Franck Yves Escoffier abandonne, Lionel Lemonchois à la poursuite de Lalou Roucayrol

Franck Yves Escoffier, skipper de Crèpes Whaou 3! a annoncé aujourd’hui son abandon, en effet le malouin a été obligé de faire marche arrière au moteur pendant une heure, afin de tenter une réparation de fortune sur son étrave comme il l’explique : « Le premier jour, j’avais le moral dans les chaussettes. Puis j’ai dormi pour prendre du recul. Il fallait rendre le bateau étanche. La pompe m’est restée dans les mains…J’ai décidé d’attaquer par l’intérieur. J’ai rampé jusqu’à l’étrave en passant les cloisons les uns après les autres. Heureusement que je n’ai pas trop mangé car avec 5 kg de plus ça ne serait pas passé !!! Je suis arrivé jusqu’à la cloison de solent, ouverte. Et là, ça faisait une belle baie vitrée avec vue sur la mer ! J’en rigole mais c’est triste à voir. J’ai rentré le gennaker mètre par mètre, j’ai tassé, je l’ai rentré en force pour faire un gros bouchon. Puis par l’extérieur,  j’ai mis mes sacs à voiles et mon sac étanche Cotten pour protéger. J’ai tout sanglé. Ça devrait tenir. Pour l’instant je marche à 7 nœuds car il n’y a pas trop de mer et peu de vent. Je descends un peu pour anticiper la bascule de vent dans 48 heures. »

© AFP

Du côté d’Yves le Blévec, la situation s’est aussi améliorée, après avoir consolidé le bras de liaison, le skipper du trimaran Actual a lui aussi réussi à maitriser la voie d’eau sur la coque centrale de son bateau  :

«  Après 12 heures de séchage, je me suis décidé à tester la réparation entreprise hier pour tenter de boucher la fuite d’eau responsable de toute nos misères. Une plaque de monolithique, une latte de GV débitée en fagots, un peu de tissus de carbone, de la résine époxy qui prend sous l’eau… Et voilà le résultat : c’est sec. C’est une grande nouvelle parce que le bateau est maintenant beaucoup plus léger et la structure, bien malade, est considérablement moins sollicitée. Ça va dans le bon sens. Il faut imaginer que le niveau d’eau était quasiment à la lisse longitudinale, et que le volume total était d’environ 4 m3, bref, je viens de diviser par deux le déplacement du bateau. Bon, il reste deux ou trois porosités et une partie bien fragile en avant du pansement posé. Je ne me sens plus dans une situation critique, je me sens super bien en mer seul sur mon bateau. Je m’occupe, je me sens totalement vivant avec lui, j’aime être sur l’eau. Je suis assez souvent à l’intérieur parce qu’il fait vraiment très chaud à l’extérieur. La vie est simple à bord, je fais ce que je veux et si je veux prendre mon repas en commençant par le dessert, je le fais ! Hier un cargo m’a croisé et nous avons conversé durant 10 minutes. Il voulait savoir ce que je faisais là, il n’en revenait pas que je sois en course en solitaire et que je répare seul. C’est bientôt la flotte des 40 pieds qui va me rattraper ! Il est évident que je fais tout pour aller jusqu’au bout et mon objectif est maintenant d’être arrivé pour la remise des prix. »

Un catamaran de croisière rapide a été affrété conjointement par les deux sponsors afin d’apporter un éventuel soutien matériel aux skippers et un ravitaillement, le bateau devrait rejoindre les deux trimarans dimanche, Yves le Blévec choisira alors entre une assistance et un abandon ou de poursuivre sa route de façon autonome.

Côté course, Lalou Roucayrol sur Région Aquitaine-Port Médoc pointe ce soir en tête devant Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne, le vainqueur de la route du rhum 2006 a réussi à reprendre plus de 200 milles au leader en quelques jours, il pointe désormais à 50 milles de Lalou Roucayrol qui sait que sa position sera difficile à tenir face à un trimaran nettement plus performant, comme il l’explique :

« Jusqu’à maintenant ça allait super bien, mais là ca vient de tomber subitement. L’arrivée va être vraiment très compliquée. C’est vraiment ambiance Pot au Noir. Il a vraiment beaucoup plu ce matin, il y a des gros nuages, le ciel est très gris. Je surveille Lionel (Lemonchois) mais on n’a pas les mêmes bateaux et dans ces conditions, c’est un peu le jeu du chat et de la souris ; c’est bataille jusqu’à l’arrivée. Là par rapport à 2002, je suis dans des conditions différentes, avec des bateaux différents. Mais chaque Route du Rhum est belle et c’est la force de cette course. Je marche à 4 nœuds. Mais il y a 15 minutes j’étais encore à 17 nœuds. Je vais batailler, ce n’est pas de tout repos car il faut aller relancer, chercher les bordures de grains ».

© AFP

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