Francis Joyon et son équipage réduit sont entrés dans la zone de convergence intertropicale (également appelé Pot au Noir) la nuit dernière. Depuis ils progressent à petite vitesse, au fil des grains, leur avance de 200 milles sur le temps de Banque Populaire V avant le Pot au Noir s’est réduite à une 60aine de milles ce soir. L’Equateur devrait être franchi dans les heures qui viennent, dans les temps du détenteur du Trophée Jules Verne.
Francis Joyon : « On est entré dans le Pot-au-Noir en début de nuit. On a bataillé avec des premiers grains, des premiers calmes, un orage un peu brutal avec une pluie intense. On est dans des conditions plus régulières avec un vent faible d’une direction inconnue pour nous. C’est du nord-ouest, donc une direction contraire à l’alizé.
On essaye de gagner vers le sud pour retrouver des vents plus normaux. L’Équateur en ligne de mire est un gros morceau qui déterminera notre temps. Cela dépend de ce Pot-au-Noir qui est toujours un peu capricieux. On attend le meilleur comme le pire. On ne sait pas trop.
Les conditions sont un peu molles, pas très rapides. Par contre elles ne sont pas casse-bateau comme la dernière fois. On échange avec Marcel, tout ce que l’on peut dire, c’est que l’on ne sait rien. On peut mettre 24 heures pour aller à l’Équateur, qui est tout près, comme on peut mettre quelques heures.
Les alizés sont en place, ils ont plutôt tendance à remonter doucement vers nous. Ça, c’est positif. La seule inconnue est qu’il y a une zone de transition entre les alizés de nord-est et ceux de sud-est et il faut qu’on arrive à la franchir.
C’est toujours mieux d’être positionné plus à l’est parce qu’après on a un meilleur angle avec les alizés, du coup on peut allonger la foulée. Ça c’est plutôt bien. Après on n’a pas eu vraiment le choix, parce que les fichiers indiquaient que la situation était plus dégradée dans l’ouest, donc on est passé là où c’était le moins pire. »