Interview de Fred Le Peutrec – Partie 2

Seconde partie de l’interview que Fred Le Peutrec, grand spécialiste du multicoque (3 prépartions olympiques en Tornado, Vainqueur de The Race sur Club Med, barreur des 60′ ORMA Bayer puis Gitana 11, barreur et boat manager de Groupama 3, barreur de Smart Home) a accordé à Voile-Multicoques.com.

Voici la fin de cette interview qui concerne le début de saison de Groupama 3, le Trophée Jules Verne à venir, la Route du Rhum 2010, l’America’s Cup etc.

© Yvan Zedda

© Yvan Zedda

Voile- Multicoques.com : Quel bilan tirez-vous du début de saison de Groupama 3 ?

Fred Le Peutrec : Nous aurions bien sûr préféré garder les deux records (Atlantique Nord et distance parcourue en 24 heures), mais l’objectif principal de cette année reste le Jules Verne. Les différentes navigations, tournée méditerranéenne et records, n’avaient pour but que de sélectionner et de souder l’équipage du Trophée Jules Verne, s’approprier le bateau, le connaître un peu mieux, le fiabiliser, parce que ce sont des machines sur lesquelles nous devons toujours continuer à travailler. Evidemment, il y a une petite frustration mais nous espérons prendre notre revanche cet hiver.

En ce qui concerne le record de l’Atlantique que nous avons effectué en même temps que Banque Populaire V, même si nous perdons deux records, les conditions de navigation étaient tellement exceptionelles que nous en garderons un excellent souvenir, cette traversée restera une navigation extraordinaire. Traverser l’Atlantique en un peu plus de 3 jours et demi était peu envisageable il y a quelques années, on est donc complètement satisfait du potentiel du bateau, il est sain, et  sera bien prêt pour le Jules Verne.

Nous savions au départ du record de l’Atlantique qu’étant donné les conditions, l’essentiel allait se jouer sur la puissance maximale du bateau, Banque Populaire V a plus de couple de rappel, nous savions qu’on allait souffrir, les conditions n’étaient pas idéales pour Groupama 3, mais sur le Tour du monde, il y a plus de zones de transition, ça se jouera sur toutes les allures, la descente sera au portant et pas au reaching, dans ces conditions là nous avons un bateau léger qui descend bien, le jeu devrait être plus ouvert pour nous.

Il y aura aussi une notion d’endurance technique qui jouera, nous partirons avec un trimaran profitant de plusieurs années de navigation et de fiabilisation.

© BENOIT STICHELBAUT/SEA&CO

© BENOIT STICHELBAUT/SEA&CO

Nous sommes impatients de partir, nous serons dans de bonnes conditions techniques, avec un équipage en béton, qui se connait bien, nous avons gardé la base de l’équipage présent sur le dernier tour du monde, et les marins qui ont embarqué cette saison (Lionel Lemonchois, Thomas Coville, Stan Honey) sont des gens qui ont énormément de métier, et ça n’est que du plus pour l’équipage.

L’avenir de Groupama 3 semble être la Route du Rhum 2010 que Franck Cammas devrait courir, la décision de participer a-t-elle été prise ?

C’est en court de définition, nous essayons de préciser les choses : les différentes contraintes techniques et physiques qui seront rencontrées, et nous les mesurons exactement pour être sur que ce soit faisable en solitaire. Mais les chances de voir Groupama 3 au départ sont fortes.

© Guilain GRENIER / Sea & Co

© Guilain GRENIER / Sea & Co

Concernant cette Route du Rhum 2010, Gitana 11 que tu as barré pendant plusieurs années a été remis à l’eau après un allongement à 77’. Penses-tu que ce bateau puisse être un candidat potentiel à la victoire face aux maxis trimarans qui devraient être engagés ?

Assurément oui, c’est un bateau qui peut gagner, il est à la bonne échelle pour une personne seule. L’allongement a permis de retrouver de la stabilité, l’a assagie un peu. C’était déjà un des 60’ ORMA les plus marins, je pense que sous cette nouvelle forme ce trimaran reste un excellent bateau.

Le projet de MOD a refait surface cet été, les communiqués parlent du lancement de la série, s’agit-il seulement d’une annonce ou existe-t-il des bases solides pour cette série ?

Il y a des investisseurs qui sont prêts à définir le cadre, à mettre le pied à l’étrier à la série, tout ceci repose sur l’arrivée  d’une structure financière mise en place par Steve Ravussin et Franck David. Ensuite tout dépendra bien sûr du post élan, il faut que des partenaires entrent en jeu pour sponsoriser les trimarans.

Que penses tu de ce projet alors que les supports multicoques semblent se raréfier ?

Ce qui me plait c’est qu’un circuit de multicoques océaniques puisse renaître, je trouve cela vraiment désespérant dans le paysage de la voile qu’il n’y ait plus de multicoque aux jeux olympique. C’est symbolique mais ceci à des conséquences réelles sur l’activité nautique dans les clubs de sports, les écoles de voiles. Il y a toute une génération de gamins qui ont 15,16 ou 20 ans maintenant et qui s’étaient projetés dans l’idée de prétendre au meilleur un jour sur multicoque, bien entendu tout le monde n’y arrive pas, mais il y a toute une dynamique et une activité de voile légère qui a été ralentie à cause de l’abandon du support olympique multicoque.

Le fait qu’il n’y ait plus de multicoque océanique est dommageable, c’est totalement à contre temps que des bateaux aussi aboutis soient dans des hangars. C’est comme interdire la descente en ski ou la Formule 1 en automobile.

© Hans Berggren

© Hans Berggren

Au delà de la série qui s’arrête, c’est tout un système qui souffre qu’il n’y ait pas les machines les plus dingues, les plus extrêmes, sur l’eau. Les gens commencent à s’en rendre compte, et je pense que d’ici un an ou deux, ces séries manqueront réellement, je ne serai pas étonné que les journalistes, les médias ne trouvent pas un peu triste que ces bateaux là aient disparus et  soient rangé dans des hangars.

La Coupe de l’America aura lieu en multicoque, sur deux bateaux bien différents. Alinghi 5 est un catamaran semble-t-il axé sur le petit temps, BMW Oracle Racing alignera un trimaran plus proche d’un 60’ ORMA dans ses formes, que penses-tu de ces bateaux ? Crois tu que l’un d’entre eux possède un avantage ?

Je reste convaincu que le trimaran peut avoir l’avantage du fait du format de course: une montée et descente dans le vent donc VMG (Velocity Made Good) pur et une manche où la descente dans le vent se fait sur du largue abattu, ce n’est pas pour rien que la classe ORMA s’est concentrée sur cette formule. Les catamarans ne sont pas des bateaux aussi complets que les trimarans.

Le catamaran  est forcément bridé par son couple à un moment, où alors  il faut faire un cata très large mais qui perdra l’avantage dans le petit temps parce qu’il se mettra sur une patte très tard, et il sera handicapé dans les manœuvres. Pour jouer la carte du catamaran, il faut faire un bateau raisonnablement large, qui se mette sur une patte le plus tôt possible, auquel cas l’accélération est un peu moins bonne.

© Carlo Borlenghi/Alinghi

© Carlo Borlenghi/Alinghi

Pour les problèmes de puissance, ils sont essentiellement liés à la puissance du moteur une fois que le châssis est figé, il est tout aussi possible de faire un trimaran aussi performant dans le petit temps qu’un catamaran.

Je reste persuadé que la formule la plus polyvalente est le trimaran, Alinghi 5 est un bateau très intéressant, mais malgré tout je reste assez confiant dans les performances du trimaran.

© Gilles Martin Raget / BMW ORACLE Racing

© Gilles Martin Raget / BMW ORACLE Racing

De plus cibler un bateau pour une fenêtre météo extrêmement réduite peut être risqué, les conditions  météos sur les plans d’eau ne s’avérent pas forcément conformes aux statistiques, comme on l’a vu aux derniers JO.

La Coupe se jouera sur deux manches gagnantes, il suffit que ces jours là, il y ait un système de vent ou un thermique qui se lève un peu plus fort et qu’au lieu des 6 nœuds prévus il y ait 10 ou 12 nœuds, on aura alors des manches de brise, et je suis assez convaincu que le trimaran ira plus vite.

Cette épreuve devrait remettre les multicoques en valeur, penses tu que ceci puisse jouer en faveur des ces bateaux ?

Cette coupe va mettre les multicoques sous les feux de la rampe. Je serai très étonné que les marins qui vont courir cette épreuve, les observateurs, médias etc. ne soient pas  totalement emballé par le spectacle que vont offrir ces bateaux là en navigation, que ce soit au niveau des performances, de l’engagement. C’est bien que cette coupe se coure sur multicoques, c’est assez paradoxal que le système de multicoque océanique qui s’était  beaucoup développé en France se soit cassé la geule  au moment où les anglo-saxons réputés conservateurs sur leurs monocoques démarrent sur des multicoques pour la coupe. Il y aura forcément des retours après même si ces deux bateaux là vont probablement être « rangés » après la coupe, ce qui est dommage, mais ce sera difficile de se passer de ces bateaux après cet événement.

Merci à Fred Le Peutrec pour sa disponibilité

Masirah remporte l’étape française de l’iShares Cup

Pete Cumming, Chris Draper, Mark Bulkeley et David  Carr remportent cette étape avec brio, ils avaient pris la tête du classement dès la première journée de régates et ont réussi à la conserver jusqu’à la fin.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

Le podium est complété par BMW Oracle mené par James Spithill et par Renaissance, l’autre Extreme 40 omani mené skippé par Loick Peyron.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

Suivent les deux bateaux français : Gitana Extrême et Groupama 40 en 4 et 5ème place puis BT, iSharesn Holmatro, Luna et Ecover.

Au classement général, après deux étapes, c’est BMW Oracle qui prend la tête de classement avec ses deux places de second, puis Masirah et Gitana Extreme à égalité de points.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

Oman Sail toujours en tête

Masirah occupe toujours la place de leader provisoire de cette étape française de l’iShares Cup avec 110 points au compteur et deu victoires de manches hier, à la seconde place, on retrouve le second bateau du team : Renaissance barré par Loick Peyron, qui n’aura courru qu’une manche hier.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

En effet un accrochage a eu lieu entre le catamaran de Peyron et Ecover de Mike Golding qui a refusé un tribord et est venu percuter le safran babord de Renaissance, entrainant la casse de la barre de liaison et de la cassette de safran, cependant l’équipage de Loick Peyron parvient à terminer cette manche en 2nde position, place qui lui sera attribué pour le reste des manches courrues cet après midi ce qui place les deux bateaux omanis aux deux premières places.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

L’équipage d’Oracle BMW s’est montré très régulier ce samedi avec une place de 5ème, deux de 3ème, deux de 2nd et deux victoires de manches, ils sont 3ème avec 97 points.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

On retrouve ensuite deux bateaux français : Gitana Extrême barré par Yann Guichard et Groupama 4 mené par Franck Cammas avec respectivement 87 et 85 points.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

Le grand perdant du jour a été BT qui rétrograde en 6ème place provisoire.

Photo : Baptiste Morel

Photo : Baptiste Morel

Peu de changement en bas de classement avec Holmatro en 7ème place, iShares en 8ème position àun point d’Holmatro, et Luna et Ecover 9 et 10ème avec 39 et 33 points, ces deux bateaux semblent condamner à conserver leurs places aujourd’hui sauf retrournement de situation.

Franck Cammas répond aux questions de Voile-Multicoques.com et VoileSportive.com

Franck Cammas, skipper du maxi trimaran Groupama 3, actuellement en stand by pour le record de l’Atlantique Nord, et de l’Extreme 40 Groupama 40 a accordé cette interview à VoileSportive et Voile-Multicoques au cours de l’étape hyèroise de l’iShares Cup.

VoileSportive.com : La tournée Méditerranéenne, le record de la Méditerranée vous ont ils conforté sur la fiabilité de Groupama 3 après le chantier post chavirage ?

Franck Cammas : En fait toute cette tournée en Méditerranée nous a obligé et permis de naviguer dans des conditions extrêmement variées ; de naviguer beaucoup puisqu’à l’arrivée à New York le bateau a environ 10000 milles de navigation, ça a été de superbes mois de mise au point, très intenses et dans des conditions que l’on ne rencontre pas en record.

VS.com : Tu avais un rôle de coach auprès de l’équipe américaine, BMW Oracle, qui défie Alinghi pour la prochaine coupe de l’America, aujourd’hui ce sont tes concurrents sur l’iShares Cup. Que penses tu tu niveau actuel de l’équipe en multicoque ?

FC : Ils sont très bons, individuellement ce sont des marins excellents ; pour le multicoque il faut apprendre, comme pour tous les bateaux.
Au sein de l’équipe américaine, il y a des gens qui apprécient beaucoup le multicoque comme James Spithill, qui s’investit sur ce support, d’autres apprécient  nettement moins la navigation sur multi et ont peur. Mais ils vont faire du bon boulot, ils ont su s’adapter.

Photo Paul Todd/ BMW ORACLE Racing

VS.com : Tu as navigué sur leur trimaran, BOR 90, pendant la phase de mise au point. Les rumeurs parlent d’un second bateau ou de grosses modifiacations pour faire face au multicoque d’Alinghi qui serait typé petit temps, selon toi BOR 90 est il trop “conventionnel” ?
FC : L’objectif était de mettre à l’eau un bateau  rapidement, puisque la première échéance était un an après le dépôt du défi face à Alinghi, ensuite il y eu les procédures juridiques qui ont retardé le processus.
Le defender a toujours un avantage qui est de choisir le plan d’eau, nous (BMW Oracle, ndlr)  avons donc essayé de faire un bateau qui était polyvalent avec des moyens de le typer rapidement pour le petit ou le gros temps. La plate forme  peut donc tout à fait s’adapter, évidemment avec des modifications pour que le trimaran progresse dans ce type de vent.
En ce qui concerne le bateau des suisses, nous aurons la réponse dans quelques jours, mais les bruits qui courent font état d’un multicoque typé petit temps, ce qui est normal, puisqu’ils savent parfaitement faire cela avec les D35 et les régates sur le lac Léman.

VS.com : En ce qui concerne la Route du Rhum 2010, as-tu pris une décision sur la bateau qui sera aligné au départ : Groupama 2, Groupama 2 allongé, ou Groupama 3 version solo ?

FC : Pour Groupama 2 allongé, nous avons dit non, ce sera Groupama 2 ou Groupama 3 version solo.
Pour Groupama 3, l’équipe réfléchie et travaille beaucoup sur ce sujet, j’espère partir avec Groupama 3 version solo, ce serait un beau défi.

VS.com : Ceci impliquerait des modifications sur la surface de voiles ?
FC : Bien sûr, un plan de pont un peu différent, un plan de voilure complètement différent mais une plate forme qui resterait extrêmement proche de l’actuelle.

©Guilain GRENIER / Sea & Co©Guilain GRENIER / Sea & Co

VS.com : Tu participes au championnat Julius Baer sur Zen Too (Decision 35), pourquoi avoir choisi l’iShares Cup plutôt que le circuit Decision 35 ?

FC : Ce qui est intéressant sur l’iShares Cup, c’est la découverte de nouveaux plans d’eau qui sont très différents les uns des autres, ce qui est un parfois dommage sur le lac Léman, c’est l’orientation petit temps, avec un plan d’eau très particulier.
Le circuit Extreme 40 permet aussi une confrontation  à des adversaires venant d’horizons différents, alors que le Décision 35 reste une série de spécialistes du lac Léman, l’arrivée de  nouveaux concurrents est donc plus facile que sur Decision 35. Le circuit est aussi plus orienté vers les marins professionnels et vers les médias, ce qui est bon pour notre sponsor.

VS.com : Comment expliques-tu le succès grandissant de l’iShares Cup ? Est ce que le format adapé au public participe à ce succès ?

FC : Les sponsors sont attirés par ce rapprochement vers le public, l’organisation est très clean, bien rodée, orientée vers les médias, ils travaillent beaucoup cet aspect, et avec des moyens suffisants.
Le show, il en faut mais pas trop, il faut trouver le juste milieu, de notre côté on a plus l’habitude de régates conventionnelles, ce n’est pas le cas sur le circuit, mais on conserve des bords de près et de portant, très courts, mais l’aspect tactique reste primordial.

VS.com : La classe ORMA a disparu, comment epliques- tu celà ?

FC : je ne sais pas si la formule était mauvaise, il y a eu un ensemble de circonstances qui n’ont pas aider la classe ; mais quand on voit ce qui se passe en monocoque IMOCA, le bilan de l’ORMA était aussi bon.
D’un point de vue spectacle, intensité des programmes, l’ORMA était bien au dessus de ce qui se fait à l’heure actuelle.
Sur le papier, la formule était excellente, maintenant il faut un nouveau souffle avec peut être un nouveau bateau pour intéresser les skippers.
L’image d’une classe difficile pour les marins a peut être joué aussi, avec des skippers qui n’osaient pas venir ou vendre un projet ORMA ; du fait de la difficulté technique avec la nécessité d’une grosse équipe pour suivre le rythme des programmes.

Merci à Franck Cammas et à l’équipe Groupama pour cette interview.

L’actualité du Team Groupama à suivre sur leur site officiel.

Les locaux font figure de favoris

Erik Maris et son équipage sur Luna, les locaux de l’étape, font désormais figure de favoris de cette étape hyèroise de l’iShares Cup après leurs deux victoires sur les parcours cotiers d’hier, cependant la dernière manche adoptait un parcours « traditionnel »  a été remporté assez facilement par Yann Guichard et ses hommes sur Gitana Extreme.

Les autres bateaux les plus en vue ont été Oracle BMW et Groupama qui étaient placés dans le peloton de tête.

Premières régates aujourd’hui à 14h.

L’iShares Cup fait étape à Hyères dans une semaine

Hyères accueillera la seconde étape de l’iShares Cup pour la seconde année consécutive du 3 au 5 juillet.

Les équipages devraient recontrer des conditions assez différentes de celles de l’étape de Venise où le vent n’avait jamais dépassé une dizaine de noeuds.

L’avis des skippers :

Yann Guichard (Gitana Team) : « À Hyères, on peut attendre toutes les conditions possibles ! A cette époque de l’année, nous pouvons espérer des vents soutenus sur la zone et peut être avec un thermique qui se lève en milieu de journée. Je connais bien la zone de course, de même que Pierre Pennec, parce que nous avons participé de nombreuses fois à la Semaine Olympique Française. Cette fois sera tout de même différente car nous allons naviguer au plus près de la digue et cela peut changer beaucoup de chose.
Notre victoire à Venise nous a vraiment rassuré, cependant, nous gardons la tête froide et nous recommencerons de zéro à Hyères car ce sera une manche très difficile ! Selon moi, il y a au moins 5 équipes qui sortent du lot et elles peuvent toutes remporter l’événement d’Hyères. Si je devais nommer une équipe en particulier, je citerais le second de Venise, BMW ORACLE Racing. James Spithill et ses hommes sont très fort et si les trois jours se courent dans des conditions ventées, ils seront sans aucun doute aux avant-postes. »

James Spithill (BMW RACLE Racing) : « Nous n’avons entendu que de bonnes choses du plan d’eau d’Hyères, donc nous sommes impatients de retrouver des conditions plus musclées, bien qu’avec les Extreme 40 nous avons découvert que nous n’avons pas besoin de beaucoup de vent pour lever une coque. Ce sera notre première navigation à Hyères, donc un vrai challenge. »

A noter quelques changements dans les équipages, Franck Cammas devrait reprendre la barre de Groupama 40 et Darren Bundock, barreur de BT se voit contraint de laisser sa place suite à une déchirure des ligaments croisés du genou, il sera remplacé par Mitch Booth, qui est le co-fondateur de la classe Extreme 40.

Gitana Extrême remporte la première épreuve de l’iShares Cup à Venise

Yann Guichard et son équipage composé de Pierre Pennec,  Christophe Lassegue et  Herve Cunnigham remporte donc cette première épreuve vénicienne du circuit Extreme 40. Ils ont su se montrer très régulier sur l’ensemble des régates en finissant 12 fois sur le podium sur 17 régates, ils ont impressionné le reste de la flotte par leurs excellents départs, une bonne vitesse et une fluidité dans les manoeuvres malgré des débuts récents sur ce support et une seule session d’entrainements à Valence, l’expérience de Pierre Pennec et Yann Guichard sur Tornado semble avoir été utile à l’équipe de Gitana Team.

© Th.Martinez/Sea&Co/OCEvents

Gitana Extrême termine l’épreuve avec 20 points d’avance sur les seconds BMW Oracle mené par James Spithill et son équipage d’America’s Cuppeurs, Spithill qui devrait barrer le trimaran de l’équipe américaine lors de la prochaine Coupe de l’America  a su résister aux assauts de Loick Peyron sur Renaissance qui avait très bien débuté la journée en gagnant deux manches et en prenant provisoirement le deuxième place du classement provisoire, mais l’équipage de l’Oman Sail n’a pas su profiter de l’opportunité de revenir sur BMW Oracle lors de la dernière régate qui comptait double puisqu’ils finissent avant dernier de celle-ci, ce qui les relègue à la troisième place de cette étape à Venise.

© Gilles Martin-Raget/BMW Oracle

Pete Cumming sur le second bateau de l’Oman Sail, Masirah finit à la quatrième place, devant Groupama 40, qui a effectué une belle remontée aujourd’hui en gagnant deux manches et en finissant deux fois seconds.

L’analyse de Tanguy Cariou, tactcien de Groupama 40 : « Nous avons pris de bon départ. Les deux jours précédents, nous étions trop impatients, trop tôt dans l’exécution du départ. Aujourd’hui, de c e point de vue, nous étions plus sereins grâce à une bonne analyse de nos erreurs des jours précédents. En partant en première ligne, nous nous sommes dégagés de la meute et nous avons rendu nos régates plus faciles dans la mesure où il est difficile de se dépasser sur les différents bords. Cette dernière journée est positive et reflète davantage notre niveau. On a hâte désormais de naviguer sur Hyères TPM où le plan sera sans doute ouvert sur un côté et permettra de jouer un peu plus. »

© Th.Martinez/Sea&Co/OCEvents

Yann Guichard, vainqueur :  «C’est génial, on avait hâte d’être ici pour savoir quel niveau on avait, on avait navigué avec d’autres bateaux donc on imaginait se situer dans le top 5, alors finir premiers c’est génial. On a pris de super départs, et je crois que c’était ça la réussite, le secret c’est d’être en symbiose avec l’équipage. Il y a beaucoup de pression sur le barreur car les bateaux sont très proches, et c’est très physique pour l’équipage. Nous allons maintenant nous entraîner avant Hyères car ici il n’y avait pas beaucoup de vent et pour la prochaine il y aura sans doute un peu de brise. (La formule) nous a vraiment plu,  on s’est bien éclatés !»

James Spithill, BMW ORACLE Racing, second au général :  «C’était un événement plutôt léger en termes de vent et aujourd’hui, le format des courses était très différent avec un bord de reaching auquel nous avons eu du mal à nous adapter. Cela dit, nous sommes ravis de repartir avec une seconde place, nous avons beaucoup appris. Gitana a réalisé une très belle performance.(Venise) était super, quel événement superbe, on l’a adoré.»

© Th.Martinez/Sea&Co/OCEvents

Loïck Peyron, Renaissance, Oman Sail, troisième au général : «Je ne suis pas encore habitué aux dernières courses comptant double – je n’ai absolument jamais fait ça! C’est pour les jeunes qui courent en régate olympique… Enfin, dans tous les cas, il faut que l’on travaille ce point ! Mais c’était super, vraiment intéressant. Je pense que nous avons effectué un beau travail d’équipe, en essayant de toujours faire mieux et bien sûr nous sommes contents du résultat. Gitana a fait un super boulot, bravo à eux, et je suis ravi d’avoir une grosse équipe comme BMW ORACLE Racing entre une équipe française et une équipe omani, c’est parfait. Les prochaines étapes et notamment Hyères seront très différentes avec un plus grand plan d’eau et certainement plus de vent. On peut voir que chaque équipe peut faire un bon résultat, tout est encore à faire.»

Mike Golding, Ecover :  «Je ne pense pas que les courses peuvent être plus difficile qu’ici à Venise, où le plan d’eau est très restreint… et si tu prends un mauvais départ, c’est fini ! La chose la plus importante est de prendre du plaisir, j’ai la chance d’avoir de très bons marins à bord et nous n’avons pas de problèmes de vitesse, nous sommes tout simplement en processus d’apprentissage. A mon avis, il faut naviguer pendant au moins un an à bord de ces bateaux pour les comprendre vraiment. Je n’ai jamais pensé que je pouvais arriver sur le circuit et gagner(…)Mais oui, nous pensons prendre part au circuit en 2010»

Etape 1 Venise : Classement Général (après 17 manches)
1/ Gitana Extrême- Groupe LCF Rothschild (Yann GUICHARD) – 140 points
2/ BMW Oracle Racing (James Spithill) – 120 points
3/ Oman Sail Renaissance (Loïck Peyron) – 113 points
4/ Oman Sail Masirah (Pete Cumming) – 111 points
5/ Groupama 40 (Gildas Philippe) – 102 points
6/ BT (Nick Moloney) – 97 points
7/ Luna (Erik Maris) – 88 points
8/ Holmatro (Carolijn Brouwer) – 84 points
9/ iShares – Shirley Robertson – 84 points
10/ Ecover – Mike Golding – 48 points

Gitana en tête du classement provisoire

Après une légère attente dûe à l’absence de vent en début d’après midi, les dix équipages ont pu commencer leurs régates à 14h45 dans un vent d’une dizaine de noeuds.

La hiérarchie n’a pas été boulversée aujourd’hui et l’équipage de Yann Guichard sur Gitana Extrême a de nouveau impressioné par sa vitesse et sa constance : trois places de 2nd, une victoire, une place de 6ème, ce qui leur permet de prendre la première place du classement provisoire à Oracle BMW qui point en second.

©Th.Martinez/Sea&Co/OCEvents

L’analyse de Yann Guichard, barreur de Gitana Extrême « Heureux ! Nous avons su être réguliers et prendre des excellents départs tout au long de l’après-midi, ce qui aide incontestablement. Mais le point positif que je veux souligner aujourd’hui c’est la cohésion de l’équipage. Car que l’on soit devant ou derrière l’ambiance reste super, ce qui nous permet de nous sortir des mauvaises passes. Pierre Pennec, qui gère la tactique à bord, a été brillant aujourd’hui car le plan d’eau n’est vraiment pas évident. Je crois que les résultats de cette deuxième journée et notre leadership provisoire reflètent bien ce que nous vivons à bord de Gitana Extrême. En termes de points, nous sommes proches d’Oracle, qui navigue très proprement, et les régates du jour ont une nouvelle fois démontré que tout pouvait basculer très rapidement. Rien n’est encore joué, demain la bagarre s’annonce serrée mais c’est aussi cela qui nous plaît ! »

©Th.Martinez/Sea&Co/OCEvents

Viennent ensuite les deux bateaux de l’Oman Sail avec Masirah mené par Pete Cumming et à 3 points Renaissance barré par Loick Peyron qui réussit à revenir dans le match malgré des départs moyens. Carolijn Brouwer sur Holmatro s’est aussi montrée régulière en terminant trois manches sur le podium ce qui conforte son avance sur l’équipage d’Erik Maris (Luna) qui pointe à la 6ème place.

Luna, BT, Groupama et iShares respectivement 6,7,8 et 9ème se tiennent en 4 points et essaieront demain de se relancer dans la compétition.

Mike Golding (Ecover) qui découvre ce support semble quand à lui devoir fermer la marche à l’issue de cette première étape avec 14 points de retard sur iShares.

© Gilles Martin-Raget/BMW Oracle

Le classement à l’issue de cette deuxième journée :

1/ Gitana Extrême- Groupe LCF Rothschild (Yann GUICHARD) – 78 points
2/ BMW Oracle Racing (James Spithill) – 74 points
3/ Oman Sail Masirah (Pete Cumming) – 69 points
4/ Oman Sail Renaissance (Loïck Peyron) – 66 points
5/ Holmatro (Carolijn Brouwer) – 59 points
6/ BT (Nick Moloney) – 45 points
7/ Luna (Erik Maris) – 45 points
8/ Groupama 40 (Gildas Philippe) – 44 points
9/ iShares – Shirley Robertson – 41 points
10/ Ecover – Mike Golding – 27 points
A suivre sur le site officiel : iShares Cup Venise

Les vidéos du Gitana Team : ICI et de l’organisation : ICI

BMW Oracle en tête de l’iShares Cup à la fin de la 1ère journée

C’est donc James Spithill et son équipage qui pointent en tête après cette première journée de régates de l’iShares Cup.

L’équipage de BMW Oracle s’est montré le plus régulier sur les cinq manches courues dans des vents très faibles (6 à 8 noeuds au maximum),  ils sont talonnés par l’équipage de Gitana  Extreme qui pointe à 4 points du leader suite à une mauvaise quatrième manche.

© Th.Martinez/Sea&Co/OCEvents

Les réactions de Yann Guichard, barreur de Gitana Extreme : «On peut dire que c’est une première journée positive ! A l’exception de la 4ème manche du jour, où suite à un mauvais départ nous enchaînons les mauvais bords et nous fermons la marche, nous avons su être réguliers et cela a payé. De plus, nous le savions, les départs sont primordiaux: celui qui tire son épingle du jeu sur la ligne parvient toujours à conserver la tête” analysait le skipper de Gitana Extrême dès son arrivée à terre, avant de poursuivre : “Mais, nous avons également pu constater que, compte tenu des conditions météo très instables, tant en force qu’en direction, sur le plan d’eau, rien n’était joué avant la ligne d’arrivée. Chaque mètre mérite d’être défendu. Je suis très content du travail d’équipe que nous avons réalisé aujourd’hui. Les manoeuvres sont propres, il n’y a pas d’énervement à bord malgré des situations souvent “chaudes”et la cohésion des hommes est comme je le souhaitais. Ces premières régates étaient importantes pour nous situer face à la conccurence et nous sommes bien dans le coup. »

A un point de l’équipage français, Pete Cumming est en ambuscade sur Masirah l’un des deux bateaux de l’Oman Sail.

Les autre bateaux français se situent dans la seconde partie de classement avec Luna à la 6eme place et Groupama 40 à la 7ème place.

© Gilles Martin-Raget/BMW Oracle

Tanguy Cariou, tacticien sur Groupama : « L’exercice est vraiment particulier. Ce sont des petites parcours. De plus, la zone est encadrée par le quai d’un côté et par un banc de sable de l’autre. Nous sommes contraints à des manoeuvres permanentes puisque confrontés à ces obstacles ! Ce sera un peu pareil à Alméria ou à Amsterdam. Le plan d’eau étant étroit, nous naviguons souvent en paquet concentré, alors qu’il nous faut absolument du vent frais.
Pour cela, le placement sur la ligne de départ est important. Aujourd’hui, on a eu plus ou moins de réussite sur ce point. Il faut que nous soyons plus réguliers afin d’éviter de perdre des places. »

Classement de la première journée (après 5 manches)
1/ BMW Oracle Racing (James Spithill) – 40 points
2/ Gitana Extrême- Groupe LCF Rothschild (Yann GUICHARD) – 36 points
3/ Oman Sail Masirah (Pete Cumming) – 35 points
4/ Holmatro (Carolijn Brouwer) – 31 points
5/ Oman Sail Renaissance (Loïck Peyron) – 30 points
6/ Luna (Erik Maris) – 26 points
7/ Groupama 40 (Gildas Philippe) – 25 points
8/ BT (Nick Moloney) – 21 points
9/ iShares – Shirley Robertson – 17 points
10/ Ecover – Mike Golding – 13 points

© Gilles Martin-Raget/BMW Oracle