Aucun changement dans la hiérarchie de la classe Ultime aujourd’hui, quatre jours après le départ de cette transat Jacques Vabre.
Sodebo et MACIF enchaînent les empannages dans un flux de Nord-Est d’une quinzaine de noeuds le long des côtes africaines qui devrait les amener au Cap Vert.
François Gabart et Pascal Bidégorry sont toujours à une quarantaine de milles des leaders. Comme prévu Actual a vu son retard s’amplifier sur la journée suite au passage de la dorsale et navigue à plus de 675 milles des deux bateaux de tête.
Pascal Bidégorry, co-skipper de Macif (Ultime)
« On à 15 nœuds de vent, au portant, le vent s’est relevé après une nuit molle et on accélère un peu entre 25 et 30 nœuds de vitesse. Nous sommes passés très près des Canaries au petit jour et c‘était magnifique avec un lever de lune hier soir, c’est assez exceptionnel. On est passé près, pas pour faire du tourisme mais pour grappiller un peu de vent sur Sodebo, un peu mieux loti que nous et on se bat pour ne pas décrocher ! On va chercher du vent, un peu vers l’Ouest mais l’avenir nous le dira. Le bateau va bien, pas de problème, nous avons eu des petits soucis électroniques après le cap Finisterre mais pas de gros problèmes sur le bateau. Il marche bien du côté où il a son foil, en bâbord amures. Nous n’avons pas fait beaucoup de bâbord depuis que nous sommes partis, le bateau est jeune, du bon boulot a été fait dessus c’est plutôt satisfaisant. Le rythme est bon, ça se passe plutôt bien. Macif, c’est un gros bateau, il ne faut pas faire semblant, le bateau est exigeant en double. Les conditions sont sympas, la mer s’est rangée, 25-30 nœuds au portant. Je suis dans ma petite cabane, je regarde François par les hublots, il faut que je lui mette sa petite crème ! Vraiment ça va, nous avons des camardes de jeu qui ont dû affronter des conditions beaucoup plus difficiles que nous. »
Les équipages des Multi50 naviguent en bordure de la dorsale , dans le même système et à quelques milles d’Actual.
Erwan Le Roux et Giancarlo Pedote sur FenêtréA Prysmian ont réussi à passer la dorsale et bénéficient d’un vent d’ouest plus soutenu que leurs deux concurrents encore en course. Arkema et Celia Village devraient bénéficier de ce flux qui va se renforcer dans les heures à venir.
Oliver Krauss, co-skipper Ciela Village (MultiI50)
« On est encore au près, c’est un peu long, mais c’est bientôt fini, on va bientôt ouvrir les voiles, on va accélérer. On a beaucoup de vent, 27-28 nœuds avec du vent de sud-ouest. Nous allons passer un front d’ici 1 heure ou 2 et après on fait du plein sud. Il est temps que cela arrive, ça va nous faire du bien parce que là c’est difficile. Au dessous de 22 nœuds on arrive à dormir, mais au-dessus c’est plus compliqué. On fait avec, mais impossible de prendre une soupe ni de boire un café ! Je ne pensais pas que ca allait durer jusqu’à jeudi d’être au près. Nous sommes contents d’être en tête. Nous découvrons des choses, nous faisons quand même des erreurs de débutants sur le bateau. Avec des conditions comme ça, ça n’est pas évident quand tu ne connais pas le bateau. Mais notre routeur Xavier Macaire se débrouille super bien, il nous appelle, ça aide pas mal quand tu n’as pas le temps de regarder ton ordi, ta météo, c’est bien d’avoir quelqu’un à terre pour t’aider. Surtout quand tu lui fais 100% confiance. il nous appelle parfois c’est nous. C’est variable mais on l’a au téléphone au moins 5 à 6 fois par jour. A partir de demain après-midi, on pourra débrider les voiles. On va avoir du vent en bordure, un peu au près, nous sommes limite. On peut partir avec des vents de travers. Je n’ai pas regardé l’état de mes pieds, avec une combinaison sèche, ça ne respire pas très bien, on ne doit pas sentir très bon. Ca serait bien un peu de soleil pour pouvoir prendre une petite douche ».
Lalou Roucayrol, skipper d’Arkema (MultiI50) :
« On a passé la nuit à batailler avec le gennaker. La mer était assez forte ce qui nous empêchait de progresser normalement. Il reste encore un petit front à passer : c’est vraiment difficile de gagner au Sud ! Hier, nous avons eu des pointes de vent à 40 nœuds : la mer était vraiment défoncée, j’ai trouvé ça surprenant ! C’est difficile cette année d’atteindre Madère, en plus il fait froid et nous sommes trempés depuis le départ, il est temps de retrouver un peu de chaleur et de soleil. Faire chauffer de l’eau, ça tient de la gageure… A un moment donné, j’étais en haut, à l’intérieur, je sentais le foie, la rate, le court bouillon, ça faisait des bons, ça nous a vraiment bien secoué. »