Francis Joyon, Bernard Stamm, Sébastien Audigane, Alex Pella, Clément Surtel et Gwénolé Gahinet poursuivent leur route par 51° sud à très haute vitesse. IDEC SPORT file en effet à plus de 36 noeuds de moyenne depuis 48 heures avec des pointes à près de 45 noeuds, ce qui n’est pas sans danger, comme l’explique le skipper : « Il faut être sans arrêt sur les réglages et à la barre qui peut décrocher à tout moment, comme cela s’est passé – une fois avec moi, une fois avec Alex -, dans des vitesses de l’ordre de 44-45 nœuds. C’est très sportif tout ça ! »
Les six marins du bord ne chôment donc pas afin de rester à l’avant de la dépression, pour gagner au plus vite vers l’est en évitant des conditions de mer difficiles s’ils étaient rattrapés par le phénomène météo.
Francis Joyon, skipper d’IDEC SPORT : « On essaye d’être proche des 40 nœuds. On est très motivés puisqu’il s’agit de ne pas se laisser rattraper par la dépression qui nous suit. Plus en arrière, on serait confronté à des conditions de vent et de mer plus difficiles qui nous rendraient beaucoup moins rapides. Il faut faire une moyenne de 36 nœuds pour rester devant et c’est vrai que 36 nœuds, ça y va… »
Bernard Stamm : « Le front froid dépressionnaire nous suit comme notre ombre. Et s’il nous venait de freiner, de traîner sur une manœuvre, il nous rattraperait. On changerait radicalement de décor. Raison de plus pour appuyer sur le champignon ».
Ce rythme effréné leur permet donc de naviguer dans des conditions relativement maniables pour leur trimaran, et de combler petit à petit leur retard sur leur adversaire virtuel, et détenteur du Trophée Jules Verne, le retard ce soir étant de 229 milles.
Francis Joyon : « Pour moi la marge globale sur le record reste excellente si on arrive à rester devant le front. Pour nous, c’est un peu maintenant que le Trophée Jules Verne se joue. Si on arrive à se maintenir devant, on garde une chance importante de le battre »
Ils devraient passer dans le sud des Kerguelen demain, ils naviguent dans des eaux froides, à quelques degrés, ils ont du éviter dans la nuit un iceberg détecté au radar.