite trappe. Le trimaran, ou tout du moins la plateforme, est complètement sécurisé. Nous avons passé la matinée et le début d’après-midi dans l’eau afin de couper tout ce qui trainait sous le bateau. Il restait quelques morceaux du mât et nous avons tout lâché. Toute la nuit dernière, la bôme et le reste du mât tapaient dans la coque centrale et nous avions peur que cela crée des dommages plus importants. Il y a encore beaucoup de mer et nous sommes ballotés dans tous les sens. Nous avons la chance d’avoir de l’énergie pour recharger le téléphone satellitaire, à boire et à manger. Cette nuit, nous ferons des quarts de surveillance à l’extérieur du trimaran pour éviter toute collision avec d’autres navires. Nous sommes bien sûrs très secoués et attendons avec grande impatience que notre équipe et le remorqueur viennent à notre rencontre. »
Deux des favoris sont donc hors jeu, Yves Le Blévec et Kito de Pavant ont quant à eux fait un arrêt technique à Madère pour réinstaller une pièce de l’anémomètre en tête de mât d’Actual. L’arrêt a duré environ une heure, le duel face à FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux/Yann Elies) a donc repris. Les deux trimarans ont pris un cap à l’Ouest afin d’aller chercher de la pression.