Route du Rhum, François Gabart toujours devant Francis Joyon, une nouvelle dépression attendue cette nuit pour une partie des Multi50′

Pas de changement notable en cette 4ème journée de Route du Rhum.
En Ultime, François Gabart sur Macif et Francis Joyon sur Idec Sport ont rejoint les alizés la nuit dernière. Le skipper de Macif en a terminé avec son aile de mouette et pointe les  étraves de son maxi trimaran vers le sud. Son poursuivant devrait en faire de même dans quelques heures.
Les deux marins sont distants d’une centaine de milles, en toute logique François Gabart devrait accroitre son avance sur son poursuivant, grâce aux capacités de vol de son bateau dans les jours à venir. Mais Francis Joyon est loin d’abdiquer, menant son trimaran au delà de ses polaires.
Les quelques options météos à venir ou des soucis techniques pourraient faire pencher la balance pour l’un ou l’autre d’ici l’arrivée en Guadeloupe.

Romain Pillard sur Remade Use It Again est reparti après son escale à la Corogne après le changement de chariots de grand voile. Sodebo Ultime’ est de son côté toujours en réparation dans le port espagnol.

Photo Jean Marie Liot / DPPI / MACIF

 

François Gabart (MACIF) :
« Ça se passe vraiment pas mal ! Je suis bien content de ce que j’ai fait cette nuit. Je me suis bien battu pour faire avancer le bateau, ça va pas trop mal parce que je me suis repositionné. C’était un peu plus compliqué parce qu’on avait pas trop de vent. On est dans le prolongement du front qui permet de descendre vers l’alizé. Je suis assez content, le bateau ne va pas trop mal. Les tensions de lattes ne sont pas parfaites mais il y a moins de tension d’écoute de voile au portant. C’est vraiment du détail et ça ira sans souci jusqu’en Guadeloupe.

Je suis à fond sur le bateau, je ne vais pas me relâcher même si je vais veiller à ne pas perdre d’énergie inutilement. Je ne vais pas faire n’importe quoi et attaquer comme un malade mais on va tenter de gagner par-ci- par-là quelques milles. À priori, il n’y a pas d’options très Nord ou très Sud pour confirmer la trajectoire. Je vais essayer de gérer la fatigue et l’engagement. Ça demande encore beaucoup de concentration. Là, le ciel est plutôt couvert, il y a entre 13 et 20 nœuds de vent et on est au portant. Il y a une petite houle de Nord de travers mais les conditions sont loin d’être difficiles. »


© Alexis COURCOUX

Francis Joyon (Idec Sport) :
« J‘ai bien fait marcher cette nuit »
raconte le colosse de 62 ans. « J’ai beaucoup changé de voiles pour m’adapter à ce début d’ alizé qui était très irrégulier. La houle est toujours forte, résiduelle des dépressions passées. Je cherche en permanence l’angle de vent le plus efficace, dans cet alizé qui varie beaucoup, de 15 à 20 degrés. C’est un travail d’attention permanente qui laisse peu de place au sommeil. Je suis plutôt satisfait des foils posés cette années sur IDEC SPORT. Je les ai gardé en permanence y compris dans la tempête, et je crois qu’ils ont été pour moi un gage de sécurité, à défaut de faire voler le bateau. Je suis heureux de disposer d’un bateau au maximum de ses possibilités, avec 100% de ses moyens pour cette deuxième partie de course dans l’alizé vers Pointe à Pitre. Tout peut arriver dans cette course, et je ne veux avoir aucun regret à l’arrivée, quelle que soit l’issue finale ! »

En Multi50′, Thierry Bouchard sur Ciela Village se déroute vers Lisbonne suite à la casse d’un chariot de tête de grand-voile cette nuit. Le reste de la flotte se scinde toujours en deux groupes, les sudistes, Armel Tripon (Reauté Chocolat) et Lalou Roucayrol (Arkema) et les nordistes emmenés par Thibaut Vauchel Camus (Solitaires en Peloton-ARSEP)  suivi d’Erwan Le Roux (FenêtréA-Mix Buffet) et Gilles Lamiré (La French Tech Rennes Saint Malo).
Les trois nordistes devraient de nouveau subir une phase météo difficile ce soir avec le passage d’une nouvelle dépression, au sud malgré des conditions plus clémentes, le danger est tout de même présent comme l’a expliqué Armel Tripon à la vacation de ce matin.

© Jean-Louis Carli / ALeA / TJV17

Thierry Bouchard (Ciela Village) :
« C’est un peu difficile parce que j’ai le courant contre moi. Je me bats pour arriver, j’ai pris un grain à 55 nœuds alors que j’étais à 2 ris. Ca m’a fait empanner, le chariot de têtière s’est arraché de la grand-voile. Là, je suis en train de ranger le bateau, les conditions sont assez mauvaises pour demain. Je m’échappe et j’essaie d’arriver à Lisbonne avant de choper le mauvais temps. Le front va arriver sur le Nord du Portugal et il faut absolument aller au sud pour éviter ce front. On va essayer, en arrivant au port, de voir si on peut changer la pièce. Si c’est le cas et que les conditions le permettent, on pourra essayer de repartir. C’est vraiment dur mais je sais que je peux compter sur le soutien de tous ceux qui sont autour de moi. »

Armel Tripon (Réauté Chocolat) :
« C’est la première journée où l’on voit le soleil qui se lève et ça fait du bien ! La nuit a été un peu chaude mais les conditions se sont améliorées. Il y a de la houle qui pousse bien, le bateau surfe facilement. Là, on commence à s’approcher de l’anticyclone, le vent a molli. Il va falloir adapter la trajectoire. Mais c’est parfait : il y a de superbes couleurs et le bateau glisse. J’ai encore le ciré parce qu’il y a pas mal de sel et d’embruns mais quand je serais au portant, en début d’après-midi, je pourrais me mettre en tenue estivale. J’ai croisé Yann Eliès cette nuit : j’ai tenté un appel VHS mais ça n’a rien donné. La nuit était tendue, avec de gros grains et jusqu’à 30 nœuds.  J’ai failli me mettre à l’envers ! Mais j’ai la chance d’être sorti plus vite que les autres du piège du golfe de Gascogne qui a foutu la pagaille. Je m’en sors bien ! Maintenant, on va bien contourner la bulle anticyclonique et ne pas se faire empétoler. Sur mon tableau dans mon cockpit, j’ai marqué « concentration » ! Il faut surtout rester vigilant car sur nos bateaux, tout peut aller très vite »

Lalou Roucayrol (Arkema) :
« Ça va très bien ! Je vais vers le Sud, il y a une très grosse houle. Moi, je suis vachement mieux. Je pense beaucoup à mes copains qui sont là haut et qui se sont enfermés comme des c…  J’espère qu’ils vont en sortir le plus vite possible ! L’idée, c’est de continuer comme ça, d’aller au Sud et d’essayer de combler mon retard. On est parti pour une vraie Route du Rhum de multicoques en passant par le sud. J’espère trouver les alizés plus rapidement que mes petits camarades, pourquoi pas vers les Canaries. Là, c’est maniable et surtout, on voit le ciel bleu. C’est agréable, surtout pour le moral. Ça aide à positiver. « 

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