Transat Jacques Vabre : Sodeb’O 60 milles devant Macif

Thomas Coville et Jean Luc Nélias sur Sodeb’O Ultim continuent de creuser petit à petit un avantage sur leur concurrent direct Macif mené par le duo François Gabart/Pascal Bidégorry. Ils naviguent actuellement à la latitude de Lisbonne à 40 milles au large, les conditions se sont améliorées depuis le passage du Cap Finisterre, la mer s’organise et le vent se stabilise, ce qui devrait permettre au duo de tête dans la classe Ultime d’allonger la foulée.

© Yvan Zedda / Sodebo

© Yvan Zedda / Sodebo

Jean-Luc Nélias, so-skipper de Sodebo Ultim’ :
« Quand il y a un grain, on prie, on appelle au secours le gars qui tombe de la bannette…  Nous avons choqué les deux voiles, le rail d’écoute de grand-voile, c’est passé de 14 à 33 nœuds en deux minutes, et la vitesse du bateau était de 35-36 nœuds. Une fois qu’on a passé le DST (Dispositif de Séparation de Trafic), on a pu lâcher les chevaux. Là, On marche à 25 nœuds de moyenne. Une fois la dépression passée, la nuit a été assez calme, nous avons pu relâcher la tension nerveuse. Depuis, le vent est très irrégulier, la mer est de plus en plus marquée, il doit y avoir des photos de surf à Penice ! La houle est de plus en plus grosse. Il y a des grains, du soleil et les premiers poissons volants. On suit notre bonhomme de chemin vers le sud, tout va bien. Nous ne dormons pas beaucoup. Nous n’avons pas encore mis en place notre système de quart. Il y a quand même de la fatigue physique, car depuis le début il y beaucoup de manœuvres, de réglages à faire. Il faut être deux sur le pont, c’est difficile musculairement. Nous avons les bras endoloris, les épaules qui couinent, le biceps larmoyant.
Concernant le chavirage de Prince de Bretagne : « Sur la position, on voyait bien que le bateau n’avançait pas beaucoup. Je suis allé sur le site web de la Transat Jacques Vabre et j’ai vu qu’il avait chaviré. nous sommes émus, déçus, et contents à la fois  de savoir que les deux bonshommes soient à l’intérieur. Nous n’avons pas de détails, on sait juste qu’ils n’ont pas demandé assistance. On pense bien fort à eux, on est là pour leur envoyer des bonnets et des polaires pour qu’ils se tiennent chaud ! »

François Gabart, skipper de Macif :
« Je suis pas mal occupé, la mer est encore assez forte, le vent est assez instable. Nous avons pas mal de choses qui ne fonctionnent pas. Heureusement qu’on est deux, sinon je ne serais pas là à parler ! On essaye de tout remettre en place, ce sont surtout des problèmes électroniques. Le bateau dans sa structure en général, tient, donc on est ravi. Mais là actuellement, on n’a plus d’électronique.
On a essayé de naviguer prudemment, le bateau est léger, assez volage dès que le vent est instable, il faut se méfier. Je suis ravie de ce baptême du feu.
Le vent a molli, nous avons encore une grosse houle, mais ça se gère bien, on file vers le sud. Nous essayons de de nous dégager de cette zone un peu tumultueuse. Avec Pascal, nous nous entendons bien, de faisons de belles manœuvres ensemble, c’est juste génial. On commence à être un peu fatigué, mais juste ce qu’il faut pour se lancer dans la course. Sodebo a pris un peu d’avance, à la fois beaucoup et pas grand chose à l’échelle d’une transat. On verra bien dans quelques jours
. »

 

Yves Le Blévec et Jean Baptiste Levaillant sur Actual devraient parer le cap dans les heures à venir et pourront profiter de ces conditions plus clémentes. Les deux hommes, en phase de découverte du trimaran continuent une navigation prudente, comme l’expliquait le skipper ce matin.

Yves le Blévec, skipper d’Actual :
« Déjà que nous n’étions pas super à l’attaque, le chavirage de Lionel et Bilou nous a bien refroidis. Rassurés de les savoir tous les deux en sécurité mais un peu choqués de savoir que ça s’est passé juste devant nous. Il faut dire que les conditions ne sont plutôt pas faciles. Nous avons une houle bien marquée de travers qui, par moment, fait bien giter le bateau. Le vent nominal n’est pas très fort, autour de 20 nœuds, mais les grains sont parfois violents avec des rafales à 35 nœuds. Il fait froid. Un point positif, la lune vient éclairer la nuit et nous aide bien à voir les nuages dangereux. Jean-Baptiste et moi, on se fait des petits relais de 1 à 2 heures pour arriver à trouver du repos et rester vigilants. Nous naviguons plutôt sous-toilé par rapport à la vitesse du vent pour rester « safe » dans les grains.  On ne sera pas mécontents de sortir de cette zone instable… »

Lionel Lemonchois et Roland Jourdain sont à l’abri dans la coque centrale du Maxi80 Prince de de Bretagne suite à leur chavirage hier soir. Les deux skippers n’ont pas demandé d’assistance, mais pourraient patienter plusieurs jours dans le trimaran retourné. Ils devraient de nouveau joindre leur équipe technique à 13h afin d’organiser les secours.

En Multi 50, les écarts restent faibles, Ciela Village pointe en tête grâce à un positionnement plus sud devant FenêtréA-Prysmian, Arkema et La French Tech Rennes Saint Malo qui est le bateau le plus à l’ouest de la flotte des 50′.

Oliver Krauss, skipper de Ciela Village : «  La mer commence à être bien agitée depuis quelques heures. On a passé le front hier en début d’après-midi mais on a toujours du vent à bord. Pour l’instant, il faut faire attention, lever le pied : la priorité est de ne pas casser le matériel. Contents d’être toujours premiers, une journée de plus mais bon la course est très serrée, on verra ça après. »

 

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