Les deux trimarans Ultime sont entrés ce matin dans le Pot au Noir, le jeu consiste maintenant à sortir de cette zone de vents faibles et changeant avant son concurrent afin de rejoindre au plus vite la côte brésilienne. L’équipage de MACIF semble avoir choisi de couper au plus court plein sud alors que celui de Sodebo Ultim’ a choisi une route plus à l’ouest.
Thomas Coville, Sodebo Ultim’ :
« Il y a pas encore trop de nuages. C’est une mer d’huile et il y a quelques cumulus au large devant nous. Pour l’instant, c’est plutôt grand soleil et mer plate totale avec une petite brise qui va sans doute être de moins en moins forte. Depuis le début, nous essayons de préserver notre position sauf hier où il y avait un énorme grain qui nous a obligé de revenir vers l’Est et nous avons réussi dans la nuit et dans la matinée à nous re-décaler dans l’Ouest, ce qui est plutôt bien. Soit tu mets plus de temps par l’Est mais souvent c’est plus compliqué et ça a l’air d’être le cas aujourd’hui à la photo satellite… Soit tu sors un peu plus tard et un peu plus difficilement mais effectivement tu as un meilleur angle pour après. Soit tu sors plus tôt et tu arrives à resserrer l’écart petit à petit car finalement les trajectoires convergent.
C’est à chaque fois la même histoire : il faut avoir du décalage pour faire une différence et on a choisi dès le départ d’être plutôt Ouest. Je suis en train de dégouliner : c’est assez hallucinant la chaleur ! On a quand même pas mal manœuvré pendant toute la matinée… Le risque c’est la déshydratation. Là je sue à grosse goutte ! Moitié aux réglages, moitié c’est le pilote qui barre. Tu sais le pilote quand tu le mets en mode vent, il suit mieux que toi et d’une façon plus attentive : en moyenne sur une grande période, il est pas mal du tout. Cette année, je vais avoir fait quatre passages du Pot au Noir, je ne les compte plus, c’est comme les bougies sur le gâteau, à un moment donné, tu arrêtes d’en mettre… »
François Gabart, MACIF (Ultime)
« Pour l’instant le Pot au Noir n’est pas trop marqué, nous sommes à peu près épargnés. Nous venons d’y rentrer et le plus difficile va arriver dans les heures qui viennent. La problématique du Pot au Noir, c’est qu’il est imprévisible, nous arrivons à voir les nuages quelques minutes avant, en revanche l’approche est faite souvent deux, trois jours avant et une fois que les dés sont jetés, nous ne pouvons plus faire grand chose. Nous avons un petit décalage latéral de 20-30 milles avec Sodebo et non de 200 milles : nous pouvons espérer ressortir ensemble. »
Les trois Multi50 ont nettement accéléré : FenêtréA Prysmian a pris l’avantage sur ces adversaires Ciela Village et Arkema.
Thierry Bouchard et Oliver Krauss devront faire escale au Cap Vert suite à une casse, l’amure du gennaker s’est arrachée, endommageant également les parties avant du bateau. Ils ont tenté de réparer en mer, ce qui expliquait leur faible vitesse hier après midi. La réparation étant impossible ils se dirigent donc à terre pour réparer.
Erwan le Roux, FenêtréA-Prysmian (Multi-50)

« Ça glisse tout seul, c’est agréable, tout va bien à bord de FenêtréA Prysmian dans l’alizé de Nord Est. Avec Giancarlo et le routeur, nous avons bien géré l’empannage pour passer devant Ciela Village au bon moment. C’est dommage ce qui leur arrive, parce qu’on vivait une belle bataille mais rien n’est fait, la route est encore longue ! »