Francis Joyon a chaviré

Francis Joyon, sur son trimaran Idec avait coupé la ligne de départ ce matin à 8h08 heure locale (2h 08min heure française), malheureusement le skipper a chaviré environ cinq heures après son départ.

©Don Emmert / AFP Photo / DPPI

Francis Joyon revient sur son chavirage : « J’étais sur mon siège de veille à l’extérieur du bateau. Je commençais à m’extirper de la zone météorologiquement perturbée au plus près des côtes américaines. J’avais réussi à parcourir environ 90 milles sur la route dans des conditions très irrégulières et très instables, avec un vent mal établi en direction qui oscillait entre 10 et 30 noeuds. J’ai traversé quelques épisodes orageux très intenses, marqués par de violentes rafales mais c’est à un moment où je pensais m’extraire de cette zone que j’ai reçu comme un véritable coup de poing géant qui a catapulté le bateau sur le côté. Je naviguais sous grand voile arisée à trois ris, avec le petit ORC à l’avant. La violence de la rafale a été telle que le détecteur de gîte, sorte d’alarme anti chavirage n’a pas eu le temps de se déclencher ; J’ai senti la poussée et j’ai choqué la grand voile, puis le chariot en grand. Le vent a continué de pousser très violemment et j’ai senti le bateau littéralement catapulté en l’air. En quelques secondes, j’étais « sur le toit ». Je me suis retrouvé sous l’eau, comme plaqué sous les filets. J’ai tenté de m’orienter pour voir comment remonter à l’air libre. C’était la nuit et le chaos. À l’énergie, je me suis retrouvé près d’un flotteur. Je ne sais trop comment j’ai rejoint le bras de liaison avant et j’ai pu me hisser sur la plateforme. J’ai ensuite rejoint l’intérieur du bateau par la trappe de survie.

Il me semble que Idec n’a pas trop souffert. J’ai environ 10 cm d’eau à l’intérieur. J’ai pu sauver mon électronique. J’ai récupéré mon téléphone Irridium pour prévenir de mon chavirage. J’ai un « flash light » très puissant et comme je sentais le bateau dériver vers la route de l’important trafic maritime vers New York, j’ai passé la fin de nuit sur les filets à signaler ma présence aux cargos. Le jour se lève à présent et ce danger est écarté. Je suis en contact heure par heure avec Christophe Houdet à terre. Je sais que de nombreuses personnes se mobilisent pour trouver un remorqueur. Je ne suis qu’à une cinquantaine de milles de Newport (Rhodes Island). Le bateau me semble intact et je sais que le gréement ne cogne pas contre la plate forme. L’état de la mer est relativeme nt calme et la température de l’air très supportable. J’ai de quoi manger. Dès qu’un navire de remorquage arrivera, je serai en mesure de larguer le gréement, et peut-être d’envisager une opération de retournement afin de faciliter le remorquage… »

Un bateau de secours avait rejoint la zone dans la journée afin d’évaluer la situation et de participer à la sécurisation de la zone du chavirage, ce soir un remorqueur américain est parti de Port Jefferson, port sur la face nord de Long Island dans l’Etat de New York pour rejoindre le maxi trimaran IDEC retourné ;  il devrait procéder au remorquage du trimaran vers Newport demain après que le skipper ait larguer le mât, les voiles et le gréement.

 

2 réflexions sur “Francis Joyon a chaviré

  1. marcopolyo dit :

    Un multi reste un multi et personne, même les meilleurs, n’est à l’abri d’un chavirage. Le skipper est indemne heureusement. Souhaitons maintenant que le bateau n’aura pas trop souffert au bout du compte.

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