Transat Jacques Vabre : Prince de Bretagne attendu jeudi matin, Arkema toujours leader en Multi50′

Après la victoire de Thomas Coville et Jean Luc Nélias sur Sodebo Ultim et la seconde place de Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild ; seuls Lionel Lemonchois et Benard Stamm sur Prince de Bretagne restent en course en classe ultime.

Les deux marins sont privés de génératrice, et donc d’électricité, ils sont donc contraint de se relayer à la barre, le pilote automatique étant inutilisable. Ils naviguent toutefois à environ 25 noeuds dans des alizés d’une quinzaine de noeuds. Ils sont attendus à Salvador de Bahia.  jeudi dans la matinée.

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Le premier Multi50′ devrait suivre environ  5 ou 6 heures après Prince de Bretagne.
L’avantage est pour l’instant pour Lalou Roucayrol et Axel Pella sur Arkema, qui disposent de 64 milles d’avance sur Erwan le Roux et Vincent Riou sur FenêtréA-Mix Buffet. Le duo a l’ouvre sur celui-ci devra patienter avant d’envisager un retour, jusqu’au large de Recife la situation devrait se limiter à une course de vitesse entre les deux bateaux. L’atterrissage pourrait laisser entrevoir un possible retour du dauphin.  Reauté Chocolat pointe à 310 milles, alors que la France Tech Rennes Saint Malo est dans le Pot au Noir à 500 milles du leader.

Armel Tripon, skipper de Réauté Chocolat (Multi50)

 » Nous sortons du Pot au noir. On y était cette nuit, depuis quelques heures c’est nettement mieux, on est à la fin des galères.
Ce Pot n’a pas été très accueillant, il nous a barré le chemin, on a été arrêté 6 h et pas très rapide du tout pendant 12h. En fin de nuit la porte s’est ouverte… C’est bizarre, on a du vent d’Est qui n’était pas prévu par les modèles. Nous naviguons grand-voile haute et J1. On pense à l’arrivée, on a basculé de l’autre cote, on regarde les routages, les plannings, on arrive sur la partie finale du parcours. Ca va aller assez vite, on aura toujours 15-20 nœuds. On suit à chaque classement le match des premiers… Le retour d’Arkema, c’est vraiment une trajectoire exceptionnelle. Le match est super, on les envie d’être à la bagarre. On a encore du boulot pour être au niveau de ces 2 bateaux. »

Transat Jacques Vabre : Victoire de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias sur Sodebo Ultim, Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild seconds

La Transat Jacques Vabre 2017 a son vainqueur en classe Ultime, ce sont Thomas Coville et Jean-Luc Nélias sur Sodebo Ultim qui se sont imposés à Salvator de Bahia  en 7 jours 22 heures 7 minutes et 27 secondes soit 24,94 nœuds de moyenne réels sur les 4 742 milles parcourus.
Sébastien Josse et  Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild se classent seconds à 1h48 minutes des vainqueurs, soit en 7 jours 23 heures 55 minutes et 24 secondes et  25,21 nœuds de moyenne sur les 4 838 milles réellement parcourus.

Bien évidemment, après cette transat express,  le record juqu’ici détenu par Franck Cammas  et Stève Ravussin sur Groupama 2 et datant de 2007 est très largement battu.

Sébastien Josse et Thomas Rouxel auront mené les trois premiers jours, avant de céder la place de leader à Thomas Coville et Jean-Luc Nélias, les deux hommes sont parvenus à résister aux assauts de leur poursuivants, qui auront tout fait pour revenir, malgré un handicap de vitesse, dû à des avaries sur les foils de Gitana 17. En effet, avant le passage du front, le foil bâbord a lâché, puis en approche du Cap Vert, ce fut au tour du foil tribord… Les deux appendices étaient donc remontés afin de ne pas plus aggraver la situation.

Photo Jean-Marie Liot / ALeA / TJV17

Les marins, à leur arrivée :

Thomas Rouxel, co-skipper de Maxi Edmond de Rothschild (Ultime)
« C’était stressant, mais on s’est régalé, on a régaté au contact avec Sodebo, c’était génial. Cela reste du multicoque en double donc le niveau d’adrénaline est assez élevé. On est encore dopé, je me sens en forme mais cela va retomber. C’était une course intense. Clairement le fait de régater à moins de 50 milles de ton adversaire, ça m’éclate. Tu es tout le temps aux réglages, c’est super stimulant. »

Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim’ (Ultime)
« En partant du Havre, on avait dit que ce serait un mano a mano. Dès la première nuit, on a vu que ça allait être super super chaud. On les a vu passer à notre vent, je peux vous dire que le Maxi Edmond de Rothschild qui déboite au vent à 40 nœuds, c’est super beau. Devant Guernesey, ils nous ont impressionnés parce que leur façon de naviguer voulait dire « on est là. » On s’est fait un peu distancer sur cette phase. »

Sébastien Josse, skipper de Maxi Edmond de Rothschild (Ultime)
« Il faut saluer la stratégie de Thomas et Jean-Luc au large des Açores, ils ont protégé l’ouest, c’est ça le coup qu’il faut retenir. On aurait pu se recaler faire plein de chose pour contenir cette attaque. Etre à Bahia avec le bateau en un seul morceau et avoir joué tout le temps au contact, c’est déjà très bien. On est des compétiteurs, on aurait bien sûr préféré être deux heures devant que derrière ! »

Jean-Luc Nélias, co-skipper de Sodebo Ultim’ (Ultime)
« C’est le sport mécanique où il faut pousser pousser pousser. Le mec à coté il essaie de faire pareil. C’est comme le leader en montagne, tu ne sais jamais quand il va attaquer. On a passé notre temps à regarder derrière pour voir quand ils allaient revenir. C’est difficile à gérer au niveau tactique. Est ce qu’il faut protéger ou être agressif ? On a décidé d’être agressif parce que le bateau était robuste et fiabilisé. On a fait les trajectoires les plus tendues possibles pour ne pas lui laisser une miette. Il n’a pas molli. La nuit du départ à Guernesey, c’était dantesque, fallait vraiment s’accrocher pour pas se faire arracher par le bateau et là ils nous déboitent. Ils allaient très fort. »

Sébastien Josse
« La sortie du golfe de Gascogne n’était pas hyper clémente et on a eu notre lot de surprises journalières. On a des petits soucis sur les foils qui nous ont empêchés de voler. Cela nous un peu handicapé. C’est un souci de composite, il faudra regarder plus en profondeur, je n’en connais pas la cause. Les foils ne sont plus dans leur intégrité. Ils sont plus souples que ce qu’ils devraient être. Sur la dernière partie du parcours, c’est là qu’on aurait dû avoir les plus belles pointes de vitesse. C’est là où on est frustrés, car on aurait pu exploiter le potentiel maximum du bateau. On aurait pu aller très vite… On n’était pas dans un esprit d’attaque à la fin. On est resté un peu au large pour avoir plus de vent, Sodebo a optionné à la côte. On se limitait à une certaine vitesse pour garder le contrôle du bateau à cause de nos problèmes de foils.
A un moment donné, il faut être réalistes et conscients. A 100 milles de l’arrivée avec 70 milles de retard le pourcentage pour les doubler est infime à moins qu’ils aient un gros pépin. Arriver à Bahia, c’est un gros truc pour notre équipe. On aurait été à 10 milles derrière, l’état d’esprit n’aurait pas été le même. 
»

Thomas Coville
« Après la descente au portant après le front, très joli front d’ailleurs, on a senti à un moment donné un truc bizarre. Ils ont roulé le gennaker dans la nuit et se sont décalés. Du coup, on s’est décalé dans l’ouest et on est passé devant.  On s’est dit « peut-être qu’ils veulent assurer ». On ne savait pas.
Jusqu’à ce matin, on a tout donné. Cette nuit, à 100 milles du but, on a senti qu’ils jetaient l’éponge. C’est un moment très jouissif.
La seule chose qu’on arrivait à voir dans leur trace, c’était les manœuvres. Eux je ne pense pas qu’ils voyaient les nôtres parce qu’on a beaucoup bossé pour cela et fait une trajectoire très tendue, très fluide. Je n’ai jamais autant poussé le bateau en solo, surtout au reaching. Jean-Luc était super à l’aise au reaching, moi je n’avais pas ce curseur-là. 
»

Jean-Luc Nélias
« Rien n’a filtré, et on aurait fait pareil. Tout pouvait arriver jusqu’à la fin. »

Thomas Coville
« C’est une belle victoire parce qu’elle montre qu’on sait faire autre chose que des records, on sait gagner des courses. C’est une belle histoire, on n’a pas laissé grand-chose de côté. L’état du bateau aujourd’hui après la traversée qu’on a faite, c’est le résultat d’un boulot monstrueux. Tous les teams ont magnifiquement évolué. Ce qu’ils ont fait en deux mois sur Edmond de Rothshild pour amener le bateau à Bahia, cela signifie clairement que c’est un bateau dont on n’a pas fini de parler.

Ce qui est compliqué dans nos sports mécaniques, c’est d’être dans le bon timing. Pour gagner une Transat Jacques Vabre, faut déjà être au départ, être au bon niveau technique au bon moment. Tout le milieu a monté. »

Sébastien Josse

« Au final, c’est satisfaisant, le bateau a été mis à l’eau en juillet l’année dernière, on a eu peu de temps pour le préparer et s’entraîner.

C’est du multicoque, on est à haute vitesse, on est stressé et super concentré, c’est sûr que l’on apprécie l’arrivée. Terminer quelques heures derrière ça gratte un peu mais ce n’est que le début de l’histoire du bateau. Le bateau à un potentiel énorme. »

Jean-Luc Nélias

« C’est génial de gagner une Transat Jacques Vabre ! Ca ne se gagne pas comme ça, il faut se battre. Il y a 8 jours on était tous ensemble au Havre, et là on se retrouve dans un autre continent un autre hémisphère. Un jour tu es au Cap Vert, le lendemain, tu es au Pot au noir. Avant-hier on était au Pot au noir et cette nuit on croisait des pêcheurs brésiliens. Ils ne pouvaient pas imaginer que 48 heures on était au Cap Vert! On part du Havre, c’est la pleine lune, chaque jour elle se décale dans le ciel, elle est pas au même endroit. On navigue à une échelle planétaire ».

Dans la catégorie Ultime, Lionel Lemonchois et Bernard Stamm restent en course, après leurs soucis de voile sur le début de la transat. Les deux marins devraient bientôt sortir du Pot Au Noir.

En Multi50, la course est relancée dans le Pot au Noir, Lalou Roucayrol et Alex Pella sont parvenus à revenir sur Erwan Le Roux et Vincent Riou sur FenêtréA-Mix Buffet. Les deux trimarans ne sont qu’à deux milles l’un de l’autre, la victoire, sauf avarie se jouera entre ces deux duos, Reauté Chocolat pointant à 200 milles et la French Tech Rennes Saint Malo à 300.

Thierry Bouchar et Olivier Krauss sur Ciela Village se voient contraints d’abandonner. Les deux marins s’étaient arrêtés au Cap Vert pour tenter de régler des soucis d’électronique et de barre. Mais une fissure sur le fond de coque impose cet abandon pour le dernier né de la classe Multi50′.

 

Vincent Riou, co-skipper de FenêtréA-Mix Buffet (Multi50)

Le Pot au noir, ça se passe comme à chaque fois c’est un peu la kermesse. On a buté dans des gros nuages dès le début donc on fait avec. Sinon, il n’y pas trop d’activité mais c’est un peu orageux. Il faut jongler fréquemment avec les voiles, aller vite dans les manœuvres et il faut s’imposer des règles et ne pas se faire dépasser.

On a bien vue la trace de Prince de Bretagne, on va passer à peu près au même endroit et on sait ce qu’il faut faire. On a pas beaucoup regardé les positions mais on sait que Sodebo est devant chez les Ultimes. C’est plutôt rigolo. Tant qu’ils ne sont pas arrivées et que le Maxi Edmond de Rothschild n’a pas dit ce qui leur était arrivé, c’est difficile d’en tirer des conclusions. La Jacques Vabre n’a pas dû être simple pour Edmond de Rothschild et ça reste une belle course car ils sont restés très proches l’un de l’autre tout au long de la course

Thierry Bouchard, skipper de Ciela Village (Multi50)

« On avait vraiment envie de faire cette Jacques Vabre qui nous avait bien réussi en 2015 et c’était un excellent moyen de fiabiliser le nouveau bateau, de se confronter aux autres Multi50. Nous avons fait un bon début de course, le bateau va vite. Puis nous avons été un peu handicapés par nos pilotes qui ne fonctionnent plus depuis 6 jours. En ce qui concerne la fissure constatée, nous préférons ne pas prendre de risques en poursuivant notre course, et nous allons rapidement faire un diagnostic. »

Transat Jacques Vabre : arrivée de Sod’bo Ultim et de Gitana 17 demain midi, FenêtréA-Mix Buffet 1er en Multi50 avec 100 milles d’avance

La Transat Jacques Vabre touche déjà à sa fin pour les deux ultimes de tête, Sodebo Ultime et le Maxi Edmond de Rothschild sont à moins de 380 milles du but. L’écart s’annonce minime à Salvador, il pourrait être de moins d’une heure, les deux  duos menant les trimarans devraient en finir vers midi heure française.
L’avantage est toujours pour Thomas Coville et Jean-Luc Nélias qui ont 3à milles d’avance sur leur adversaire. La discrétion est de mise au sein du Gitana Team, mais le Maxi semble un peu en deçà des performances dont il a fait preuve sur le début de course, ce qui pourrait être dû à une avarie, tout ceci devrait être éclairci demain.

Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

Jean-Luc Nélias, co-skipper de Sodebo Ultim (Ultime) :

« Ca va, le soleil nous réchauffe les os et Thomas est dans la bannette et on s’approche doucement du Brésil. Je n’en dirai pas trop. Ca s’annonce très technique on va garder nos intentions pour nous à l’heure de la communication et du numérique, donc on se tait.
On va arriver au portant avec du vent soutenu jusqu’à Salvador de Bahia et il n’y aura pas de vent et ce sera pétole le matin, et sans doute une arrivée au près, donc tous les moyens d’une arrivée difficile sont là. On est bien reposé, la pression forcément il y en aura mais pour gagner une course il faut être au contact. Cela fait quelques jours que nous sommes en tête depuis Ouessant. Ils allaient plus vite que nous dans la Manche, donc on prend comme ça vient. C’est comme les courses cyclistes, on ne sait pas quand il va attaquer, on attend l’attaque, elle ne vient pas et tout d’un coup elle arrive.
On connait le bateau, le pourcentage du bateau, c’est un bon bateau de tour du monde, mais en confrontation c ‘est différent.
On a l’impression qu’ils ont roulé leur gennaker au large des Canaries qu’ils ont lofé pendant quelques heures et depuis ils n’ont pas la vitesse qu’on attendait, même avec leur souci technique ils vont à la même vitesse que nous.
Le contrôle c’est tout le problème. Si tu vas à la même vitesse, avec un même bateau d’une même classe, là tu fais du contrôle. Là on ne sait pas est-ce qu’on fait du contrôle ou est-ce qu’il va aller plus vite? est-ce qu’on privilégie la meilleure trajectoire?  Comme il  te suit et qu’il a ta position toutes les heures, cela laisse peu d’opportunité.
On imagine être à Bahia demain dans la journée…. Dans la matinée, c’est ce que nous disent les routages.  »

 Thomas Rouxel, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :

« Avec Sébastien,nous avons le même rythme depuis le début, c’est-à-dire que nous sommes à bloc. Nous ne nous sommes pas trop lâchés avec Sodebo et cette pression d’un concurrent toujours à proximité est super stimulante. Ça te pousse dans tes retranchements. À bord de Gitana 17, nous sommes organisés autour de quarts de 1 h ½ ; 1 h ½ de repos, 1 h ½, de veille et du coup en ce moment, quand on est en veille on régule au chariot.
 Il peut se passer encore beaucoup de choses…  il y a des grains au large du Brésil et la proximité de la côte complique aussi le jeu. Au-delà de ça, il y aura pas mal de changements de conditions de vent jusqu’à l’arrivée, donc il faut être vraiment réactifs et dessus. »

©Yann Riou/Gitana SA

 

Bernard Stamm, co-skipper de Prince de Bretagne (Ultime) :

 

« On devrait rentrer dedans en fin de journée. Pour l’instant, il a l’air assez clément, comme il l’a été pour nos concurrents, Sodebo Ultim et Maxi Edmond de Rothschild. C’est tant mieux mais on s’attend malgré tout à une nuit un peu difficile dans les grains, surtout que comme notre génératrice a cramé ce matin, on est en rade d’électricité  La seule source d’énergie qu’il nous reste, c’est l’éolienne, alors on cherche à créer du vent apparent pour qu’elle tourne. Reste que comme on n’a pas beaucoup de jus, on éteint tout et on rallume le système juste pour regarder où on va. On passe notre temps à se relayer à la barre mais sinon tout va bien »

 

Pas de changement au sein de la classe Multi50′, Erwan Le Roux et Vincent Riou mènent la danse avec 100 milles d’avance sur le second Arkema et 280 sur Reauté Chocolat.
Thierry Bouchard et Olivier Krauss sont en arrêt technique au Cap Vert afin de panser les plaies du dernier né des Multi50.

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Erwan Le Roux, skipper de FenêtréA-Mix Buffet (Multi50) :

« On a bien creusé l’écart, on est sorti de la bulle en premier, demain on va entrer dans le Pot au noir, on a 15-18 nœuds de vent, c’est incroyable, c’est plaisant de naviguer dans ces conditions. Nous avons le foil en bas, ce sont des conditions idéales pour faire de la vitesse, le comportement du bateau est incroyable, on atteint des vitesses que l’on n’atteignait pas avant. C’est plus conformable, le bateau est plus aérien, j’ai l’impression que l’on a gagné en souplesse de bateau, mais c’est un peu stressant dans la nuit noire.»

Transat Jacques Vabre : Sodebo Ultim et Gitana 17 à 10 milles l’un de l’autre, FenêtréA Mix Buffet en tête des Multi50′

 

Le Pot au Noir n’aura été qu’une formalité pour les deux premiers trimarans de la classe Ultime. Gitana 17 et Sodebo Ultim n’auront été que peu ralenti dans la zone de convergence intertropicale, ils ont rapidement rejoint les alizés de sud-est de l’hémisphère sud, et naviguent désormais à une trentaine de noeuds en direction du Brésil. L’équateur devrait être passavant minuit.
Il reste aux deux duos de tête moins de milles milles à parcourir, leur arrivée pourrait avoir lieu lundi Et le final s’annonce haletant, en effet, Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild ont sensiblement réduit leur retard et ne sont qu’à une dizaine de milles de Thomas Coville et Jean-Luc Nélias sur Sodebo Ultim’. Les deux hommes défendent chèrement leur première place et espèrent la conserver jusqu’à Salvador.
Ces 1000 derniers milles s’annoncent comme une course de vitesse jusqu’à l’approche des côtes brésiliennes.

©Yann Riou/Gitana SA

Lionel Lemonchois et Bernard Stamm peuvent désormais exploiter le potentiel du Maxi 80′ Prince de Bretagne et reviennent sur la tête de flotte des Multi 50′.

Antoine Koch,  routeur à terre du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :

« La configuration du Pot-au-Noir s’est révélée assez classique pour la saison. Ils sont d’abord rentré dans une zone de grains avec des rues de nuages bien alignés et se déplaçant avec le vent d’Est. Le jeu est de suivre la ligne de nuages, de l’accompagner et de passer de grain en grain pour exploiter la moindre risée.À la fin de cette première zone, ils sont arrivés sur une barrière de nuages. Là, les grains étaient bien plus marqués, avec du vent assez fort qui grimpe rapidement. C’est une phase où ils ont eu jusqu’à 25 nœuds. C’est là toute La complexité de cette zone. Elle réclame un niveau de réactivité élevé et un fort engagement physique avec énormément de manœuvres rendues difficiles par la taille des grandes machines. Après cette bande de vent fort, habituellement le vent refuse tout en mollissant. C’est là que potentiellement les vents erratiques, tant redoutés, t’attendent. Dans notre cas, le vent n’est jamais passé sous les 8 nœuds et il est même remonté assez vite aux alentours des 12-13 nœuds. Gitana 17 n’a jamais été arrêté, ce qui est une super nouvelle. Depuis ce matin, le vent est un peu plus stable, un peu plus à droite et cela ressemble déjà aux prémices de l’alizé de Sud-Est. La sortie est toute proche ! »

Jean-Luc Nélias, co-skipper de Sodebo Ultim’ (Ultime) :

« Le ciel est dégagé, le plafond cotonneux… Le vent va tourner au Sud / Est et forcir dans la journée, favorisant d’abord le bateau le plus à l’Est : Sodebo Ultim’ ! Dans 15 nœuds annoncés, notre duo va prendre le virage vers les côtes brésiliennes et continuer sa route au reaching (allure entre 60 et 80° degrés du vent). Le programme de son concurrent le plus proche est exactement le même… C’est donc une nouvelle occasion de speed-test comparatif à prévoir, en mode régate au contact.
La tête de course devrait passer l’équateur et entrer dans l’hémisphère sud avant minuit. Il restera alors moins de 1000 nm pour faire la différence avant la ligne à Salvador de Bahia : la fin de course s’annonce passionnante ! »

En Multi50, Erwan le Roux et Vincent Riou font désormais cavalier seuls en tête de la classe, avant 100 milles d’avance sur Arkema et 200 sur Reauté Chocolat.
A noter une blessure pour Alex Pella qui souffrirait de fractures de côtes suite à une chute, ce qui explique probablement en partie le « décrochage » du trimaran.  Ciela Village le dernier né des 50′  fera escale demain au Cap Vert afin de résoudre différents soucis techniques : pilote automatique, aériens, let fissure de coque au niveau du point d’amure de gennaker.

Vincent Riou, co-skipper de FenêtréA – Mix Buffet (Multi50)

« On va parfaitement bien, on a passé une nuit cool donc c’est sympa ! C’est la première nuit, sans se prendre des sauts d’eaux, sans que l’environnement nous agresse trop. Hier on a tiré des bénéfices de notre investissement dans l’Ouest, ça faisait longtemps qu’on avait investi dans l’ouest entre les Açores et le Cap Vert il y avait une belle bulasse ! On a bien fait de prendre cette trajectoire. 

C’est conforme à ce qu’on imaginait avec Erwan depuis le début, on est carré depuis le début on voyait bien l’affaire. Pour le moment on ne s’est pas fait de frayeur mais ça demande beaucoup de concentration, on arrive à faire en sorte que ça se passe bien.

Il commence à faire tiède demain il fera chaud,  le ciré je ne sais pas si on arrivera à l’enlever car ça mouille toujours ces bateaux !  »

Lalou Roucayrol, skipper d’Arkema (Multi50)

« Ca va pour Alex (Pella) ! Il a mal aux côtes, en fait on a eu peur car il s’est cogné fort entre la bôme et la colonne de winch. Il a pris un Doliprane et avec la pommade ça va, il reste 100% efficace.

En ce moment, on glisse sous code 0, on ne s’est jamais arrêté dans la zone de molle, on a limité l’écart avec Erwan (Le Roux). Tu sais, 50 milles sur un Multi50, ce n’est rien, ça ne nous inquiète pas plus que ça, on continue à naviguer propre. On a eu une nuit exceptionnelle, le pilote barrait mieux que nous, on n’a pas arrêté de barrer depuis le début, donc ça nous a fait du bien et ce matin. Deux baleines sont venues souffler près de nous, un bonheur d’être sur l’eau.

Aujourd’hui, on sait où on veut franchir le Pot au noir. On sait qu’on ne le franchira pas au même endroit qu’Erwan Le Roux. C’est encore un peu loin Ça peut changer du tout au tout.»

Thierry Bouchard, skipper de Cela Village (Multi50)

« On a des soucis : depuis le 2e jour nous n’avons plus de pilote. On comptait pouvoir réinitialiser toute la centrale dans la molle et ça ne fonctionne pas. Nous n’avons plus de capteur de mât, on va essayer de finir dans de bonnes conditions, on a décidé de s’arrêter à Mindelo.

On a également un problème de bout dehors, au niveau du point d’amure, il faut que structurellement la bateau puisse continuer. C’est l’amure du grand gennaker qui est fissuré, si on continue comme ça on ne peut plus envoyer le grand gennaker.

Pour aller vite la nuit, il faut avoir le pilote, et nous on n’a pas de pilote, on se relayait à la barre toutes les 1h- 1h30. C’est dommage car le bateau marche bien, ce sont les aléas d’un bateau neuf qui n’a pas beaucoup navigué.

On a vu dans les deux premiers jours qu’il y a des allures où il va vite, il tient bien, mais on a manqué de temps en navigation. On a tout fait pour être au départ, je ne regrette rien, on est contents d’être là. C’est sûr que les bateaux de tête sont éprouvés, les skippers connaissent leur bateau.

Antonio Pedro da Cruz et notre équipe technique nous attendent au cap Vert. Nous devrions arriver dimanche matin dans la matinée. On va réparer, nous sommes déjà en contact avec le chantier et l’architecte. »

Vincent Barnaud, co-skipper de Reauté Chocolat (Multi50)

« Ca se passe pas mal, on a du soleil, un peu de vent, ça glisse bien. On est à l’attaque sous grand-voile haute et code O. Notre vitesse varie entre 10 et 12 nœuds, le vent est très variable. On a 7-8 nœuds de vent avec un petite houle de derrière qui nous permet de partir en surf.

On a complètement changé de registre depuis hier, on est passé d’un mode un dur, à un mode tout en finesse.

Pour les prochaines 24 heures, on commence à affiner la porte d’entrée du Pot au noir, on surveille aussi la dépression orageuse au niveau de l’Afrique et du Cap vert, on va y passer la journée. Nous avons juste regardé la porte d’entrée, je ne crois pas que le Pot soit spécialement gros pour le moment mais ça peut changer vite. »

Transat Jacques Vabre : Sodebo Ultim tient tête à Gitana 17, FenétréA-Mix Buffet leader en Multi50′

Pas de changement en tête de course,Thomas Coville et Jean-Luc Nélias sur Sodebo Ultim tiennent tête au duo menant le Maxi Edmond de Rothschildqui pointent ce soir à 26 milles des leaders.
Sébastien Josse et Thomas Rouxel sont légèrement décalés dans l’ouest, avant l’entrée dans le Pot au Noir qui devrait avoir lieu demain. Reste aux marins et à leurs routeurs à déterminer le point d’entrée dans la zone de convergence intertropicale.

Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

Thomas Coville, skipper de Sodebo Ultim (Ultime)

« Pour tout t’avouer je pensais qu’ils allaient nous déboîter plus que ça, je ne pensais pas qu’au Cap Vert on serait au contact avec eux. On est content de jouer et de bien jouer.

Ce qu’il s’est passé il y a deux nuits ou trois nuits on ne sait pas trop. Ils ont du rouler leur gennaker pour loffer ou bien ils ont eu un problème technique. On a saisi l’opportunité.

Le Pot au noir, c’est dans 24/36 heures. On a fait des routages. Même si tu te décales de 150 milles dans l’ouest, l’écart n’est que de 20 minutes à la sortie… en tous cas, c’est maintenant que ça se joue, car après entre le Pot et Bahia, il n’y aura pas grand chose à jouer.»

Thomas Rouxel, Maxi Edmond de Rothschild (Ultime)

« Ça va pas mal, il fait gris avec une bonne couverture nuageuse. On s’en est pas mal sorti et par rapport à Sodebo, notre décalage dans l’ouest nous a été bénéfique. Et là on a un peu plus d’air. On est sous J2, on a 20 et 25 nœuds de vent et ça avance bien. On est tous les deux repartis, ça va s’atténuer un peu c’est le Pot au noir qui va décider un peu dans les prochaines heures de course. Ça va arriver assez vite et dans quelques heures on sera à l’entrée. On a une idée assez précise de là où on souhaiterait passer.

A priori sur les prévisions le Pot au Noir est assez clément avec nous, on n’est pas obligé de passer trop Ouest. Après on verra bien, ça reste le Pot au Noir !

Sur le bateau on a fait une quinzaine de routages pour savoir où on va, même si c’est les routeurs qui affinent tout ça Après ça reste le pot au noir et souvent les prévisions sont mauvaises donc on s’attend à tout.
Nous avons naturellement moins la connaissance de notre bateau que Thomas et Jean-Luc. Du coup à chaque transition, nous mettons un peu de temps à trouver les bons réglages. En vitesse pure oui les bateaux sont différents donc il va y avoir des petits écarts. Mais depuis ce matin, nous voyons que Sodebo est globalement un peu plus rapide que nous. C’est motivant, ça nous permet vraiment de chercher sans cesse à optimiser les performances du bateau, ce qu’on aurait sans doute moins fait si on avait eu 200 milles d’avance. Donc pour ce qui est de l’objectif de développement du bateau c’est super intéressant. Maintenant, pour la course bien sûr que l’on préfèrerait être 200 milles devant. Mais voilà, c’est une belle régate et franchement on s’éclate !

Ça commence à tirer un peu côté fatigue. Les réveils sont difficiles le bateaux reste assez confortable, je pense à Prince de Bretagne ça doit être difficile poureux. La confrontation avec Sodebo est intense et c’est super pour nous car ça nous permet de chercher sans cesse les bonnes options.»

Le troisième concurrent de la classe ne pourra se mêler à la course à la victoire avec 800 milles de retard mais vogue désormais à haute vitesse et espère réduire au maximum son temps de course.

 

En Multi50′, le duo Erwan Le Roux et Vincent Riou ont fait le trou sur Lalou Roucayrol et Alex Pella désormais distancés de 40 milles.  Les trois autres Multi50′ en course ne devraient pas pouvoir disputer la victoire, mais se battront pour la 3ème place. A noter des soucis persistants d’informatique et de pilotes sur Ciela Village.

Alex Pella, co-skipper de ARKEMA (Multi50)

« Ça marche pas mal ! La mer s’est rangée et s’est aplatie, donc ça glisse bien avec moins de stress. Il y a du vent très instable à venir, donc on va essayer de bien manger et dormir avant. Le ciel est très chargé avec beaucoup de nuages et de gros grains, on va passer de 5 à 20 nœuds de vent, c’est l’avantage du Pot au Noir. On verra avec le décalage de Fenêtré A qui sera le gagnant des deux ! En tous cas, tout va bien à bord, le bateau était assez bien préparé et on a rien cassé d’important. Là, je vais dormir une heure et demie et après je reprends la barre.»

Thierry Bouchard, skipper de Ciela Village (Multi50)

« Ça va bien à bord mais on ne sait pas trop ce qu’il va se passe autour de nous. On n’a pas d’écran, on n’a pas de cartographie ce sont les routeurs qui nous donnent les points de passage, on navigue un peu à l’aveugle quoi.

On bricole beaucoup forcement, avec le peu de préparation qu’on a eu. Depuis le deuxième jour, on n’a plus de pilote, on se relaie à la barre tout le temps, la nuit c’est difficile. On fait 1h30 de quart, parfois 2h. On va attendre la molle ce soir pour faire la dernière tentative pour réparer.

Là, la casquette c’est vraiment super vu les tonnes d’eaux qu’on se prend dans la figure, c’ était la bonne idée. Ion est très triste pour Drekan. C’est mon ancien bateau en plus. J’espère qu’ils vont le récupérer. Tout le monde était à l’attaque cette nuit-là, le vent était très instable et irrégulier ça nous est arrivé aussi de planter fort mais le bateau est toujours revenu. Et après ce chavirage ça nous a calmé on veut arriver en sécurité à Bahia.

Il y a une bulle sans vent qui va nous toucher ce soir. On espère la contourner, en tout cas plus que les autres. Par contre dans l’Est, la position pour rentrer dans le Pot au noir sera moins idéale. On a le moral et on sait qui peut se passer encore plein de choses.»

Transat Jacques Vabre : mano à mano en Ultime et en Multi50

Duel au sommet dans les deux classes multicoques.

En Ultime, Thomas Coville et Jean Luc Nélias sur Sodebo Ultim ont repris la tête hier au soir, grâce à leur placement plus à l’ouest, Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild ayant été contraint de tirer un bord de quelques heures pour se recadrer sur une route identique à celle de leur adversaire.

©Yann Riou/Gitana SA

Le duo ouvrant sur le trimaran du Gitana Team a cependant nettement réduit son retard, passant de 60 à 25 milles ce soit, à la faveur d’une meilleure vitesse sur les dernières heures.

Les deux grands multis devraient être de nouveau ralentis dans les heures à venir, comme l’explique  Antoine Koch, qui partage le routage météo du Maxi Edmond de Rothschild  avec Jean Yves Bernot :  « L’anticyclone était parfaitement positionné et nous avons eu un départ de course musclé mais assez classique. En revanche depuis plusieurs jours, nous observions une dépression en formation au large de la Mauritanie. Cette dernière se développe actuellement, c’est elle qui a créé une compression des isobares entre le continent africain et les Açores et qui a occasionné les vents forts et la mer chaotique subie par Gitana 17. Dans les prochaines heures, elle va générer des vents faibles dans le Sud du duo de tête et c’est pour éviter cette zone au maximum que le placement est très important et qu’il fallait à tout prix se redécaler dans l’Ouest pour éviter ses affres.»

La position du chasseur pourrait donc être intéressante pour éviter des zones de molles dans lesquelles pourraient tomber le leader.

Sébastien Josse, skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) : 

« Thomas et Jean-Luc ont joué un joli coup météo qui explique aujourd’hui qu’ils soient en tête de la course. Après le passage des Açores nous avions le choix entre empanner plusieurs fois ou passer sous J0 (grand gennaker). Compte tenu de notre position à ce moment-là, nous avons opté pour les empannages et une navigation sous J1 (génois) qui devait nous permettre de gagner en longitudinale. Sodebo a fait le choix inverse en se décalant dans l’Ouest pour glisser. Notre choix ne s’est pas avéré payant, loin de là. Non seulement l’état de mer dans la nuit de mardi à mercredi ne nous a pas permis d’exploiter comme prévu notre choix de voile et notre rencontre avec un grain sans vent a enfoncé le clou. Au final, c’est Thomas et Jean-Luc qui ont tiré le bon bord et aux vues des conditions météos qui se présentaient devant nos étraves nous avons dû hier soir empanner à 90 ° de la route pour nous éloigner des côtes africaines et des zones de molles annoncées dans notre sud. »À la sortie de ce recalage, l’addition s’est montrée salée : d’un crédit de 64 milles à 21h, Gitana 17 concédait 60 milles au lever du jour. « C’est toujours dur comme décision mais les fichiers du soir étaient très clairs. Il faut parfois savoir perdre un peu pour ne pas complètement hypothéquer la suite des évènements. »

Les affaires s’améliorent pour le 3ème engagé de la classe Ultime, Prince de Bretagne, Lionel Lemonchois et Bernard Stamm ont en effet pu passer une nouvelle drisse de grand voile. Le Multi de 80′ a donc retrouvé ses et file désormais à 27 noeuds vers le sud.

 

En Multi50, le duel se poursuit entre La Lou Roucayrol et Alex Pella sur Arkema et Erwan Le Roux et Vincent Riou sur FenêtréA-Mix Buffet. Arkema a repris l’avantage pour une petite dizaine de milles ce soir. Reauté Chocolat et Ciela Villages sont relégués à plus de 150 milles. La flotte navigue dans des conditions encore soutenues avec une mer qui reste dangereuse.

Ceci a d’ailleurs provoqué le chavirage du 50′ Drekan Groupe, avec une grosse frayeur pour les deux marins du bord.
En effet Christopher. Pratt était sur le pont lorsque le trimaran a chaviré, le marin a été éjecté du bateau, mais a fort heureusement pu rejoindre le multicoque retourné. Les deux marins ont pu être récupérés par un cargo et seront transférés sur un bâtiment de la marine portugaise demain. Le skipper et l’armateur tentent d’organiser la récupération du bateau.

Eric Defert, skipper du Multi50 Drekan Groupe (Multi50)

«  On était sous un ris avec le petit gennaker au portant. On allait rouler le petit gennaker. J’étais dedans et Chris (Christopher Pratt) était sur le pont. Je me préparais à sortir, une risée est rentrée. Le bateau a sanci par l’avant. C’est monté fort, sous un nuage dans la nuit noire. On a navigué hyper prudemment au passage du front, et au grand large au niveau du cap Finisterre. Nous étions très prudent, on était pas en mode attaque comme des fous. Le but n’était pas de se mettre sur le toit. Chris a eu chaud. Moi, j’étais dedans, donc ça va, mais quand tu es sur le pont c’est moins facile. Il a y eu un gros moment de choc. Tu t’en veux, il n’y a pas de mots. Au-delà de perdre la course, on perd le bateau, on perd beaucoup de chose. Maintenant, il faut reconstruire.
Le patron de Drekan Groupe, qui est le co-propriétaire du bateau est en train d’organiser les choses avec les assureurs. Le problème, c’est qu’il n’y a pas d’émission depuis le bateau. Pour le retrouver, il faut calculer la dérive. Il y a quelque chose qui peut s’organiser peut-être au départ de Lisbonne.
Nos sauveteurs sont arrivés sur zone à minuit et demie. On les a vu à 1h30 car on voulait garder de la batterie. Ils ont tourné une heure, ils pensaient qu’on était tombé à l’eau. On a établi le contact à 1h30. Ils nous ont tournés autour toute la nuit, ils ont fait un super boulot. Pendant ce temps-là, on organisait les sacs avec Chris et on se reposait.

Le sauvetage fut épique car il y avait beaucoup de mer et du vent. Leur bateau n’avait qu’un petit moteur de 15ch. Ils sont venus à 3 nous sauver et parmi eux, il y avait un gars dont c’était l’anniversaire.  Tu te rends compte, son cadeau ça a été de sauver deux vies…
Quand ça arrive, il n’y pas de seconde chance. J’ai senti partir le bateau, il a basculé par l’avant, il a tapé le mât, le mât n’a pas cassé. J’ai eu peur, j’ai appelé Chris et heureusement je l’ai entendu frapper sur le panneau.
Dans quelques heures, il va y avoir un check point et on va changer de navire. On a rendez-vous à une position GPS pour embarquer sur un navire militaire portugais. Nous n’avons quasiment rien pris juste nos passeports, quelques fringues. »

Erwan Le Roux, skipper de FenêtréA-Mix Buffet (Multi50)

« La descente est vertigineuse. Ca ressemble à une piste rouge noire, cabossée. Tu vas payer le remonte pente mais c’est balaise.  On essaie de pas trop accélérer parce que l’état de la mer est vraiment dégueulasse. On pense au matériel. On a vu ce qui est arrivé à  Drekan, ce qui nous a rassuré c’est qu’ils étaient tous les deux à bord. Physiquement, il faut faire hyper gaffe.
Y a toujours un gars dehors, on tourne toutes les deux heures. On essaie de faire avancer en ayant la main sur les écoutes. On va garder 25 nœuds jusqu’à ce soir. En première partie de nuit, ça devrait passer à moins de 20 nœuds. Y aune molle à passer, à contourner. Le match avec Arkema va être intéressant. On est plutôt content d’être Ouest. on verra par la suite si ça s’avère payant. On aura la réponse demain soir je pense.
Nous on est J1 et 2 ris dans la grand-voile. Ca avance pas mal comme ça.
Vincent m’a réveillé pour la vacation parce que c’est important. Quand on écoute Vincent parler de météo, c’est toujours avec bonheur et délice, ça se passe super bien de ce côté-là. Il a une bonne vision des nuages et de ce qui se passe autour.
Là, on est dans une petite molle, mais l’intérieur du bateau est pas si bruyant que ça.»

Transat Jacques Vabre : Sodebo en embuscade à 65 milles du Maxi Edmond de Rothschild, duel en Multi50 entre FenêtréA Mix Buffet et Arkema

Sébastien Josse et Thomas Rouxel n’ont pas pu se défaire de leur poursuivant, Sodebo Ultim mené par Thomas Coville et Jean-Luc Nélias. Il reste en effet menaçant avec seulement 65 milles et un décalage d’environ 100 milles dans l’ouest qui pourrait être bénéfique dans les jours à venir.
Les deux leaders naviguent dans les alizés à des vitesses toujours élevées avec des distances parcourues sur 24h proches des 700 milles. Les deux duos et leurs routeurs commencent à s’intéresser de près au franchissement du Pot au Noir.

Thomas Rouxel, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :
« Ça va vite mais on a rien sans rien, il faut être dessus ! Nous avons eu une zone compliquée la nuit dernière. Globalement beaucoup de vent, autour des 30 nœuds et une mer associée très chaotique mais nous avons aussi essuyé un grain avec de la pluie et pas beaucoup de vent.  Cette zone de molles n’était pas prévue sur le routage et elle a contrarié nos plans. Nous avions en effet privilégié une certaine configuration de voiles qui ne s’est ainsi pas avérée aussi rentable qu’imaginé.

Bien sûr nous surveillons leur position de très près ! Leur choix est intéressant et nous avions d’ailleurs prévu de gagner un peu plus dans l’Ouest avant notre zone de grain. On verra ce que ça donne d’ici demain.

 Là nous sommes plus préoccupés par le contournement d’une dépression africaine qui va nous amener du vent faible et du coup l’objectif c’est de gagner dans l’Ouest pour éviter de se faire happer  par cette zone. C’est notre priorité du moment même si bien sûr on a commencé à regarder aussi devant avec le Pot-au-Noir qui se profile. »

Thomas Coville, skipper de Sodebi Ultime (Ultime) :

« Après trois jours de course, on se bagarre bien. Nous sommes toujours au contact avec Gitana 17, ce qui est satisfaisant pour nous. Quand Sébastien Josse et Thomas Rouxel ont envie d’appuyer, ça appuie très fort pour eux. Nous nous sommes positionnés l’un et l’autre. Ce mano à mano, c’est ce qui m’enthousiasmait au départ et nous en profitons.

Pour aller vite, nous sommes restés sous gennaker la nuit dernière. Le bateau est facile. On a tout de même beaucoup barré depuis le départ et nous nous sommes relayés régulièrement pour garder de la vitesse. Dans ces conditions de mer désordonnée, le pilote n’est pas très à l’aise avec le grand gennaker. Sous pilote, tu navigues forcément un peu plus abattu et donc tu vas moins vite.

Sodebo Ultim’ fait bien le job. Il est simple, c’est un bon camarade. Il a du cœur. Je l’aime bien. Il répond à mes attentes. Rester au contact avec Gitana 17 qui est un bateau de la dernière génération, c’est très valorisant pour le travail qu’on a réalisé sur Sodebo Ultim’ (ex Geronimo) dont une partie date du début des années 2000. J’ai d’ailleurs toujours bien aimé mes bateaux malgré les fortunes de mer. »

Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

La situation pour le troisième ultime engagé est légèrement plus favorable qu’hier, avec des vitesses plus importantes. Grâce à une montée dans le mât, Bernard Stamm a pu hooké la grand voile, toujours à deux ris.
Lionel Lemonchois et Bernard Stamm feront un stop cette nuit afin régler définitivement leur soucis de drisse.

Bernard Stamm, co-skipper de Prince de Bretagne (Ultime) :

« Lionel m’a hissé à l’intérieur de l’espar pour récupérer la drisse. Ça a été un peu chaud car il y avait pas mal de mer. Même en étant dans le tube, ça a été assez violent. J’ai, malgré tout, pu récupérer la drisseDans un premier temps, nous avions pu monter une poulie sur la drisse de gennaker et hisser la grand-voile jusqu’au deuxième ris. Grâce à cette petite expédition dans le mât, nous avons pu hooker la GV. Le truc, c’est qu’on ne peut plus y toucher tant que le gennak est en place.
Ça va nettement mieux. Ces dernières 24 heures, on s’est vraiment trainé et c’était super frustrant. Reste que la configuration de voile avec laquelle nous progressons actuellement n’est pas terrible pour le mât. On serait mieux sous grand-voile haute et solent mais c’est comme ça. C’est déséquilibré mais pour l’heure, on n’a pas tellement le choix. Heureusement, Santa Maria n’est plus très loin.
 On devrait y arriver (à Santa Maria) entre minuit et une heure du matin (heure française), la nuit prochaine. Il va falloir anticiper au mieux le truc car on ne va pas rester très longtemps abrité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faut qu’on arrive à monter dans le mât et à tout remettre en place en moins de deux heures. On va voir si on affale tout ou pas. On décidera le moment venu ».

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

En Multi50′, Erwan Le Roux et Vincent Riou sur  FenêtréA-Mix Buffet ont réussi à reprendre la tête de la flotte et mène de quelques milles sur Arkema, positionné plus à l’est.
Les deux duos ont creusé un avantage d’une centaine de milles sur leurs poursuivants.
Réauté Chocolat a refait son retard suite à son option et navigue de conserve avec Ciela Village, qui a connu un problème technique avec un soucis de secteur de barre qui s’est désolidarisé comme l’explique son skipper.

Thierry Bouchard, skipper de Ciela Village (Multi50) :
« Nous avons perdu le contrôle, comme une voiture sans volant ! Plus d’une heure à l’arrêt pour remettre tout ça en place et c’est reparti pour seulement quelques minutes car le pilote ne marche plus. »

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Transat Jacques Vabre : Maxi Edmond de Rothschild toujours en tête en Ultime, Arkema leader en Multi50′

Pas de changement de classement dans la classe Ultime, le duo Sébastien Josse/Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild mènent toujours la flotte de la Transat Jacques Vabre, avec 45 milles d’avance sur leur poursuivant Sodebo Ultime, mené par Thomas Coville et Jean-Luc Nélias.

©Yann Riou/Gitana SA

Prince de Bretagne, le « petit » ultime de 24m a connu des soucis durant la nuit, Lionel Lemonchois et Bernard Stamm ont dû faire face à la rupture de la drisse de grand voile.
Une réparation provisoire a été effectuée cette après-midi permettant de hisser partiellement la GV, mais le duo devra s’abriter sous le vent d’une des îles de l’archipel des Açores pour régler définitivement le problème. Ils sont donc logiquement distancés à 280 milles des leaders.

La nuit dernière n’a donc pas été de tout repos pour la flotte des multicoques qui ont passé le front, avec des vents violents et une mer forte.

 Sébastien Josse, skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :

« Nous avons eu une nouvelle nuit bien agitée avec le passage du front, une mer formée de 3,5 mètres à 4 mètres, des vents qui allaient de 30 à 35 nœuds et plus dans les rafales. Au plus fort nous avons enregistré 38 nœuds. Les deux heures qui ont suivi le passage du front étaient dures ; ça tapait beaucoup et dans ces conditions le bateau souffre un peu. Notre route est conforme au routage du départ et maintenant nous sommes du bon côté de la météo. C’est une bonne chose que ça soit derrière nous, nous n’aimons  pas trop ce genre de passage parce que tu fais face à des vents instables et à une mer formée qui t’empêche de naviguer tout en glisse. Il a fallu être vigilant mais c’est passé plutôt vite. C’est l’avantage d’être en multicoque !
Malgré les conditions toniques de ce début de course, nous sommes rapidement rentrés dans un bon rythme avec Thomas. Comme prévu, nous effectuons toutes les manœuvres et changement de voiles ensemble. Le reste du temps nous faisons des quarts relativement courts et entre chaque nous arrivons à bien nous reposer. Au niveau alimentation comme toujours c’est du top niveau grâce aux plats de Julien Gatillon.»

 

 Bernard Stamm, co-skipper de Prince de Bretagne (Ultime) :

«Cela (la réparation provisoire après la montée en tête de mât)  nous a permis de remettre en place la GV avec deux ris. C’est déjà beaucoup mieux et nous avons pu remettre en route le bateau. L’idée, c’est de monter au haut du mât sans risque de se blesser et de remettre tout en place pour retrouver une configuration normale ».

En Multi50, Lalou Roucayrol et Alex Pella, sur Arkema parviennent à résister aux assauts de leurs poursuivants, et conservent ce soir une avance d’une trentaine de milles sur FenêtréA-Mix. Buffet  et sur Ciela Village également en embuscade. L’option de Reauté Chocolat, dictée par la prudence n’aura pas été payante, puisque le duo se retrouve distancé de 60 milles environ.

Lalou Roucayrol, skipper de ARKEMA (MULTI 50) :

«Le vent ne mollit pas vraiment, cette nuit c’était rude ! On a du ralentir un peu car ça a envoyé dans tous les sens. Quand on a viré derrière le front qui a été très brut et rapide, on s’est retrouvé avec une mer de face au portant. Et là ça commence juste à se calmer. Il y a encore un peu d’air devant, ça ne va pas être le moment où on va se reposer le plus. On alterne un peu les siestes avec Alex et on va se faire notre premier plat chaud aujourd’hui. Oui, j’ai suivi la trace de Réauté Chocolat. On avait regardé cette possibilité mais très vite, on l’a abandonné. Trop risqué de  se retrouver empétollé dans le front !»

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Armel Tripon, skipper de Réauté Chocolat (Multi50)

«Je me réveille là ! On est passé de l’autre côté, ça glisse pas mal, la mer s’est un peu rangée, on arrive à avoir des moyennes sympa. On va larguer un ris pour se retrouver à 1 ris /J2. Si on est Satisfaits ? Non pas du tout ! C’est un choix de prudence, on n’a pas été inspirés… Maintenant, ça va être du charbon pour revenir. La route est longue, il va y avoir pas mal d’opportunités, mais ce n’est pas une belle entame.  Les conditions étaient assez dures, même la première nuit, on a très peu dormi, pas mal manœuvré. Là ça va être soutenu pendant un moment, mais le bateau va être sur des rails, donc on va essayer d’engranger un peu de sommeil et d’alimentation.
On est focus sur la trajectoire, pour aller attaquer les îles Canaries et cap Vert, car ça va se jouer sur le placement d’un empannage, comme souvent.
Le passage du front, ce sont des conditions qu’on n’avait jamais trop eues. On découvrait un peu le bateau.  Là, au portant sur une mer plus lisse, ça va être plus facile, on va pouvoir être plus serein et moins stressés.»

Transat Jacques Vabre : le Maxi Edmond de Rothschild en tête de flotte, Arkema leader chez les Multi50′

Après le passage d’une dorsale anticyclonique ce matin, et donc des conditions relativement cléments, les trois engagés en classe Ultim vont connaitre dans les heures à venir des conditions beaucoup plus musclées.
Les trois duos naviguent actuellement bâbord amures au près dans un vent d’environ 25 noeuds, ce flux de Sud-Ouest va se renforcer progressivement dans la nuit pour atteindre les 30-35 nœuds établis au passage du front, les rafales devraient avoisiner les 40-45 nœuds avec une houle d’au moins 5 mètres.

Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild qui mènent la flotte devraient être les premiers à atteindre  ce front, ils sont suivis de près par le duo Thomas Coville  et Jean Luc Nélias sur Sodebo  Ultim à une vingtaine de milles. Prince de Bretagne est logiquement distancé dans ces conditions, les deux marins préférant naviguer en sécurité dans ces conditions difficiles pour le 80′.

©Yann Riou/Gitana SA

 

Sébastien Josse, skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :

« C’était une mise en jambes assez sportive !
Cette nuit, le vent était très irrégulier, on était un peu surtoilé, le bateau s’est emballé à 40 nœuds à certains moments. Nous avons eu plus de mer que prévu avec 3 mètres à 3,5 mètres de face par endroit. Ce n’était pas des conditions très faciles à gérer, il fallait être dessus et très concentrés. Mais nous avons pu trouver un rythme avec Thomas, nous alimenter avec les supers plats du chef Julien Gatillon* et dormir un peu chacun notre tour. C’était très appréciable de bénéficier d’un ciel clair avec cette quasi pleine lune. Surtout avec les problématiques d’AIS que nous connaissons depuis le départ. »

Lionel Lemonchois, skipper de Prince de Bretagne (Ultime) :

« Ça a été très humide, mais aussi et surtout très casse-bateaux à cause de l’état de la mer, notamment au niveau du Raz Blanchard, face au courantOn préfère assurer et ne pas prendre de risques inutiles. On n’a pas envie de faire des bêtises et de casser le bateau. On vient tout juste de réduite un peu la voilure. Le vent se renforce petit à petit à l’approche du front. On essaie d’anticiper au mieux comme, de toute façon, nos petits camarades de devant sont difficilement approchables dans ce genre de conditions»

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Jean-Luc Nélias, co-skipper de Sodebo Ultim’ (Ultime)

« On vient de retrouver du vent, on marche à grandes enjambées vers le talweg et le front.
On n’avait pas 36 000 choix de trajectoires, on a suivi nos collègues. Nous sommes un peu moins rapide que Gitana qui depuis Etretat a montré des capacités de vélocité supérieure à nous, il se fait la malle.
Cette nuit, on a fait de pointes à 37-38 nœuds, mais Gitana avait sans doute une moyenne plus élevée. A Ouessant nous n’étions pas trop loin mais après il est parti.
J’étais en train de faire une petite sieste pour être frais et dispo.
On vérifie que tout est bien rangé dans le bateau, on fait tourner le moteur pour faire marcher les batteries, on mange, on se repose et on va prendre des ris petit à petit. »

Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

En Multi50, Lalou Roucayrol et Alex Pella ont pris les avant postes depuis le début de course et semblent décider à défendre cette position.
Cinq des six multis de la classe suivent une route sensiblement identique à celles des ultimes, Ils Armel Tripon et Vincent Barnaud sur  Réauté Chocolat ont quant à eux fait le choix de la prudence en privilégiant  une route sud depuis le tout début d’après midi afin d’éviter les conditions musclées prévues cette nuit.
Derrière Arkema, FenêtréA – Mix Buffet pointe en 2nde position devant le tout dernier bateau de la classe mis à l’eau, Ciela Village.

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Erwan Leroux, skipper de FenêtréA – Mix Buffet (Multi 50) :

« Il a fait très humide, très froid et on n’a pu se reposer qu’en fin de nuit. Arkema a attaqué, je m’y attendais un peu  mais je pensais à ne pas casser le matériel. On a le front encore ce soir, donc on va y aller mollo pour passer sans encombre et partir au portant après.
J’ ai réussi à m’alimenter, Vincent Riou a été impérial, il a passé pas mal de temps à la nav’ et à la météo, c’était donc plus simple pour moi. Je suis resté à l’extérieur, on est assez complémentaire ! Ce soir, il ne devrait pas y avoir de problèmes, on va bien manger. On est bâbord amures et on attend le front.
On a touché le sud-ouest, il y a 12 nœuds de vent et on fait route au 236, cap à l’ouest, c’est parti…
On a un enchaînement technique, il faut anticiper car le vent ne fait que monter et il faut éviter d’abîmer le matériel quitte à faire le virement un peu plus tôt que prévu. Si tu es en avance ce n’est pas grave, il faut faire la manœuvre le plus propre possible, c’est un peu chaud avec beaucoup de mer.
Cela change pas mal les foils, car d’attaquer comme ça à 25 nœuds, on ne pouvait pas le faire avant ! »

Lalou Roucayrol , skipper d’Arkema (Multi 50) :

« Ça va, on est sur la dorsale, ça a molli. Là je viens de manœuvrer une voile, on déplace les poids à bord pour charger l’avant. Il reste un peu de pression,7/8 noeuds, mais la progression est très gênée par le fond de houle. Toute la nuit, la mer était assez creuse et cassante, ça a bien secoué à bord !  
Le passage à Cherbourg a été chaud avec 2 ris/ J2 et beaucoup de mer, c’était assez fort, très fort même. On est parti au large pour éviter le gros du courant mais au final on a eu pas mal de mer !

Jusqu’à Ouessant le vent était instable, avec des grains jusqu’à 27-28 noeuds. C’était rapide et très humide, donc difficile de dormir dans ces conditions car tu fais des bonds. On a peut-être un peu plus attaqué que FenêtréA-Mix Buffet, on a un bateau plus rapide dans la brise mais ça ne se joue à pas grand-chose. »

 

Oliver Krauss, skipper de Ciela Village (Multi 50) :

« Cette nuit nous n’avons pas pu dormir ! Comme prévu, c’était rapide. A partir de Cherbourg avec le vent et le courant contre, la mer était dure. On avait du mal à tenir debout tellement ça allait dans tous les sens. Il fallait se tenir au moulin à café.
C‘était un peu compliqué aux abords de Ouessant. Et après, ça s’est calmé très vite on a eu une bonne accalmie ce matin, pour enfin se reposer un peu car nous n’avons pas pu dormir.
Ce soir, on aura plus de houle, on va se retrouver comme dans un shakeur dans tous les sens. On a passé une petite dorsale, il y a une heure ou deux. Pour l’instant, c’est repos et cette après-midi, ça va commencer à bouger un peu. Arkema a attaqué fort un peu avant Cherbourg. On n’a pas pu le suivre au début mais nous avons été prudents car c’était assez « casse gueule ».

Week end de grand départ pour les multicoques

Ce week end sera chargé pour les skippers de multicoques, avec le départ de la Transat Jacques Vabre entre Le Havre et Salvador de Bahia pour trois duos en catégories Ultim, et six en Multi50′, le départ d’Yves le Blévec pour une tentative de record autour du monde en solitaire contre vents et courants dominants, alors que François Gabart s’attaquera au record du tour du monde dans le sens classique.

A noter également la première sortie de Banque Populaire IX aujourd’hui au large de Lorient pour Armel le Cléac’h et l’équipe de Banque Pop.

  • Le premier à s’élancer devrait être François Gabart, qui a quitté les pontons de Port la Forêt vers 18h, sur son trimaran Macif pour rejoindre la ligne de départ de son tour du monde au large d’Ouessant. Il s’élancera demain matin, il s’attaque au record en solitaire détenu par Thomas Coville sur Sodebo en 49 jours 3 heures 7 minutes.
    Le skipper avec un départ précoce dans la saison se laisse la possibilité d’un retour pour un nouveau stand-by si la météo se montrait défavorable dans l’Atlantique Sud.

© Lloyd Images

  • Yves le Blévec devrait quant à lui partir demain après midi pour une tentative de record autour du monde en solitaire, tout comme François Gabart, mais le skipper basé à la Trinité effectuera cette tentative contre les vents et les courants dominants. L’objectif sera d’établir un temps de référence en multicoque sur ce parcours. Le départ devrait se faire entre 14 et 16h au large de la Trinité sur Mer.
    Yves le Blevec : « La pression vient de changer de camp : de l’étude des fichiers météo à celle des derniers détails logistiques ! Nous sommes dans la continuité de ces dernières semaines de préparation. Mon sac est prêt depuis plus d’une semaine, je n’ai plus qu’à mettre mon ciré !

    Je vais procéder à quelques dernières vérifications avec l’équipe et tout sera prêt. Ce départ est tout sauf une surprise. J’ai bien conscience que c’est un moment important de mon existence. Là, je suis content d’être chez moi, de profiter de ce confort rassurant. J’ai bien dormi cette nuit, je vais bien dormir la nuit prochaine, je suis super à l’aise. »

    © Th.Martinez / Sea&Co.
    Trimaran ULTIM “ACTUAL”

     

  • Autre événement majeur de la course au large dont le départ sera donné dimanche, la Transat Jacques Vabre, entre Le Havre et Salvador de Bahia.
    Trois duos partiront en catégorie Ultim, deux équipages font figure de potentiels vainqueurs, Thomas Coville et Jean Luc Nélias sur Sodebo ultim, et Sébastien Josse et Thomas Rouxel sur le Maxi Edmond de Rothschild.
    Le skipper de Sodebo s’adjoint de nouveau les services de Jean Luc Nélias, les deux hommes  connaissent parfaitement leur monture sur laquelle Thomas Coville  détient le record autour du monde en solo. Le trimaran devrait être mené à 100% de son potentiel sur ce parcours.

    Photo Jean-Marie Liot / DPPI / SODEBO

    La donne est un peu différente pour le duo Sébastien Josse/Thomas Rouxel, ils disposent d’une monture au potentiel supérieur à Sodeb’O avec des appendices porteurs permettant au bateau d’avoir des phases de vol stabilisé. Les capacités de ce trimaran de dernière génération sont indéniables, mais le bateau est encore en phase de mise au point. Même si l’équipage a parcouru plus de 5000 milles, ils restent des inconnues et l’équipage pourrait être contraint de lever le pied dans certaines phases météorologiques musclées, l’objectif de victoire pouvant passer après le fait d’arriver de l’autre côté sans casse et d’acquérir de l’expérience sur ce bateau.

    Lionel Lemonchois et Bernard Stamm font figure d’outsiders face aux deux autres multis. Il partiront sur le plus petit des ultimes, sur un concept plus proche des ORMA que des derniers maxis multis. Pour tirer leur épingle du jeu et pouvoir rivaliser avec leurs deux adversaires, il faudrait des phases de transition avec du vent faible et du près, dans lesquelles Prince de Bretagne serait à son avantage.

    Le renouveau de la classe Multi50′ se fait sentir sur cette édition avec quatre trimarans de 50′ dotés des foils monotypes, dont un bateau neuf, le Ciella Village de Thierry Bouchard.
    Mais les favoris seront Erwan Le Roux et Vincent Riou sur Fenêtrea Mix Buffet et Lalou Roucayrol et son joker de luxe Alex Pella sur Arkema et en position d’outsider Armel Tripon et Vincent Barnaud sur Réauté Chocolat.

    Le dernier né étant été mis à l’eau assez tard, Thierry Bouchard et Olivier Krauss devraient se contenter d’assurer une bonne place, tout en naviguant en sécurité.http://www.youtube.com/watch?v=2TrbW0VH4C0

    Gilles Lamiré et Thierry Duprey du Vorsent sur La French Tech devraient avoir du mal à rivaliser du fait de l’absence de foils, et ce malgré leur expérience à la barre de ce trimaran, tout comme Eric Defert et Christopher Pratt sur Drekan Group.