Francis Joyon a battu cette nuit le record de l’Atlantique Nord (entre New York et le Cap Lizard), qui était déjà sa propriété depuis 2013 sur son ancien trimaran IDEC.
Ce record est une quasi surprise, le skipper étant parti sans routage météo, sur un mode convoyage rapide, comme à son habitude.
Qui plus est il s’agissait de la première navigation en solitaire du marin sur ce trimaran IDEC SPORT.
Essai réussi donc, Francis Joyon s’est pris au jeu de cette transat en se donnant pour objectif d’arriver avant le Queen Mary II parti sensiblement en même temps dans ce sens ouest-est.
Il améliore son record de 49 minutes et porte le record à 5 jours, 2 heures, 7 minutes.
Francis Joyon, skipper d’IDEC SPORT : « C’était juste. J’étais heureux d’arriver car les dernières 24 heures ont été très éprouvantes. Mes pilotes automatiques fonctionnant mal, j’ai du barrer en permanence ces dernières 24 heures, tout en manœuvrant beaucoup dans les nombreux grains, sur un bateau qui butait beaucoup dans la mer.
J’ai quitté New York dans la précipitation. Je n’ai même pas eu le temps de m’occuper de l’avitaillement. J’ai juste pu acheter quelques oeufs et des bananes. Quant à la nourriture du bord, les gars (sic) avaient tout mangé durant la traversée de The Bridge 2017.
La météo n’était pas terrible et toute la première journée, j’ai tiré des bords vent debout. Mais le lendemain, un système s’est mis en place. J’ai alors vu le Queen Mary 2 qui repartait vers l’Europe. Je me suis dit que puisque nous n’avions pu le battre à l’aller au départ de Saint-Nazaire, je pourrais peut-être arriver en Bretagne avant qu’il ne rejoigne Southampton. (Où il est attendu demain jeudi ndlr). Je me suis pris au jeu et j’ai attaqué. J’ai passé deux jours à plus de 30 noeuds en permanence. Je craignais l’arrivée sur l’Europe car le vent y soufflait du Nord Est. Mais l’anticyclone des Açores a eu la bonne idée de remonter un peu et de me permettre d’atterrir en Manche avec des vents de Sud Ouest.
J’ai fait quelques bêtises lors des envois de gennaker notamment, car j’avais pris l’habitude de me reposer sur des supers marins lors du Trophée Jules Verne. En fait, c’est comme si je retournais à l’école pour réapprendre le B A-ba du bateau. Heureusement, il est très tolérant, même à 30 noeuds… »
Reste désormais à attendre des nouvelles de Thomas Coville sur son Sodebo Ultim qui semble avoir quitté New York hier, avec potentiellement le même objectif que Francis Joyon…
Sacré Joyon! Il part juste pour prendre le bateau en main et il bat son record. Ce gars là restera dans l’histoire. Incroyable aussi de voir comment Groupama reste dans le coup. Il suffirait de pas grand chose, peut-être un mât inclinable pour le remettre au goût du jour. Et il y a un autre Groupama qui reste dans le coup, c’est l’ORMA qui vient de battre le record de la Transpac, avec Lock Peyron à bord (devant deux MOD 70 donc Maserati). Un Peyron qui détrône un autre Peyron, amusant.
Pour Mighty Merloe, le résultat aurait probablement été différent sans la casse du safran sur Maserati, mais belle perf de l’ex Groupama 2 et de son équipage.