James Spithill et son équipage ont de nouveau largement dominé celui d’Alinghi 5 hier sur le plan d’eau de Valence.
BMW prenait de nouveau l’avantage au départ puisque le bateau suisse écopait d’une pénalité.
Ensuite Alinghi 5 reprenait l’avantage au près (avec pour la 1ère fois Loick Peyron à la barre), grâce à une bonne lecture du plan d’eau de la cellule arrière, et possèdait 600 mètres d’avance sur le trimaran américain, cependant lors du virement des américains sur la layline, les suisses ne couvrent paset BMW Oracle reprend l’avantage.
BMW Oracle passait donc la première bouée avec 28 secondes d’avance sur son adversaire,le bord de reaching anéantira les espoirs des hommes d’Alinghi de revenir, le trimaran se montrant nettement plus puissant et rapide à cette allure, USA 17 passant la seconde bouée 2 minutes 44 secondes avant le catamaran helvète.
Le bord de portant ne changera rien au résultat final, malgré une molle qui ralentira le trimaran américain à moins d’un mille de la ligne et qui réduira son avance de moitié.
BMW Oracle remporte donc cette 33ème Coupe de l’America, de nombreux français ont oeuvré pour cette victoire, Thierry Fouchier, qui occupait le poste de régleur des voiles d’avant sur le bateau mais aussi les architectes Vincent Lauriot Prevost et Marc Van Peteghem, les concepteurs de l’aile Dimitri Despierre et Joseph Ozanne, entre autres.
Reste maintenant à decouvrir les « modalités » de la prochaine Coupe, Larry Ellison, désormais defender, devrait dévoiler le lieu et le type de bateau très bientôt.
James Spithill et son équipage sur BMW Oracle ont survolé cette 1ère régate de l’America’s Cup…
Le barreur arrive à infliger une pénalité à Alinghi dans la phase de pré-départ, mais le trimaran américain se retrouve arrêté et part avec un retard d’une minute quarante cinq sur son adversaire, qui parvient à maintenir le trimaran ailé derrière lui sur le 1er tiers du bord de près, l’avance des américains ne cessera ensuite de s’accroitre.
Le bateau américain affiche un meilleur cap et une meilleure vitesse que le catamaran suisse, pire encore, l’équipage d’Alinghi qui était présenté comme favori dans ce petit temps (8 noeuds) est apparu hésitant notamment au départ du bord de portant, peinant à trouver les bons réglages, sur une allure où le catamaran semblait favorisé par rapport au gréement du bateau américain.
Au final, Alinghi 5 termine la manche à plus d’un quart d’heure de USA 17, grand vainqueur de cette manche et désormais favori pour la Coupe de l’America.
La tâche s’annonce difficile pour l’équipage d’Ernesto Bertarelli, du fait de la domination nette de l’équipe américaine sur cette manche où les suisses partaient favoris.
Après l’annulation de la régate de lundi, du fait d’un vent erratique et instable en direction, la première manche de l’America’s Cup devrait se courir demain. Cependant les prévisions de demain sont divergents selon les sources, certaines annoncent de nouveau des vents faibles, d’autres des vents soutenus avec une mer formée, le lancement de la régate ne parait donc pas assuré.
Les meilleures conditions cette semaine semblaient être aujourd’hui avec un vent bien établi à plus de 20 noeuds, et jeudi.
A suivre sur Canal + Sport et Eurosport et bien évidemment sur la TSR.
La première manche de l’America’s Cup aura lieu lundi à 10h06 à Valence en Espagne, elle opposera deux maxis multicoques extraordinaires : le catamaran Alinghi 5 et USA17, le trimaran de l’équipe BMW Oracle.
A deux jours de l’échéance, Marco, fidèle lecteur de Voile-Multicoques.com et passionné de multicoques nous fait partager son point de vue sur ces deux bateaux :
Un rapide rappel des faits.
Les Américains, très fâchés contre Alinghi (pour des raisons que je ne développerai pas), décident de lancer le 13 juillet 2007 un défi conforme au Deed of Gift original de l’America’s Cup. Leur challenger : un multicoque de 90’ par 90’ (27,43m).
Les Suisses sont obligés d’accepter.
Le 22 Août 2008, les Américains mettent à l’eau leur trimaran. N’ayant pas le choix du lieu des régates, ils ont décidé de faire un bateau polyvalent et évolutif, un trimaran issu du cabinet d’architectes français VPLP.
Le 8 juillet, les Suisses mettent leur bateau à l’eau. Ils ont choisi un catamaran ultra-léger avec dans l’idée de régater à Ras El Khaïmah, dans le golfe Persique, où les vents sont légers. Malheureusement pour eux le tribunal désignera finalement Valence comme lieu des régates.
La compétition se déroulera en deux régates gagnantes : la première sera un aller-retour de deux fois 20 milles et la seconde un triangle de trois fois 13 milles. Si une troisième régate est nécessaire, elle sera identique à la première.
Détaillons un peu les forces en présence.
Si les deux bateaux font bien 90’ de flottaison à l’arrêt, ils font un peu plus en navigation.
On n’a évidemment aucune donnée officielle sur les bateaux et tous ces chiffres ne sont que des estimations.
Honneur au defender :
Alinghi 5 est un catamaran de 31 ou 32 m de longueur et de 24 m de largeur. Après avoir été lancé avec un mât d’une cinquantaine de mètres, il est désormais doté d’un gigantesque mât-aile de 60 m de haut doté d’une grand voile de 600 m2 et pouvant porter, sur son gigantesque bout-dehors un gennaker de 1000 m2, le plus grand ayant jamais été construit.
Les coques possèdent des étraves inversées de type wave-piercer. Ces étraves, en passant à travers les vagues au lieu d’au-dessus, diminuent le tangage et améliorent l’efficacité du gréement. Elles sont tenues par deux bras seulement et tous les efforts de torsion du gréement sur les coques sont repris par trois poutres de carbone. Ce système, très innovant, avait été imaginé en 2000 pour le petit catamaran de 12,50 m Alinghi qui gagna par la suite plusieurs fois le bol d’or. Il permet une très grande rigidité pour un poids minimal. Ce système a donc tout naturellement été repris pour A5.
Les coques sont dotées de dérives en S (même si des dérives rectilignes ont aussi été utilisées), orientables dans les 3 axes, qui font aussi office de foils.
Autre innovation majeure : la suppression des wincheurs remplacés par un moteur. Pas très sympa pour les oreilles mais très efficace.
Ce moteur sert aussi à remplir et transférer les ballasts dont sont dotées les coques.
Un immense trampoline court entre les bras et les coques tandis que l’arrière du bras avant est caréné d’une toile. Ils viennent même de tester un carénage de l’arrière du second bras, suivant en cela l’exemple des Américains.
Ne comparez pas ce bateau à un multicoque de course au large. Il faut le voir comme un catamaran de plage de 32 m. En fait c’est un agrandissement et une amélioration du Alinghi de 12 m. Bref, un engin extrême, fait pour naviguer sur eau plate dans très peu de vent. Dans ces conditions il est capable d’atteindre des vitesses extraordinaires comprises entre 3 à 4 fois la vitesse du vent.
Le challenger :
Le trimaran Américain n’est pas moins extrême. Il a fortement évolué depuis son lancement. Si la largeur de 27 m n’a pas changé, les flotteurs, originellement à 30 m, doivent en faire désormais près de 32 et sont aussi dotés d’étraves inversées du type wave piercer.
Ces flotteurs sont équipés de foils qui servent aussi de dérive car la dérive centrale de la coque a été supprimée. La forme de ces foils a d’ailleurs évolué. Après avoir commencé avec des foils courbes similaires aux foils des trimarans Orma, ils ont essayé des foils plus rectilignes pour revenir à des foils courbes
Exit aussi le safran central. Gain de poids, gain de trainée. En fait, en navigation, USA se retrouve dans la même configuration qu’un catamaran.
Il est aussi doté de ballasts.
Les Américains ont été obligés de suivre les Suisses dans l’installation d’un moteur. Plus de wincheurs. Et c’est sans doute ce moteur qui a permis l’installation de ballasts jusque dans les flotteurs.
Les Américains ont beaucoup travaillé l’aérodynamique, en carénant l’arrière du bras avant puis en supprimant les filets et, finalement en carénant aussi le bras arrière. Il n’est pourtant pas certain que nous voyions ces carénages en compétition, les bateaux ayant navigué avec ou sans.
La surface de voilure n’a fait qu’augmenter.
Après avoir été lancé avec un mât de 50 m, on est monté à 55, puis 60 m. Ce dernier mât a d’ailleurs cassé au bout de deux jour. Ce qui n’a pas désarmé les Américains qui étaient sur le point lancer leur innovation majeure : une aile rigide.
Rien de révolutionnaire en soi, car des ailes ont été largement utilisées en Little America’s Cup et continuent a être utilisées en classe A. Et Stars et Stripes en possédait déjà une en 88.
D’un strict point de vue aérodynamique une aile rigide ne possède que des avantages. En ne se déformant pas, contrairement à une voile, elle garde toujours son profil idéal.
Mais ce qui est extraordinaire c’est les dimensions de cette aile : plus de 60 m de haut pour une surface de plus de 650 m2. Un monstre dont le poids n’excède pas le poids d’un gréement classique. Mais surtout un monstre d’efficacité. L’aile est composée de deux parties, la partie avant pouvant être considérée comme un mât prolongé par des volets orientables. Ces huits volets, en prenant une angulation différente permettent aussi de faire « twister la voile », d’adapter le profil au vent à quelque hauteur que l’on soit. Par un système gardé secret cette aile est très facile à régler. L’aile permet donc de développer plus de puissance qu’une voile classique. Son second avantage se situe dans les manœuvres, car elle garde de la portance en permanence, permettant au trimaran de virer avec une facilité déconcertante. Son talon d’Achille reste le petit temps, où elle manque un peu de surface, et peut-être aussi le portant. Ils peuvent lui adjoindre une voile d’avant qui augmente la surface mais diminue l’efficacité du profil de l’aile.
Les déplacements : le gros point d’interrogation.
10 T contre 12T ? 12T contre 16T ? 13T contre 18T ? Impossible à savoir.
Mais tout le monde est d’accord pour dire que le catamaran est plus léger et le trimaran plus puissant. Encore que les ballasts modifient la donne.
Alors, qui va gagner ? Bien malin qui pourrait le dire.
Les experts disent que A5 est meilleur dans le petit temps. Ce serait donc la météo du jour qui déciderait du sort du match.
Si A5 est sans aucun doute plus léger je ne suis pas persuadé que la différence de déplacement soit énorme. Deux tonnes d’écart ne changeraient pas grand-chose. Par ailleurs, et contrairement à ce à quoi on pourrait s’attendre, on a déjà vu des multicoques lourds dépasser des légers dans le petit temps.
La thèse la plus communément admise est que USA devrait être intouchable au près, et cela d’autant plus que le vent sera fort. Au portant par contre le cata devrait être mieux et cela d’autant plus que le vent sera faible.
Mais attention, le plan d’eau est grand et le vent pourra y être très variable. C’est peut-être là que se fera la différence, dans la capacité à aller exploiter le vent là où il se trouve. Et les deux équipes ont mis beaucoup de moyens dans ce sens : Alighi utilisera des ULM qui surveilleront le plan d’eau et USA utilisera des « jumelles » capables de donner le force et la direction du vent à un kilomètre de distance.
Si la coupe a été un véritable imbroglio juridique et a donné l’impression d’être une bataille de chiffonniers où tous les (mauvais) coups sont permis, elle a aussi renoué avec les origines : deux milliardaires qui se battent pour construire le bateau le plus rapide du monde. Et c’est ça qui a toujours fait rêver les gens.
Au bout du coup elle aura donné naissance aux deux bateaux les plus excitants depuis Reliance, les bateaux les plus rapides (dans moins de 15 nœuds de vent) qui aient jamais été construits, deux formidables machines à vents. Vivement lundi.
A lire également :
Des interviews des naviguants d’Alinghi : Alain Gautier sur Sports.fr, Loick Peyron qui partagera la barre avec Ernesto Bertaralli sur le Télégramme.
Des architectes au travers d’une interview croisée toujours sur Sports.fr : Vincent Lauriot Prevost pour BMW Oracle, Benoit Cabaret pour Alinghi. A lire ICI.
Bien que l’imbroglio judiciaire ne soit pas encore résolu entre les deux équipes, on s’oriente vers un duel entre Alinghi 5 et USA 17 àValence.
Les deux équipes devraient se retrouver sur l’eau le 8, 10 février, et le 12 en cas d’égalité, cependant les limites de vent (15 noeuds maximum) et de houle (1m maximum) pourraient retarder les dates de l’America’s Cup.
Les deux équipes s’entrainent donc autant que possible en attendant la date fatidique.
Si il semble acquis que James Spithill barrera le trimaran américain, rien n’est sûr chez Alinghi, même si il semble que Loick Peyron et le patron du défi suisse : Ernesto Bertarelli soient les barreurs probables.
Quelques vidéos du trimaran USA 17 à l’entrainement.
Les deux équipes : Alinghi, le defender suisse, et BMW Oracle, le challenger américain n’ont pas réglé leurs différents sur de nombreux points, cependant les deux bateaux ont débuté leurs navigations à Valence, où doit se dérouler cette 33ème Coupe de l’America.
Alinghi 5 a effectué sa première sortie le 15 janvier , et enchaine depuis les navigations dès que les conditions le permettent, il semble que la barre soit partagée par Ernesto Bertarelli et Loick Peyron.
USA 17,le trimaran américain est sorti pour la première fois le 19 janvier, muni de son aile rigide, après des tests structurels effectués avec un mât aile classique. L’aile a été modifiée depuis les dernières navigations qui ont eu lieu à San Diego, elle est encore plus haute, on parle de 67 mètres.
Malgré les conflits opposants les deux équipes, les deux multicoques se sont enfin rencontrés sur l’eau, pour une première intimidation de l’adversaire ?
Les deux maxis multicoques qui doivent concourir pour la Coupe de l’America le mois prochain, sont arrivés à Valence lundi, les deux bateaux, les gréements et le matériel annexe ont été déchargés.
Alinghi 5 a rejoint la Darsena, lieu où étaient installées les bases des différents teams lors de la 33eme America’s Cup, alors que BOR 90 a pris ses quartiers dans l’enceinte du port de commerce, ce qui confirme la très probable utilisation de l’aile rigide sur le trimaran du syndicat américain.
Le catamaran et le trimaran géant devraient être prêts à naviguer en milieu de semaine prochaine, d’ici là le team Oracle BMW a débuté des navagations sur catamarans Extreme 40 pour s’entrainer au match racing en multicoque.
James Spithill le barreur de USA, le trimaran de BMW Oracle, continue avec son équipage la découverte de cette nouvelle version du bateau, désormais pourvu d’une aile rigide, les prochaines navigations devraient permettre de tester le multicoque avec une voile de portant.
Quelques images, toujours aussi impressionnantes de Gilles Martin Raget, le photographe de l’équipe.
BOR 90/USA, le trimaran du challenger pour la prochaine America’s Cup a été « mâté » hier avec un nouvel espar, une aile rigide de 57m, une manoeuvre délicate qui doit être réalisée dans des vents faibles.
Une fois l’aile en place, le trimaran a navigué en baie de San Diego pour les premiers tests, qui semblent concluants étant donné les capacités du bateau à virer en un temps record….
A suivre donc, et peut être à Valence au mois de février puisque la SNG et Alinghi ont concédé une Coupe de l’America en Espagne en février 2010, reste à ce que BMW Oracle et Alinghi s’accordent sur les règles de course pour le moins drastiques dans leur première version (maximum 15 noeuds de vent, moins d’un mètre de houle…)
La quatrième étape de l’iShares Cup se déroulera à Kiel le week end prochain, quelques changements notables pour différentes équipes, Carolijn Brouwer, qui skippait Holmatro est débarquée et remplacée par Mitch Booth, co fondateur de la classe et barreur de BT pour les étapes française et anglaise suite à la blessure de Darren Bundock qui reprend la barre du catamaran anglais BT.
Photo : Baptiste Morel
BMW Oracle qui se concentre désormais sur sa préparation à l’America’s Cup ne sera pas présent à Kiel, et probablement pour le reste de la saison.
Photo : Baptiste Morel
Un équipage allemand sponsorisé par Wirsol et la ville de Kiel rejoint le circuit, seulement pour cette étape allemande semble-t-il, le catamaran sera barré par Tino Mittelmeier.