Thomas Coville, le skipper du trimaran SODEBO ULTIM’ continue sa route à haute vitesse sur l’Atlantique Nord.
Il est à l’heure actuelle en avance sur le tout récent temps de Francis Joyon sur IDEC SPORT, puisqu’il ne lui reste plus que 650 milles à parcourir. Il devrait donc boucler l’Atlantique en moins de 5 jours et décrocher ce record.

Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO
Thomas Coville, skipper de SODEBO ULTIM’ :
« Je prends un pied terrible. J’aime bien régler et manœuvrer le bateau.
Je trace un long trait après c’est un peu confus. Je perds le fil car le fait de ne pas dormir, c’est comme si j’avais des trous de mémoire.
Je vois très bien la situation météo. Ma route est claire mais les évènements se mélangent.
Je suis très toilé tout le temps. J’ai pris un ris à un moment donné mais j’ai presque 800 mètres carrés de toiles au dessus de la tête !
Ce n’est pas la même ambiance que quand tu es sur le tour du monde où je serais sans doute avec un ris dans la grand-voile.
Ici, je me mets moins de pression de résultat pour être plus dans la sensation.
J’ai fait des micro siestes, cinq ou six de 20 minutes depuis le départ.
Sinon, je me mets dans le pouf mais j’ai peur de faire un tout droit et de ne pas entendre l’alarme. J’arrive à manger régulièrement et je fais gaffe à ça. Au moment du départ, mon sac d’affaires perso à été débarqué et j’ai moitié moins de vêtements à bord.
Il fait froid, surtout très humide et ce n’est pas très confortable
Je suis trempé et je macère dans mon jus. L’humidité dégouline, je suis dans un décor de brouillard avec une intensité particulière.
Hier j’ai eu le bon feeling celui que tu fais quand tu es dans un état second. J’ai fait un beau coup. En fait, je fais ma météo avec les infos que Jean-Luc (Nélias qui route Thomas depuis la terre) m’envoie et puis sur le pont, c’est un autre sujet où tu dois comprendre les chiffres. Et là, j’empanne au bon moment, ça rentre fort, c’était le bon moment un état euphorique où tu es grisé par la sensation.
Je donne tout pour essayer de battre ce record
C’est l’un des plus historiques. Je ne regarde pas la carto, j’avance step by step sans me mettre la pression du temps. Mais je suis à fond pour ce record. On verra bien une fois la ligne franchie mais en tout cas j’ose et je suis heureux de le faire. La dernière partie n’est pas évidente avec une zone sans vent qui se déplace. Il ne faut pas qu’elle remonte de trop sur ma route».