Sébastien Josse et Thomas Rouxel n’ont pas pu se défaire de leur poursuivant, Sodebo Ultim mené par Thomas Coville et Jean-Luc Nélias. Il reste en effet menaçant avec seulement 65 milles et un décalage d’environ 100 milles dans l’ouest qui pourrait être bénéfique dans les jours à venir.
Les deux leaders naviguent dans les alizés à des vitesses toujours élevées avec des distances parcourues sur 24h proches des 700 milles. Les deux duos et leurs routeurs commencent à s’intéresser de près au franchissement du Pot au Noir.
Thomas Rouxel, co-skipper du Maxi Edmond de Rothschild (Ultime) :
« Ça va vite mais on a rien sans rien, il faut être dessus ! Nous avons eu une zone compliquée la nuit dernière. Globalement beaucoup de vent, autour des 30 nœuds et une mer associée très chaotique mais nous avons aussi essuyé un grain avec de la pluie et pas beaucoup de vent. Cette zone de molles n’était pas prévue sur le routage et elle a contrarié nos plans. Nous avions en effet privilégié une certaine configuration de voiles qui ne s’est ainsi pas avérée aussi rentable qu’imaginé.
Bien sûr nous surveillons leur position de très près ! Leur choix est intéressant et nous avions d’ailleurs prévu de gagner un peu plus dans l’Ouest avant notre zone de grain. On verra ce que ça donne d’ici demain.
Là nous sommes plus préoccupés par le contournement d’une dépression africaine qui va nous amener du vent faible et du coup l’objectif c’est de gagner dans l’Ouest pour éviter de se faire happer par cette zone. C’est notre priorité du moment même si bien sûr on a commencé à regarder aussi devant avec le Pot-au-Noir qui se profile. »
Thomas Coville, skipper de Sodebi Ultime (Ultime) :
« Après trois jours de course, on se bagarre bien. Nous sommes toujours au contact avec Gitana 17, ce qui est satisfaisant pour nous. Quand Sébastien Josse et Thomas Rouxel ont envie d’appuyer, ça appuie très fort pour eux. Nous nous sommes positionnés l’un et l’autre. Ce mano à mano, c’est ce qui m’enthousiasmait au départ et nous en profitons.
Pour aller vite, nous sommes restés sous gennaker la nuit dernière. Le bateau est facile. On a tout de même beaucoup barré depuis le départ et nous nous sommes relayés régulièrement pour garder de la vitesse. Dans ces conditions de mer désordonnée, le pilote n’est pas très à l’aise avec le grand gennaker. Sous pilote, tu navigues forcément un peu plus abattu et donc tu vas moins vite.
Sodebo Ultim’ fait bien le job. Il est simple, c’est un bon camarade. Il a du cœur. Je l’aime bien. Il répond à mes attentes. Rester au contact avec Gitana 17 qui est un bateau de la dernière génération, c’est très valorisant pour le travail qu’on a réalisé sur Sodebo Ultim’ (ex Geronimo) dont une partie date du début des années 2000. J’ai d’ailleurs toujours bien aimé mes bateaux malgré les fortunes de mer. »
La situation pour le troisième ultime engagé est légèrement plus favorable qu’hier, avec des vitesses plus importantes. Grâce à une montée dans le mât, Bernard Stamm a pu hooké la grand voile, toujours à deux ris.
Lionel Lemonchois et Bernard Stamm feront un stop cette nuit afin régler définitivement leur soucis de drisse.
Bernard Stamm, co-skipper de Prince de Bretagne (Ultime) :
« Lionel m’a hissé à l’intérieur de l’espar pour récupérer la drisse. Ça a été un peu chaud car il y avait pas mal de mer. Même en étant dans le tube, ça a été assez violent. J’ai, malgré tout, pu récupérer la drisse. Dans un premier temps, nous avions pu monter une poulie sur la drisse de gennaker et hisser la grand-voile jusqu’au deuxième ris. Grâce à cette petite expédition dans le mât, nous avons pu hooker la GV. Le truc, c’est qu’on ne peut plus y toucher tant que le gennak est en place.
Ça va nettement mieux. Ces dernières 24 heures, on s’est vraiment trainé et c’était super frustrant. Reste que la configuration de voile avec laquelle nous progressons actuellement n’est pas terrible pour le mât. On serait mieux sous grand-voile haute et solent mais c’est comme ça. C’est déséquilibré mais pour l’heure, on n’a pas tellement le choix. Heureusement, Santa Maria n’est plus très loin.
On devrait y arriver (à Santa Maria) entre minuit et une heure du matin (heure française), la nuit prochaine. Il va falloir anticiper au mieux le truc car on ne va pas rester très longtemps abrité. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il faut qu’on arrive à monter dans le mât et à tout remettre en place en moins de deux heures. On va voir si on affale tout ou pas. On décidera le moment venu ».
En Multi50′, Erwan Le Roux et Vincent Riou sur FenêtréA-Mix Buffet ont réussi à reprendre la tête de la flotte et mène de quelques milles sur Arkema, positionné plus à l’est.
Les deux duos ont creusé un avantage d’une centaine de milles sur leurs poursuivants.
Réauté Chocolat a refait son retard suite à son option et navigue de conserve avec Ciela Village, qui a connu un problème technique avec un soucis de secteur de barre qui s’est désolidarisé comme l’explique son skipper.
Thierry Bouchard, skipper de Ciela Village (Multi50) :
« Nous avons perdu le contrôle, comme une voiture sans volant ! Plus d’une heure à l’arrêt pour remettre tout ça en place et c’est reparti pour seulement quelques minutes car le pilote ne marche plus. »