Tour du Monde à l’envers : Yves le Blévec et le président d’Actual reviennent sur cette tentative après le chavirage du trimaran

Huit jours après son chavirage au large du Cap Horn sur Actual Ultim, Yves le Blevec et Samuel Tual, président du Groupe Actual ont fait le point sur cette tentative de tour du monde à l’envers.

© Th.Martinez / Sea&Co.
Trimaran ULTIM “ACTUAL”

Le communiqué de l’équipe :

« Je vais bien. Moralement, ça va comme un projet qui s’arrête : un sentiment d’inachevé qui n’est pas très agréable, mais l’essentiel c’est d’être là avec l’envie de continuer, plein d’idées, plein d’envies… » , résume Yves le Blévec.

Samuel Tual, président du Groupe Actual : Il est un peu tôt pour savoir si et comment nous pourrons repartir sur un nouveau défi. Nous venons de traverser une période compliquée, chargée en émotions. Nous avons eu peur pour Yves. Quand, à 5h du matin on est réveillé et que l’on apprend que les deux balises ont été décl enchées et que l’on est sans nouvelle, on est très inquiet. Après la question du sauvetage, parfaitement gérée par le team, nous sommes maintenant dans la troisième phase, celle de la récupération du bateau. Il est trop tôt pour se projeter dans l’avenir. »

L’émotion est en effet encore bel et bien présente au sein du team et des collaborateurs du Groupe Actual. De retour en France en milieu de semaine, Yves a retrouvé ses proches, son équipe, et il a pu, hier, échanger avec les salariés Actual. L’occasion de revenir sur les conditions de son chavirage.

Je n’ai pas fait d’erreur

Yves le Blevec : « Nous étions à un passage stratégique de notre tour du monde, le plus compliqué. Les conditions étaient conformes aux prévisions. Dès le cap Horn franchi, le vent est rentré fort (30 à 40 – 50 nœuds). J’avais adapté la voilure d’Actual à ces conditions, il y avait des creux de 5 mètres, c’était des conditions normales.

Le bateau est retombé dans une vague, ça a fait un sale bruit, puis d’autres bruits de composite qui lâche et j’ai senti le bateau gîter de façon anormale : j’ai tout de suite compris qu’il y avait une casse majeure.

Je n‘ai pas fait d’erreur. Je n’ai rien à me reprocher. Le bateau n’aurait pas dû se casser. Je n’ai pas tiré dessus, je n’ai pas fait de bêtise. Depuis le départ de la Trinité-sur-mer, j’ai toujours mené le bateau de façon sécuritaire. C’était même parfois difficile de mettre le frein ! La priorité a toujours été de tenir dans la durée et non rechercher des records de vitesse. Je n’étais, sauf conditions ‘’safe’’ (mer plate, vent maniable) jamais à 100% du potentiel du bateau. »

J’assume pleinement

« Nous savions que ce défi était exceptionnel, qu’il serait difficile à relever, qu’il y avait une part de risque, maîtrisé. » Samuel Tual Samuel Tual : « Nous savions que ce défi était exceptionnel, qu’il serait difficile à relever, qu’il y avait une part de risque, maîtrisé. J’assume pleinement la responsabilité du choix de ce défi et de la situation actuelle. Dans l’entreprise, nous portons des valeurs humanistes, mais aussi d’innovation et d’excellence. Ce projet incarnait tout cela. Yves est un marin exceptionnel, il l’a encore prouvé dans cet épisode difficile. Son engagement, il l’a montré. Le côté humain a été très fort dans cette aventure innovante, expérimentale : nous sommes allés sur des terrains de jeux que d’autres n’osent investir. C’est l’ADN de notre Groupe. »

Récupération difficile

Le team Actual est à pied d’œuvre depuis une semaine pour trouver un moyen de remorquer le trimaran, mais cette zone de navigation particulièrement hostile est logiquement peu fréquentée. L’Ultim est toujours à la latitude du Cap Horn, il dérive à petite vitesse vers l’est, en Atlantique.

« Il n’y a pas de trafic commercial, pas de plateforme pétrolière, pas de gros bateau qui pourrait intervenir… A proximité des côtes, il y a des bateaux touristiques, mais c’est la pleine saison, ils sont tous très occupés. Nous avons des pistes, malgré tout, mais nous ne nous lancerons pas dans des opérations qui pourraient être risquées humainement et matériellement » , précise Yves le Blevec.

On ne peut pas rester sur un échec

Lorsque cette phase de récupération sera terminée, il sera alors temps de se tourner vers l’avenir : « Il faut rebondir, considérer cela comme une expérience qui devrait nous faire grandir

Il y a une envie réelle, forte, parce qu’on ne peut pas rester sur un échec. Il faut cependant corréler cela avec le projet d’entreprise, qui a un projet assez ambitieux pour 2018. Il y a des considérations matérielles et financières à intégrer à cette opération qui nécessitent de sortir de la période d’émotion dans laquelle nous sommes, de façon à poser les choses à plat pour pouvoir nous projeter sur l’avenir. Nous allons réfléchir à tout cela en début d’année prochaine » , conclut le président du Groupe Actual.

Tour du Monde à l’envers : Yves le Blévec en sécurité après le chavirage d’Actual Ultim

Yves le Blévec a chaviré ce matin vers 4h sur le trimaran Actual Ultim.
Ce chavirage fait suite à la casse d’un bras de liaison bâbord. Les conditions étaient musclées lors de l’incident avec un vent de secteur ouest-nord-ouest de 30 – 40 nœuds et 5m de creux.

Le skipper Actual avait doublé le cap Horn à 1h 34min ce jeudi 14 décembre, avec des conditions encore plus musclées : 30 à 50 nœuds, rafales à 70, et  5 à 6 mètres de creux.

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La première balise a été déclenchée à 4h21, puis la seconde 40 minutes plus tard, Le CROSS prenait le relais et alertait  le MRCC Chilien, afin d’organiser le sauvetage.
Dans le même temps l’équipe technique d’Actual joignait le marin qui se trouvait en sécurité à l’intérieur de son bateau en attendant les secours.

 

Dans un premier temps, un bateau à passagers était dérouté  par le MRCC Chilien pour porter secours à Yves le Blevec.

Mais le marin était finalement  hélitreuillé en tout début d’après-midi par les gardes côtes chiliens. Il était déposé  à Puerto William (port chilien de l’île Navarino, situe dans le canal de Beagle) avant un transfert à  Punta Arenas.

Désormais l’équipe technique va s’atteler à la question du sauvetage du trimaran. Celle-ci s’annonce compliquée dans une zone maritime peu fréquentée et avec des conditions météorologiques difficiles.

La réaction de Samuel TUAL, Président du Groupe Actual  : « C’est une grande déception à la dimension de la taille du défi que nous avons essayé de réaliser avec Yves. Je suis forcément triste pour Yves et les collaborateurs du Groupe Actual qui étaient tous mobilisés derrière lui. Nous savions que cela allait être difficile mais je salue l’audace et le courage d’Yves d’avoir essayé. Cette épreuve n’enlève rien à notre détermination à relever des défis. Nous continuons d’apprendre et de grandir, et nous gardons le cap ».

Les photos de la marine chilienne après le sauvetage d’Yves le Blévec : ICI

Tour du Monde en solitaire à l’envers : Yves le Blévec à 850 milles du Horn

Yves le Blévec a du faire face à une casse hier matin, en effet, l’écoute  de grand-voile du trimaran Actual s’est cassée.
Il n’aura fallu que 3h au skipper pour remplacer cette écoute de GV,  et fiabiliser une attache de latte endommagée dans le choc.
Le marin a ensuite repris sa route au large des côtes sud américaines, contre les dépressions. Il navigue désormais par 43° sud à environ 850 milles du Cap Horn, les Malouines devraient être passées demain.

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Mais  un front actif s’est  formé sur la route de l’Ultim Actual, contraignant le skipper  à temporiser avec quelques heures à la cape ce matin.
Christian Dumard, routeur d’Yves le Blévec : « C’est une zone météo hyper active, liée à la proximité de la Cordillères des Andes et de ses sommets. Il y a des courants d’airs froids violents qui descendent, cela génère des systèmes instables avec de fortes rafales, ce que nous cherchons à éviter ».

Le skipper a pu reprendre sa route vers le sud après ces quelques heures à faible vitesse.

Tour du monde en solitaire contre vents et courants dominants : Yves le Blévec au large du Brésil

Yves le Blévec navigue dans l’hémisphère sud depuis dimanche. Il avait en effet franchi l’équateur  en  8j 19h.

Il poursuit sa route au large de l’Amérique du sud dans un flux de sud est de 10 à 15 noeuds.

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Yves le Blévec, skipper d’Actual Ultim :
« Le bateau est rapide, malgré une mer assez formée. Je me fais pas mal secouer, mais ça avance bien et sur la route. A partir de mercredi, en revanche, la donne va changer sensiblement …
 J’ai eu un peu de mal à m’endormir parce que ça gigotait pas mal, mais après je me suis bien reposé. Je suis à jour de sommeil, j’arrive à faire une à deux siestes par jour de 3/4h – 1h. Je suis en forme physiquement, je mange bien même si je n’arrive pas à finir mes rations journalières qui sont très copieuses !
 La fin de semaine s’annonce compliquée avec beaucoup de transitions et donc beaucoup de manœuvres. Il faudra bien anticiper chacune d’elle. Avec Christian, on se positionne longtemps à l’avance afin de trouver un bon timing entre chaque manœuvre. Le plus délicat c’est le changement de voile d’avant et notamment de gennaker qui demande beaucoup d’énergie. Il faut compter près d’une heure entre le moment où tu commences à abattre pour pouvoir affaler et celui où tu reprends ta route. Il faut bien réfléchir avant de décider de changer de voile, éviter de se fatiguer et de prendre des risques pour rien. 

 L’objectif est d’appréhender chaque transition l’une après l’autre, car ce sont des systèmes évolutifs. Jusqu’au 8 décembre, les prévisions sont claires, ensuite, cela peut changer. Dans deux jours, on commencera à voir un peu mieux ce qui se profile au niveau du Cap Horn qu’il devrait atteindre d’ici une dizaine de jours », souligne Christian Dumard, routeur d’Yves.

 Il est clair que le niveau d’attaque ne sera pas le même que ces derniers jours où j’étais rapide : ça va être beaucoup plus dur, je m’y prépare. Ce n’est pas une surprise »

Tour du monde en solitaire contre vents et courants dominants : ralentissement pour Yves le Blévec

Quatrième jour de mer pour Yves le Blévec sur le trimaran. Actual, lors de cette tentative de record autour du monde en solo contre vents et courants dominants

Le skipper est sur une route quasi plein sud, il a passé les Canaries et négocie actuellement une zone de transition, qui le ralentit quelque peu

Yves les Blévec, skipper d’Actual Ultim :
« Ça fait déjà deux jours qu’on a fait le dernier point, le temps passe vite ! », lançait Yves ce matin. « Je commence à oublier mon statut de terrien. En mer, le quotidien, l’état d’esprit n’ont rien à voir avec ce que l’on vit à terre. Je prends la navigation au jour le jour. Tout va bien à bord, le vent avait baissé un peu la nuit dernière, j’ai pu bien me reposer. Je navigue prudemment, tant que c’est instable, avec des grains, je navigue un peu sous-toilé, ça apporte une certaine sérénité. Je suis en short et en T-shirt, mais avec le vent de face et le « spray » permanent des embruns, il ne fait pas encore très chaud. 

Ce tour du monde, c’est comme une montagne immense qui me barrait l’horizon le premier jour. Aujourd’hui, j’ai commencé à attaquer la pente, je ne vois plus le sommet.

Je n’ai pas d’impératif de vitesse, même si j’aime faire marcher correctement mon bateau, je n’ai pas trop d’états d’âme à lever le pied si nécessaire. »

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Tour du Monde à l’envers en solitaire : nouveau départ pour Yves le Blévec et Actual hier

Yves le Blevec s’est élancé hier pour une nouvelle tentative de record autour du monde en solitaire contre vents et courants dominants.
Le skipper d’Actual Ultim avait été contraint de renoncer rapidement après le Golfe de Gascogne lors de sa première tentative, suite à une casse sur son chariot d’écoute de grand voile.

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Il a coupé la ligne de départ, choisie au large de la Trinité sur Mer à 16 heures 55 minutes et 28 secondes, hier. Les conditions étaient clémentes, sans houle, avec quelques grains sur la ligne.

L’ambiance a rapidement changée avec une brise de nord-ouest de 20 à 30 nœuds et une mer formée dès l’entrée du  golfe de Gascogne.
Le skipper se trouve désormais près de la longitude du Cap Finisterre, il tire un bord vers l’ouest pour rejoindre la bordure de la dépression située au large des Canaries avant de plonger au sud.

Tour du monde à l’envers : Yves le Blévec de retour à la Trinité pour réparer

Yves le Blévec a accosté ce matin à la Trinité à Trinité sur Mer. L’équipe technique a immédiatement débuté son travail pour réparer au plus vite.

© Th.Martinez / Sea&Co.
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Le skipper d’Actual est revenu sur la casse qui l’a contraint à faire demi-tour :

« Un défaut dans une pièce du chariot de grand voile a bloqué la circulation des billes, et comme j’ai dû faire des gros « choqués » dans les vents très instables de la première nuit, ça a vite dégradé ces roulements ce qui rendait le chariot inutilisable… C’était vraiment dur de pousser la barre pour rentrer à la maison, mais il fallait prendre la décision très vite parce qu’au moment où on a entériné ce retour technique je traçais à 25 nœuds vers les Canaries… C’était ça ou faire une croix sur le record. »

Christian Dumard le routeur à terre du skipper ne prévoit pas de fenêtre météo favorable avant ce week-end, la réparation devrait être terminée d’ici-là.

Transat Jacques Vabre : le Maxi Edmond de Rothschild en tête de flotte, Arkema leader chez les Multi50′

Après le passage d’une dorsale anticyclonique ce matin, et donc des conditions relativement cléments, les trois engagés en classe Ultim vont connaitre dans les heures à venir des conditions beaucoup plus musclées.
Les trois duos naviguent actuellement bâbord amures au près dans un vent d’environ 25 noeuds, ce flux de Sud-Ouest va se renforcer progressivement dans la nuit pour atteindre les 30-35 nœuds établis au passage du front, les rafales devraient avoisiner les 40-45 nœuds avec une houle d’au moins 5 mètres.

Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild qui mènent la flotte devraient être les premiers à atteindre  ce front, ils sont suivis de près par le duo Thomas Coville  et Jean Luc Nélias sur Sodebo  Ultim à une vingtaine de milles. Prince de Bretagne est logiquement distancé dans ces conditions, les deux marins préférant naviguer en sécurité dans ces conditions difficiles pour le 80′.

©Yann Riou/Gitana SA

 

Sébastien Josse, skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :

« C’était une mise en jambes assez sportive !
Cette nuit, le vent était très irrégulier, on était un peu surtoilé, le bateau s’est emballé à 40 nœuds à certains moments. Nous avons eu plus de mer que prévu avec 3 mètres à 3,5 mètres de face par endroit. Ce n’était pas des conditions très faciles à gérer, il fallait être dessus et très concentrés. Mais nous avons pu trouver un rythme avec Thomas, nous alimenter avec les supers plats du chef Julien Gatillon* et dormir un peu chacun notre tour. C’était très appréciable de bénéficier d’un ciel clair avec cette quasi pleine lune. Surtout avec les problématiques d’AIS que nous connaissons depuis le départ. »

Lionel Lemonchois, skipper de Prince de Bretagne (Ultime) :

« Ça a été très humide, mais aussi et surtout très casse-bateaux à cause de l’état de la mer, notamment au niveau du Raz Blanchard, face au courantOn préfère assurer et ne pas prendre de risques inutiles. On n’a pas envie de faire des bêtises et de casser le bateau. On vient tout juste de réduite un peu la voilure. Le vent se renforce petit à petit à l’approche du front. On essaie d’anticiper au mieux comme, de toute façon, nos petits camarades de devant sont difficilement approchables dans ce genre de conditions»

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Jean-Luc Nélias, co-skipper de Sodebo Ultim’ (Ultime)

« On vient de retrouver du vent, on marche à grandes enjambées vers le talweg et le front.
On n’avait pas 36 000 choix de trajectoires, on a suivi nos collègues. Nous sommes un peu moins rapide que Gitana qui depuis Etretat a montré des capacités de vélocité supérieure à nous, il se fait la malle.
Cette nuit, on a fait de pointes à 37-38 nœuds, mais Gitana avait sans doute une moyenne plus élevée. A Ouessant nous n’étions pas trop loin mais après il est parti.
J’étais en train de faire une petite sieste pour être frais et dispo.
On vérifie que tout est bien rangé dans le bateau, on fait tourner le moteur pour faire marcher les batteries, on mange, on se repose et on va prendre des ris petit à petit. »

Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

En Multi50, Lalou Roucayrol et Alex Pella ont pris les avant postes depuis le début de course et semblent décider à défendre cette position.
Cinq des six multis de la classe suivent une route sensiblement identique à celles des ultimes, Ils Armel Tripon et Vincent Barnaud sur  Réauté Chocolat ont quant à eux fait le choix de la prudence en privilégiant  une route sud depuis le tout début d’après midi afin d’éviter les conditions musclées prévues cette nuit.
Derrière Arkema, FenêtréA – Mix Buffet pointe en 2nde position devant le tout dernier bateau de la classe mis à l’eau, Ciela Village.

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Erwan Leroux, skipper de FenêtréA – Mix Buffet (Multi 50) :

« Il a fait très humide, très froid et on n’a pu se reposer qu’en fin de nuit. Arkema a attaqué, je m’y attendais un peu  mais je pensais à ne pas casser le matériel. On a le front encore ce soir, donc on va y aller mollo pour passer sans encombre et partir au portant après.
J’ ai réussi à m’alimenter, Vincent Riou a été impérial, il a passé pas mal de temps à la nav’ et à la météo, c’était donc plus simple pour moi. Je suis resté à l’extérieur, on est assez complémentaire ! Ce soir, il ne devrait pas y avoir de problèmes, on va bien manger. On est bâbord amures et on attend le front.
On a touché le sud-ouest, il y a 12 nœuds de vent et on fait route au 236, cap à l’ouest, c’est parti…
On a un enchaînement technique, il faut anticiper car le vent ne fait que monter et il faut éviter d’abîmer le matériel quitte à faire le virement un peu plus tôt que prévu. Si tu es en avance ce n’est pas grave, il faut faire la manœuvre le plus propre possible, c’est un peu chaud avec beaucoup de mer.
Cela change pas mal les foils, car d’attaquer comme ça à 25 nœuds, on ne pouvait pas le faire avant ! »

Lalou Roucayrol , skipper d’Arkema (Multi 50) :

« Ça va, on est sur la dorsale, ça a molli. Là je viens de manœuvrer une voile, on déplace les poids à bord pour charger l’avant. Il reste un peu de pression,7/8 noeuds, mais la progression est très gênée par le fond de houle. Toute la nuit, la mer était assez creuse et cassante, ça a bien secoué à bord !  
Le passage à Cherbourg a été chaud avec 2 ris/ J2 et beaucoup de mer, c’était assez fort, très fort même. On est parti au large pour éviter le gros du courant mais au final on a eu pas mal de mer !

Jusqu’à Ouessant le vent était instable, avec des grains jusqu’à 27-28 noeuds. C’était rapide et très humide, donc difficile de dormir dans ces conditions car tu fais des bonds. On a peut-être un peu plus attaqué que FenêtréA-Mix Buffet, on a un bateau plus rapide dans la brise mais ça ne se joue à pas grand-chose. »

 

Oliver Krauss, skipper de Ciela Village (Multi 50) :

« Cette nuit nous n’avons pas pu dormir ! Comme prévu, c’était rapide. A partir de Cherbourg avec le vent et le courant contre, la mer était dure. On avait du mal à tenir debout tellement ça allait dans tous les sens. Il fallait se tenir au moulin à café.
C‘était un peu compliqué aux abords de Ouessant. Et après, ça s’est calmé très vite on a eu une bonne accalmie ce matin, pour enfin se reposer un peu car nous n’avons pas pu dormir.
Ce soir, on aura plus de houle, on va se retrouver comme dans un shakeur dans tous les sens. On a passé une petite dorsale, il y a une heure ou deux. Pour l’instant, c’est repos et cette après-midi, ça va commencer à bouger un peu. Arkema a attaqué fort un peu avant Cherbourg. On n’a pas pu le suivre au début mais nous avons été prudents car c’était assez « casse gueule ».

Demi tour pour Yves le Blévec suite à une casse du chariot d’écoute de grand voile

Yves le Blévec, qui avait pris le départ pour une tentative de record autour du monde contre vents et courants dominants en solitaire hier, a fait demi-tour cette après-midi suite à la  casse de son chariot d’écoute de grand-voile.

Les conditions cette nuit avaient été musclées dans le Golfe de Gascogne avec des rafales à plus de 35 noeuds.

© Th.Martinez / Sea&Co.
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L’objectif pour le skipper d’Actual est de réparer au plus vite et de repartir dès que possible pour une nouvelle tentative.

Samuel Tual, Président du Groupe Actual « L’enjeu du défi dépasse largement cette avarie technique. La seule chose qui compte est de réparer au plus vite pour se remettre en conditions de départ ! »

Week end de grand départ pour les multicoques

Ce week end sera chargé pour les skippers de multicoques, avec le départ de la Transat Jacques Vabre entre Le Havre et Salvador de Bahia pour trois duos en catégories Ultim, et six en Multi50′, le départ d’Yves le Blévec pour une tentative de record autour du monde en solitaire contre vents et courants dominants, alors que François Gabart s’attaquera au record du tour du monde dans le sens classique.

A noter également la première sortie de Banque Populaire IX aujourd’hui au large de Lorient pour Armel le Cléac’h et l’équipe de Banque Pop.

  • Le premier à s’élancer devrait être François Gabart, qui a quitté les pontons de Port la Forêt vers 18h, sur son trimaran Macif pour rejoindre la ligne de départ de son tour du monde au large d’Ouessant. Il s’élancera demain matin, il s’attaque au record en solitaire détenu par Thomas Coville sur Sodebo en 49 jours 3 heures 7 minutes.
    Le skipper avec un départ précoce dans la saison se laisse la possibilité d’un retour pour un nouveau stand-by si la météo se montrait défavorable dans l’Atlantique Sud.

© Lloyd Images

  • Yves le Blévec devrait quant à lui partir demain après midi pour une tentative de record autour du monde en solitaire, tout comme François Gabart, mais le skipper basé à la Trinité effectuera cette tentative contre les vents et les courants dominants. L’objectif sera d’établir un temps de référence en multicoque sur ce parcours. Le départ devrait se faire entre 14 et 16h au large de la Trinité sur Mer.
    Yves le Blevec : « La pression vient de changer de camp : de l’étude des fichiers météo à celle des derniers détails logistiques ! Nous sommes dans la continuité de ces dernières semaines de préparation. Mon sac est prêt depuis plus d’une semaine, je n’ai plus qu’à mettre mon ciré !

    Je vais procéder à quelques dernières vérifications avec l’équipe et tout sera prêt. Ce départ est tout sauf une surprise. J’ai bien conscience que c’est un moment important de mon existence. Là, je suis content d’être chez moi, de profiter de ce confort rassurant. J’ai bien dormi cette nuit, je vais bien dormir la nuit prochaine, je suis super à l’aise. »

    © Th.Martinez / Sea&Co.
    Trimaran ULTIM “ACTUAL”

     

  • Autre événement majeur de la course au large dont le départ sera donné dimanche, la Transat Jacques Vabre, entre Le Havre et Salvador de Bahia.
    Trois duos partiront en catégorie Ultim, deux équipages font figure de potentiels vainqueurs, Thomas Coville et Jean Luc Nélias sur Sodebo ultim, et Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild.
    Le skipper de Sodebo s’adjoint de nouveau les services de Jean Luc Nélias, les deux hommes  connaissent parfaitement leur monture sur laquelle Thomas Coville  détient le record autour du monde en solo. Le trimaran devrait être mené à 100% de son potentiel sur ce parcours.

    Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

    La donne est un peu différente pour le duo Sébastien Josse/Thomas Rouxel, ils disposent d’une monture au potentiel supérieur à Sodeb’O avec des appendices porteurs permettant au bateau d’avoir des phases de vol stabilisé. Les capacités de ce trimaran de dernière génération sont indéniables, mais le bateau est encore en phase de mise au point. Même si l’équipage a parcouru plus de 5000 milles, ils restent des inconnues et l’équipage pourrait être contraint de lever le pied dans certaines phases météorologiques musclées, l’objectif de victoire pouvant passer après le fait d’arriver de l’autre côté sans casse et d’acquérir de l’expérience sur ce bateau.

    Lionel Lemonchois et Bernard Stamm font figure d’outsiders face aux deux autres multis. Il partiront sur le plus petit des ultimes, sur un concept plus proche des ORMA que des derniers maxis multis. Pour tirer leur épingle du jeu et pouvoir rivaliser avec leurs deux adversaires, il faudrait des phases de transition avec du vent faible et du près, dans lesquelles Prince de Bretagne serait à son avantage.

    Le renouveau de la classe Multi50′ se fait sentir sur cette édition avec quatre trimarans de 50′ dotés des foils monotypes, dont un bateau neuf, le Ciella Village de Thierry Bouchard.
    Mais les favoris seront Erwan Le Roux et Vincent Riou sur Fenêtrea Mix Buffet et Lalou Roucayrol et son joker de luxe Alex Pella sur Arkema et en position d’outsider Armel Tripon et Vincent Barnaud sur Réauté Chocolat.

    Le dernier né étant été mis à l’eau assez tard, Thierry Bouchard et Olivier Krauss devraient se contenter d’assurer une bonne place, tout en naviguant en sécurité.http://www.youtube.com/watch?v=2TrbW0VH4C0

    Gilles Lamiré et Thierry Duprey du Vorsent sur La French Tech devraient avoir du mal à rivaliser du fait de l’absence de foils, et ce malgré leur expérience à la barre de ce trimaran, tout comme Eric Defert et Christopher Pratt sur Drekan Group.