Après un peu plus de 48h de course, Franck Cammas sur son trimaran Groupama 3 a pris l’avantage dans la catégorie Ultime, son option sud semble pour l’instant porter ses fruits, en effet le contournement de l’anticyclone des Açores par le sud lui permet de poursuivre sa route au portant à plus de 20 noeuds alors que Thomas Coville (Sodeb’O) et Sidney Gavignet (Oman Air Majan) progressent désormais au près à moins de 15 noeuds, ces deux concurrents devraient rapidement perdre leurs 2nde et 3ème places au provisoire au profit de Francis Joyon( Idec) et Yann Guichard (Gitana 11), eux aussi sur la route sud à respectivement 160 et 200 milles du leader.
Si Franck Cammas réussi à accrocher les alizés, il pourrait accroitre son avance, son bateau étant stable dans ces conditions et peu volage (par rapport à des bateaux plus légers comme Gitana 11).

© Yvan Zedda
A noter dans cette catégorie l’hélitreuillage de Bertrand Quentin sur Côte d’Or II, le skipper qui avait souffert de lourds problèmes de santé quelques mois avant le départ de la course, il a été évacué en fin de matinée suite à des douleurs thoraciques et une fatigue grandissante, un remorqueur a été affrété afin de tenter le sauvetage de l’ancien bateau d’Eric Tabarly, abandonné sous voiles.
Côté 50′, la situation est sensiblement la même que dans la catégorie Ultime, Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne sur la route nord tente un recadrage afin de se recaler par rapport à la dorsale pour bénéficier ensuite d’un vent de travers, Franck Yves Escoffier (Crèpes Whaou 3!) et Yves le Blévec (Actual) sur la route sud progressent à plus haute vitesse en contournant l’anticyclone des Açores.

© Marcel Mochet
Extraits des vacations des Multi 50′ :
Lionel Lemonchois (Prince de Bretagne) : « Ca se passe plutôt pas mal. C’est une belle journée avec un grand soleil. Je suis au près, le vent monte et c’est humide. Ca tape mais on va vers du beau ! J’ai tiré un petit bord pour me recaler du bon côté de la dorsale. Et puis le vent avait pris un peu de gauche donc c’était l’occasion de le faire. »
Yves Le Blévec (Actual) : « J’étais avec Franck-Yves Escoffier au passage d’Ouessant, j’ai mal manœuvré mais j’ai fait quelques bêtises et maintenant, il a peu filé devant. Il creuse un peu l’écart. Pour l’heure, je ne peux rien dire sur mon choix. On verra ça dans quelques jours ou à l’arrivée. Je regarde évidemment les autres au nord mais je n’y peux pas grand-chose. Je reste concentré sur ma trajectoire. Le bateau va bien. Les conditions étaient dures avec du vent et de la houle, ce n’était pas confortable mais il fallait aller vite. On est en course quand même ! On est en train de traverser l’anticyclone, ça mollit et c’est assez pénard. Cela permet en tous les cas de se mettre dans l’ambiance du bord, de se reposer et de manger. On a beau être prêt et entraîné, c’est vraiment deux jours après le départ qu’on rentre véritablement dans la course. »
Bien qu’aujourd’hui l’avantage semble être au sud, rien ne permet d’affirmer qu’une des routes soit plus favorable que l’autre, les nordistes étant sur une route plus proche de l’orthodromie et pourraient si le passage de dorsale est rapide bénéficier de vent de travers, les sudistes ont pour l’instant une progression plus rapide mais ils rallongent la route en contournant l’anticyclone.
A suivre demain…