Les Multi 50′ dans une nouvelle ère

La classe Multi50′ a pris des décisions importantes en fin de saison dernière, afin de renouveler sa flotte et d’attirer de nouveaux sponsors et skippers.
En effet la classe tombait petit à petit en désuétude, il avait donc été décidé d’exclure les anciens bateaux, afin de ne conserver que les plus récents et surtout d’autoriser les foils, sans toucher aux matériaux de construction des plates formes afin de limiter les coûts. Ces foils toujours dans un soucis de maitrise des coûts étant monotypes.

Le résultat est une classe qui reste attractive pour des PME avec un budget de’environ 2 millions d’euros pour un bateau neuf, et de moins de 500.000€ de budget de fonctionnement annuel, l’ajout des foils sur les bateaux déjà existants étant évalué à 200.000 €. Ces budgets sont donc bien éloigné de ceux des Ultimes (10 millions pour un bateau neuf) ou de l’IMOCA (4 à 5 millions pour un bateau neuf). Qui plus est la classe a réussi à organiser un championnat avec 7 épreuves alternant grand prix et courses au large.

L’arrivée des foils a, bien sûr, fait augmenter légèrement l’addition, mais elle a surtout permis de séduire les skippers. « Entre les études, le chantier que cela nécessite et la paire de foils, il faut compter 200.000 euros de plus », admet Tripon, ravi de son choix.

La première vraie confrontation a eu lieu ces derniers jours, dans le cadre du Grand Prix Guyader des Multi50. Au programme des runs de vitesse mais surtout des parcours côtiers sur lesquels le potentiel de ces multicoques océaniques pouvait pleinement s’exprimer. Même si les trimarans ayant adoptés les foils n’étaient pourvus que d’un seul appendice babord, suite à des délais plus importants que prévus de la part du fournisseur, l’effet boost espéré était bien ressenti par les différents équipages, puisque plusieurs d’entre eux ont frôlé ou dépassé les 40 noeuds dans des conditions de vent soutenu.

Au delà de la performance, c’est surtout le plateau réuni qui est un succès, avec cinq bateaux sur ce grand prix, et deux bateaux neufs sont par ailleurs en construction, Ciela Village pour Thierry Bouchard et Solidaires en Peloton-Arsep pour Thibaut Vauchel-Camus.

Sur cet événement, les trois des cinq engagés pourvus d’un foil se sont adjugés le podium : FenêtréA – Mix Buffet mené par Erwan Le Roux gagnant,  devant Arkema de Lalou Roucayrol et Réauté Chocolat d’Armel Tripon, 3ème. Eric Defert sur Drekan Groupe/Cegelec Finistère prenait la 4ème place devant la French Tech Rennes Saint Malo mené par Gilles Lamiré.

Erwan le Roux, vainqueur du GP Guyader en Multi 50′ :
« Nous sommes super content de gagner l’épreuve. Le bilan de ces quatre jours de course est vraiment positif. A bord, les gars ont vraiment bien bossé. Mathieu Renault a été impérial et Tom Laperche super efficace. Adam Currier et Clément Bouyssou se sont, eux, donné à fond physiquement après des mois de chantier pourtant difficiles. Ce bon résultat nous permet de valider pas mal de choses mais aussi d’aborder la suite de la saison plus sereinement. Reste que le fait que ça commence bien pour l’équipe n’est pas la seule chose de satisfaisante à l’issue de ce GP. Je suis super content de voir le niveau de la classe cette année, avec l’arrivée, à la fois, de nouveaux skippers et de nouveaux partenaires. La concurrence est très homogène et il va devenir de plus en plus difficile de gagner. C’est, évidemment, quelque chose dont je me réjouis.
Cette semaine, le plan d’eau de Douarnenez, assez exceptionnel il faut bien le dire, nous a offert des vitesses un peu affolantes avec nos foils. Cela étant dit, nous devons faire attention car nos bateaux ne sont pas forcément prévus pour aller à plus de 35 nœuds. Nous allons devoir analyser tout ça car aller vite, c’est bien, mais arriver de l’autre côté lors d’une transatlantique reste quand même la priorité. »,

Un nouveau Multi 50 à foils pour Thibaut Vauchel-Camus sous les couleurs de Solidaires En Peloton – ARSEP

L’arrivée des foils adopté par la classe Multi50 redynamise le circuit avec l’annonce de la construction d’un second bateau neuf (après celle de Ciela Village 2 de Thierry Bouchard). C’est le skipper Thibaut Vauchel-Camus, qui bénéficiera de ce nouveau trimaran qui arborera les couleurs  de Solidaires En Peloton – ARSEP, qui oeuvre pour la recherche sur la Sclérose En Plaques.
Le futur  skipper s’est déjà distingué en class 40 et plus récemment sur la série des Flying Phantom.

Le nouveau multicoque sera signé  par le cabinet VPLP (Van Peteghem/Lauriost-Prévost), et la construction sera assurée par la société ENATA. Le trimaran sera bien évidemment au maximum de la jauge et doté des foils monotypes adoptés par la classe.

Thibaut Vauchel-Camus :
« Je souhaite encore et toujours jouer la gagne. La Classe Multi50 permet de briller de manière spectaculaire lors de tous les grands rendez-vous océaniques et côtiers, en solitaire comme en équipage, pour un coût encore maîtrisable (peu de carbone, pas d’hydraulique, pas de mât basculant…). L’apport des foils va incontestablement redonner du lustre et de l’intérêt à ces bateaux en les rendant encore plus « sexy » aux yeux du public et des médias”.

Grâce au lancement de Ciela Village 2 de Thierry Bouchard, actuellement en construction sur plan VPLP, nous allons profiter de ces études tout en y apportant notre touche personnelle. Le Multi50 Solidaires En Peloton – ARSEP sera construit au maximum de la jauge en terme de largeur (15,24 m), longueur (15,24 m) et tirant d’air (23,77 m). Nos bras de liaison, plan de pont et flotteurs seront sensiblement différents du bateau de Thierry Bouchard. Nous travaillons sur Saint-Malo en équipe en nous appuyant sur de grandes expériences du Multi50 et grâce à l’aide du Lycée Professionnel Alphonse Pellé (avec qui nous avons réalisé une maquette à l’échelle 1 du cockpit à l’ergonomie spécifique). La construction des moules a débuté. Le bateau sera construit, assemblé et armé à Dubaï avant d’être convoyé en septembre par la mer jusqu’à Cadix (ESP), soit près de 5 000 milles de prise en main. Nous effectuerons ensuite notre qualification pour la Transat Jacques Vabre entre Cadix et Saint-Malo, avec un co-skipper encore à déterminer. «  Victorien Erussard, l’ami et complice de toujours est aujourd’hui à la tête du grand projet Energy Observer et n’est pas disponible cette année pour naviguer en course au large.

Erwan Le Roux, Président de la classe Multi50 : « L’ensemble de la classe Multi50 se réjouit de voir arriver ce nouveau bateau. Il me semble que l’esprit de ce projet correspond bien à celui de la classe: innovant, dynamique et sportif. Thibaut a montré de quoi il était capable en Class40. Ce sera un sérieux adversaire. Bienvenue également à ses partenaires très engagés et à bientôt sur une ligne de départ ! ».
Le bateau participera aux différentes courses inscrites au programme de la Classe Multi50 : Transat Jacques Vabre, Route du Rhum, The Transat, Transat Québec Saint Malo, ainsi qu’aux différents grands prix.

 

Transat Québec Saint-Malo : chavirage de Musandam-Oman Sail

Le trimaran Musandam-Oman Sail (MOD70), mené par Sidney Gavignet qui est engagé sur la Transat Québec Saint-Malo, a chavité tôt ce dimanche matin.
Le skipper français et ses équipiers omanais, Fahad Al Hasni, Sami Al Shukaili et Yassir Al Rahbi. ainsi que Damian Foxall sont en sécurité sur le bateau retourné, qui se situe à environ 450 milles nautiques à l’est de St-Pierre et Miquelon, au large du Canada.

Baptiste Morel/Voile-Multicoques.org

Baptiste Morel/Voile-Multicoques.org

Les opérations de sauvetage sont en cours afin de ramener les marins à terre.

Les Multi50 ouvrent la route sur cette transat (avec un départ dimanche dernier, alors que les deux ultimes engagés n’étaient parti que mercredi) et entament la dernière ligne droite avec moins de 850 milles avant l’arrivée.  Arkema mené par Lalou Roucayrol, est toujours sous la menace de Gilles Lamiré (French Tech Rennes St-Malo) et de Thierry Bouchard (Ciela Village) qui sont à une trentaine de milles du leader.

L’autre ultime en course, Spindrift 2 de Yann Guichard et Dona Bertarelli, poursuit sa route à haute vitesse, le trimaran a dépassé l’ensemble de la flotte des 40′ et prépare également son atterrissage sur la Bretagne.

 

Edmond de Rothschild et Arkema vainqueurs de la Route des Princes

Cette dernière off-shore de la Route des Princes aura de nouveau été très disputée dans la classe des MOD70, en effet Oman Air Musandam et Edmond de Rothschild pouvaient prétendre à la victoire finale hier au moment de départ de ce dernier sprint à destination de Morlaix.

L’équipage de Sidney Gavignet  était le premier à franchir le  point de passage obligatoire au niveau de Land’s End hier, pui c’était Sébastien Josse et ses hommes qui empochaient le point bonus au passage de la Roche Gautier.

L’équipage du MOD 70 Edmond de Rothschild décrochait dans la foulée sa première victoire d’offshore sur cette route des princes et s’adjugeait la première place au général. Oman Air-Musandam  prenait la 2e place sur cette étape et au général. Spindrift prend la troisième place,  malgré son chavirage en baie de Dublin le 22 juin dernier en raison du système d’attribution des points spécifique de l’épreuve,  Virbac-Paprec 70 termine 4e , malgré tout l’équipage de Jean Pierre Dick n’aura pas démérité sur cette course, en restant le plus souvent au contact de la flotte.

Sébastien Josse, skipper du MOD70 Edmond de Rothschild :

« On arrive à gagner l’épreuve en remportant la dernière étape. C’est la victoire qui nous manquait au large. Le Large où on n’avait pas connu beaucoup de réussite depuis le début de l’épreuve. Là, on a navigué au contact. On n’a pas très bien régaté au début. On a joué au chat et à la souris avec Oman Air-Musandam jusqu’à cette nuit. Ensuite, on a entamé une petite bataille d’empannages et on a tiré notre épingle du jeu au petit matin en passant Roche Gautier en tête. Après, on a contrôlé. On a essayé de naviguer au mieux pour franchir la ligne d’arrivée le plus vite possible. On voulait que ce soit le plus propre possible. On voyait que Virbac-Paprec 70 n’était pas très loin et on ne savait pas ce qui pouvait se passer avec la renverse du courant. On s’est dit que plutôt que de stresser sur la fin du parcours, il fallait continuer à faire au mieux pour ne pas avoir de regret. Le bilan est très positif. L’année dernière, sur l’European Tour MOD70, on n’avait pas très bien marché mais on avait montré notre potentiel. Cette année, on confirme notre potentiel et c’est une bonne chose. On a quand même un peu manqué d’audace sur certaines étapes off-shore mais une fois que chacun a eu trouvé ses marques à la fin, c’était plus facile. C’est plus que satisfaisant. »

Sidney Gavignet, skipper du MOD70 Oman Air-Musandam :

« C’est très râlant, en arrivant j’étais un peu triste, j’aurais bien aimé offrir ça à l’équipe, au sponsor, à la famille, et je n’ai pas réussi. C’est une belle deuxième place, on a animé la course, on a été de bons acteurs. Je suis très content de l’ambiance qu’il y avait dans l’équipe, pour un skipper c’est très important, ça veut dire que tu fais une bonne partie du boulot. Toute l’équipe avec les omanais, on a augmenté notre niveau de jeu, Farhad a progressé, Ahmed est tout jeune, c’est une bonne recrue.

Sur la dernière manche, il fallait aller plus à l’est de tout le monde, et Edmond de Rothschild a réussi a nous pousser, il ont bien joué.

C’est une très belle course, je voulais remercier Prince de Bretagne, on a beaucoup de chance d’avoir un sponsor qui organise une si belle course. »

© M. Mochet/RDP

Jean Pierre Dick, skipper du MOD70 Virbac Paprec 70 :

« On est parti au près jusqu’à Wolf Rock cette nuit et ça a été assez orageux. Cela a donc créé quelques surprises. De notre côté, on a tiré un petit bord qui nous a été un peu fatal. Du coup, on est passé troisième mais on est arrivé à bien se refaire sur  le bord de portant et on a passé la bouée Roche Gautier très près d’Oman Air-Musandam qu’on a doublé ensuite. Malheureusement, il a bien tricoté après et on est arrivé quelques secondes derrière lui. La satisfaction, c’est qu’on a navigué au contact avec les cadors de la série et ça c’est une bonne chose. La petite déception, c’est qu’on soit derrière bien sûr, mais Paris ne s’est pas fait en un jour. Il faut un peu de temps. On a beaucoup appris. Dans les transitions, on manque toujours un peu de fluidité et on perd un peu pied à certains moments mais bon, ça se joue vraiment dans le détail. On est un peu déçu de terminer 3e mais ce n’est pas grave, on va vite passer à autre chose. »

Yann Guichard, skipper du MOD70 Spindrift :

“Je tiens vraiment à saluer le vainqueur de la course Edmond de Rothschild pour sa victoire dans la course, ils ont été notre concurrent le plus redoutable pendant les épreuves. Notre chavirage à Dublin a fait s’évaporer toutes nos chances de victoire sur la Route des Princes, mais grâce à tous les points engrangés sur les premières étapes, nous terminons quand même sur le podium et pour ça on est super contents”.

En Multi50, Erwan le Roux, sur FenêtréA Cardinal a remporté cette dernière étape devant Lalou Roucayrol, malgré un bel enchainement de performance sur la fin de course, l’équipage de FenêtréA Cardinal (ex Crèpes Whaou 3) termine à la seconde place du général, Lalou Roucayrol remporte l’épreuve sur le dernier Multi50 mis à l’eau. Le skipper d’Arkema réalise une superbe performance et s’est assuré du potentiel de son trimaran, « dérivé » d’Actual. Yves le Blévec termine 3ème de l’étape et au général, devant Gilles Lamiré qui découvrait son nouveau bateau, l’ex Prince de Bretagne, vainqueur de la Route du Rhum 2010.

© M. Mochet/RDP

Erwan le Roux, skipper du Multi50 FenêtréA-Cardinal :

« Sur cette quatrième étape, on a fait la course parfaite. Il fallait partir devant et c’est ce qu’on a fait. On est sorti de Plymouth bien en tête et on a attaqué le bord de portant pour aller sur les Minquiers en confiance, avec un peu d’avance sur les copains. En fin de nuit, on a vu un Lalou (Roucayrol) conquérant arriver, et nous passer comme une fusée. Je crois que son bateau est fait pour le portant et on n’a rien pu faire. Il ne manque pas grand-chose pour qu’on prenne ce fichu point de bonus spécial qui nous aurait permis d’être devant mais voilà… Après, on a cravaché pour revenir sur lui, même si on savait qu’on ne gagnerait plus la Route des Princes. Cependant, on voulait la victoire d’étape et on est allé la chercher au plus près des cailloux, dans le courant… On a tout fait. C’était très sympa, on a fait une belle navigation. Je pense qu’on a montré un bel état d’esprit et je suis assez fier de mon team. Sur la course, on a été un peu un diesel, il aurait fallu une 5e étape ou des points sur les in-shore (rires), mais bon, c’est comme ça ! En tous les cas, je suis super content pour Lalou. C’est un nouveau bateau dans la classe, il est bien servi et tant mieux pour lui et ses partenaires. Je crois qu’on a tous livré une belle bataille. Malheureusement, il faut un classement. Le plus triste dans l’histoire, je pense que c’est Yves (Le Blévec), mais on va aller le consoler quand il arrivera à terre ! »

Lalou Roucayrol, skipper du Multi50 Arkema-Région Aquitaine :

«On a fait une très belle descente sous gennak’ entre Eddystone et les Minquiers et franchement, on s’est régalé parce qu’il y avait 17-18 nœuds et du brouillard. C’était donc de la navigation au feeling et on marchait vraiment comme des avions. Cela nous a permis de repasser tout le monde parce qu’on était parti avec un peu de retard après s’être fait enfermé sur la ligne de départ. A partir d’Eddystone, on a commencé à attaquer un peu et on a doublé nos concurrents les uns après les autres. On a passé la bouée cardinale des Minquiers en tête, décrochant ainsi le point et demi de bonus spécial. Après, on s’est retrouvé un peu empétolé dans du clapot et c’était assez merdique. On a plutôt bien navigué mais on a eu un coup malheureux et Erwan Le Roux est repassé devant. En fait, il n’y a rien eu de très significatif sur la partie pour revenir jusqu’à Roscoff parce que c’était quand même très mistoufleux. Mayeul (Riffet) aime bien jouer avec la caillasse. On était à contre-courant tout le long et on est allé virer sous Code 0 à 10 mètres des rochers, au milieu des pêcheurs. C’était chaud mais ça a permis de découvrir le paysage (rires !). C’est la première régate du bateau et donc sa première victoire. Je suis super content pour toute l’équipe. Au total, c’est une belle récompense pour les 17 mois de construction et les 22 0000 heures de travail. Je suis super heureux. L’équipage et moi sommes aux anges. Au départ, on partait sur une course d’entraînement et au final, on gagne. C’est totalement inespéré. C’est le résultat de beaucoup d’efforts et de beaucoup de travail de plein de gens. C’est vraiment le top ! »

Yves le Blévec, skipper du Multi50 Actual :

« On est très content de terminer cette Route des Princes. C’est une épreuve vraiment sympa et son format est génial. Evidement, on est quand même un peu déçu de terminer 3e parce qu’on était bien parti dans cette manche et, hier, à la tombée de la nuit, il nous est arrivé un truc incroyable ! On est tombé dans un trou de vent alors qu’il y avait de l’air soutenu en Manche. On s’est arrêté complètement pendant une demie heure. Du coup, on a pris un retard énorme qu’on a rattrapé toute la nuit. On est arrivé pas très loin des autres aux Minquiers mais on a perdu grave. Ca, on le vit avec un petit peu d’amertume quand même. Le point de bonus, on le sentait bien parce qu’au portant on avait vraiment la vitesse. Mais cela fait partie du jeu de la régate et c’est pour compenser toutes les fois où on a eu de la réussite. Reste qu’il y a une vraie déception. Il n’empêche que les vainqueurs sont des beaux vainqueurs et que tout le monde s’est bien bagarré. Je pense qu’on a participé à un beau spectacle sur cette Route des Princes. On a appris plein de choses, l’équipage s’est super bien entendu. Ce sont vraiment de bons moments. On a globalement bien navigué mais évidement on aurait préféré être à la place de Lalou (Roucayrol). »

Gilles Lamiré, skipper du Multi50′ Rennes Métropole-Saint Malo agglomération:

« Le départ ne s’est pas trop mal passé à Plymouth. On était bien sorti du Sound mais après on a eu un grand bord de portant et c’est vrai que notre grand gennak est plus petit que celui des autres. On savait donc qu’on n’arriverait pas à tenir leur cadence. On a réussi à rester au contact avec Actual mais les autres se sont échappés. A la cardinale ouest Roche Gautier, on est un peu passé deux heures après les autres et on a subi l’influence du courant. On a eu notamment eu le courant défavorable plus longtemps que nos camarades. Après, évidement, c’était dur de recoller d’autant que c’était plutôt assez mou et brumeux. Côté bilan, nous sommes arrivés deux heures après les autres Multi50, ce qui  n’est pas non plus catastrophique. On en tire plutôt du positif, on a bien manœuvré sur cette étape qui ne laissait pas trop de place à la stratégie. On vient de récupérer le bateau et cette Route des Princes était une excellente occasion de se mesurer aux autres bateaux de la classe pour arriver à jauger un peu la concurrence. Cela nous a aussi obligé tout de suite à prendre le bateau en main et en quelque sorte cela a boosté notre apprentissage, c’est bien. »

Enfin, Lionel Lemonchois sur le maxi80 Prince de Bretagne, a terminé devant les MOD70 sur cette dernière étape, démontrant le potentiel de son trimaran, conçu pour les épreuves en solitaire, dont la prochaine Route du Rhum.

Cette épreuve, organisée par son sponsor aura été un beau succès sportif avec des courses inshore et offshore très disputées dans les deux classes.

© M. Mochet/RDP

Lionel Lemonchois :

« C’est toujours bien de finir sur une bonne note. C’est l’artichaut sur le gâteau ! On s’est bien arraché, il fallait qu’on passe devant pour faire un beau final. On voyait qu’on était mieux en vitesse. Mais depuis le début de la course, on arrivait moins facilement à transformer parce qu’on ne connaissait pas aussi bien le bateau, donc là on a transformé ce potentiel qu’on voyait au départ. On sait mieux l’utiliser qu’il y a trois semaines. Nous avons constaté depuis Valence une belle marge de progression. La Route des Princes, c’est génial ! Se balader en Espagne, au Portugal, on devrait le faire plus souvent ! C’est sympa de voir d’autre pays d’Europe, d’aller à leur rencontre. »

Oman Air et FenêtréA Cardinal remportent l’étape Dublin-Plymouth

Sidney Gavignet et son équipage sur Oman Air-Musandam ont devancé Edmond de Rothschild et le maxi 80 Prince de Bretagne à Plymouth, cette étape de très petit temps a été raccourcie par le comité de course. Les teams engagés sur cette route de l’Europe ont eu fort à faire avec ces vents ératiques et ont du jouer avec les courants pour prendre l’avantage, en MOD70, Sébastien Josse était parvenu à recoller à Oman Air le long de la côte sud de l’Angleterre, mais Musandam s’était de nouveau échappé dans une risée.

Au classement général des MOD70, Oman Air Musandam et Edmond de Rothschild sont à égalité de points avec 126 unités, Spindrift pointe encore à la troisième position devant Virbac Paprec 70.

En Multi 50′, c’est Erwan le Roux qui décroche la victoire d’étape, devant Arkema Région Aquitaine, Yves le Blévec longtemps au contact avec FenêtréA Cardinal, n’a pu empêcher le retour des deux trimarans. A noter qu’il existe une réclamation du comité contre Arkema concernant le non respect d’une zone de DST, ce qui pourrait priver Lalou Roucayrol de quelques points.

Au classement général provisoire en Multi5à, Actual conserve la tête avec deux points d’avance sue Arkema et 4 sur FenêtréA Cardinal. Gilles Lamiré est 4ème.

Sidney Gavignet, skipper du MOD70 Oman Air-Musandam : « On peut dire que cette troisième manche de la Route des Princes, nous sommes allés la chercher loin et que, du coup, on la mérite. En plus, il n’y a pas de réclamation à l’arrivé, ça c’est spécial. On va peut-être passer une escale tranquille. Je crois que l’on anime bien la course depuis le départ, de diverses façons. On est un acteur qui fait du jeu. On est très content de la navigation que l’on fait alors que l’on n’a pas de navigateur. On pensait que cela pouvait être une faiblesse et on s’en sort bien donc c’est un plaisir à faire. C’est stressant mais bon, on ne va se pas se plaindre. Si on fait ce boulot c’est que l’on aime aussi le stress mais quand même, vivement la fin de la semaine que l’on puisse se détendre ! (rires). Notre score n’est pas mal (2 étapes offshore sur 3), c’est vrai qu’on est là ! Près de Tuskar, c’était une histoire de courant. Il y en avait beaucoup plus que ce que disaient les cartes. On avait déjà remarqué ça à l’aller et on pense qu’il y avait facilement 4 nœuds de courant. On a voulu aller se protéger, on est allés sur les bancs de sable façon Figaro, en gardant un tout petit peu plus de sécurité quand même. Je pense que quand on a 2 nœuds de courant en moins et bien ça fait deux nœuds de vent en plus et donc ça fait la différence.On ne s’est pas trop vite emballé de notre avance, on savait que ce n’était pas nécessaire de se dépêcher parce que plus tôt on arriverait dans la pétole. Mais là, on n’a pas eu une réussite énorme. Quand les autres étaient à 3 milles de nous, on faisait un noeud et eux quatorze. On se dit que l’on aurait pu avoir un meilleur trou de souris, mais bon, on ne va pas se plaindre parce qu’après on a continué. On n’a pas baissé les bras. Ca s’est joué à vraiment pas grand-chose pour avoir le pont de bonus à Bishop. Ce qui est bien dans notre équipe, c’est que l’on ne baisse pas les bras. Quand les choses changent, on reste patient, on ne panique pas et du coup on arrive à se sortir de situations délicates. »

Sébastien Josse, skipper du MOD70 Groupe Edmond de Rothschild : « On ne pensait pas finir aussi près d’Oman Air-Musandam c’est sûr, vu le premier coup qu’il nous a fait dans le DST du canal Saint-Georges. Il est passé avec 60 milles d’avance au Fastnet. On ne pensait pas le revoir aussi tôt, on s’est un peu battu. On a vu que tout était possible au passage des Scilly. Il y a eu un gros regroupement la nuit dernière. On a repassé une deuxième fois le front qui nous avait arrêtés après Bardsey. On l’a repassé dans l’autre sens, Oman s’est arrêté. On a décidé d’attaquer un petit peu plus nord. C’était de nuit dans 3-4 nœuds donc il y avait beaucoup d’incertitudes. On ne voyait rien, on a tout fait aux sensations. Il fallait essayer de déplacer le bateau tant bien, au gré du vent qui tournait toutes les deux minutes. C’était une période assez sympa. On avait aussi un contrôle sur l’AIS, sur l’ordinateur … mais bon après, il a démarré plus vite et la messe était dite. Nous avons apprécié le petit bord de portant du Fastnet aux Scilly parce qu’après c’était plutôt « multicoque dans la pétole ». Ce n’est pas le plus agréable car les flotteurs tapent d’un côté et de l’autre. Cela s’arrête aussi vite que ça démarre. Dans ces cas là, il faut être patient et ne pas trop s’énerver. Il faut relativiser. On voit que dans cette classe des MOD70, rien n’est jamais avant la dernière étape. Ca se joue parfois à un point pour savoir qui est l’heureux gagnant. Au niveau du bilan, on aurait préféré gagner, maintenant on s’est bien battu. Bien sûr, il y a un peu de déception. On sait qu’il y a du niveau. On va continuer comme ça. On va tout donner sur le prochain in-shore et sur la dernière étape pour Morlaix. »

Jean-Pierre Dick, skipper du MOD70 Virbac Paprec : « Cet offshore n’a pas été venté, c’est le moins que l’on puisse dire. On a pris un beau départ, on passe la bouée en tête, mais après les choses se sont moins bien enclenchées, notamment au passage du DST où on a décidé de passer à l’ouest. Oman Air a pris la poudre d’escampette dans la nuit, il a pris une belle option. Nous sommes restés au contact malgré tout avec Edmond de Rothschild et Prince de Bretagne. On était un peu derrière et du coup dans la pétole on s’est fait largué un peu plus. Au Fatsnet, l’écart commençait à être difficile à rattraper. C’est forcément un peu frustrant de ne pas réussir à revenir, même si on ne termine pas trop loin en temps. J’espère que la prochaine manche sera meilleure ! On s’est posé la question de passer le DST près de la côte, mais cela semblait risqué. Oman Air est allé au bon endroit, chapeau ! Au Fastnet, il avait une sacrée avance. Après, au passage des Scilly, pendant une journée, c’était très pétoleux. On pensait revenir par-dessous, mais ça n’a pas été le cas. Nous avons tout de même réduit la distance. L’ambiance à bord est excellente, on est là pour apprendre, il n’y a pas de pression monstrueuse, mais on a tous envie de bien faire, car nous aimons la compétition. Finalement le petit temps ça ne fait pas de mal, après les conditions plus toniques auparavant. Nous continuons notre apprentissage… »

Lionel Lemonchois, skipper du Multi 80 Prince de Bretagne : « Le hook de la drisse de grand gennaker a cassé. Cet après-midi par mer plate, je suis monté en haut, et j’ai fait un brêlage pour mettre la drisse là-haut et ainsi pouvoir réutiliser le grand gennaker. Toute la partie sud Irlande avant le Fastnet, c’était du gennaker par petit temps, et finalement on s’en ai pas trop mal sorti, mais on aurait eu le grand gennaker, ça aurait été tout de même bien mieux. Même en descendant jusqu’au Scilly, on en aurait eu besoin. D’ailleurs, Edmond de Rothschild nous remet 30 milles dans la descente, parce qu’on on a été obligé  de faire deux empannages alors que lui allait tout droit. Après les scilly, le vent est tombé jusqu’à ce matin. C’était : courant, pétole, bruine, pas super beau temps. Il faut donc improviser, il faut essayer de faire avancer le bateau, de faire un peu de vent apparent, et faire avec les courants d’air qu’on a. Ce n’était vraiment pas rapide. Plusieurs fois, on a été à 0, le bateau était arrêté. Ces bateaux quand ils s’arrêtent, c’est exceptionnel.  Nous avons bien tricoté, mais on aurait eu ce grand gennaker, on aurait peut être été devant Edmond de Rothschild. Quand on a remis le grand gennaker cet après midi, tout de suite on a gagné deux nœuds et on a recollé Edmond de Rothschild , ça allait beaucoup mieux ! ».

Erwan le Roux, skipper du Multi50 FenêtréA Cardinal : « Cette étape a été compliquée, très compliquée ! A chaque fois on prend des beaux départs et on fait ce qu’il faut pour être devant mais on se fait avoir trente minutes après le coup d’envoi. Là, quelques milles après Dublin, Actual a empanne parce qu’il a été obligé de le faire et il nous a collé 13 milles d’un coup. Il a fallu cravacher pour revenir sur lui et une fois que ça a été fait, Lalou Roucayrol est parti de son côté, à droite. C’est sans doute ce qu’on aurait fait si on avait été dans sa situation, derrière. C’est comme ça qu’il nous a mis un caramel et qu’il a passé Bishop en tête. Mais comme on n’avait pas le Pos Report, on a pensé que c’était nous qui avions le point de bonus sauf qu’à un moment donné, on a regardé sous le vent et on l’a vu. On s’est dit que ce n’était pas possible et ça nous reboosté à 100% pour aller le chercher. On s’est accroché à ses basques pour partir avec lui et ne pas le laisser filer. A la fin, on a gardé le décalage qu’on avait créé toute la nuit puis d’un coup on est parti, sans trop savoir pourquoi. Il fallait avoir un peu de réussite, celle que l’on n’avait pas eue lors des deux premières étapes. Sur les derniers milles, il y a eu beaucoup de courant mais on avait du vent pour étaler, donc ça a été. Cette nuit, en revanche, ça a été un peu chaud. On culait presque. C’était un peu tendu, les vitesses n’étaient pas folichonnes. On a cravaché dur, on a continué à faire avancer le bateau à 100%, les gars n’ont rien lâché. C’est génial. On a essayé un système de quart un peu différent sur cette manche. Du coup, il y avait toujours trois personnes sur le pont. On avait toujours quelqu’un aux réglages. Idem à la nav. Donc on avait l’info et le retour de l’info. Alors, effectivement, on restait 6 heures sur le pont mais ça bien fonctionné. On est super content. Ca remet les compteurs à zéro. Je suis très content, du bateau et de l’équipage. »

Lalou Roucayrol, skipper du Multi 50 Arkema Région Aquitaine : « On a récupéré un pigeon bagué qu’on a hébergé, logé, nourri, blanchi, pendant plus de 24 heures et qui nous quand même sali l’intérieur du bateau. Si le pigeon n’avait pas été là, on n’aurait pas fait cette option incroyable ! Alors on se dit qu’il nous a porté chance ! En fait, on a eu du bol de rester au milieu, les autres allaient à la côte… Dans ce genre de course rien n’est jamais joué, on a tenté le tout pour le tout, on a eu la bascule et là bingo ! Mais c’est tellement incertain. Avec FenêtréA-Cardinal, on est resté côte à côte toute la nuit, à se doubler, à se repasser devant. Et ce matin, il est parti plus au large, tandis que sommes restés à la côte. Et voilà, FenêtréA est parti. Mais on est super content d’avoir joué dans le petit temps avec le bateau… On a mis au départ le code zéro, on l’a gardé jusqu’à l’arrivée. Tout le long, c’était le jeu de l’accordéon, c’était très aléatoire. Surtout qu’on a eu beaucoup de courant. Même 2-3 nœuds de courant, ce n’est pas à négliger. Aux Scilly, on était bien, et puis on est tombé dans la molle, on s’est fait aspiré par le courant…  On a fait de la marche arrière ! C’est beaucoup de fatigue nerveuse et physique parce qu’on est tout le temps sur les réglages. On a passé la nuit aux réglages. On est super content d’être là ! »

Yves le Blévec, skipper du Multi50 Actual : « C’était long, surtout cette nuit. Sur la cartographie, à un moment donné on est passé à un point puis on est repassé au même trois heures après : incroyable ! Pas de vent et du courant de face… On a essayé d’écrire Actual, le numéro du bateau… C’était n’importe quoi ! Avant Bishop, on était un peu à la bagarre avec FenêtréA-Cardinal, et Arkema – Région Aquitaine a choisi de traverser tout de suite le front contrairement à nous. C’était un bon coup. Après, ça a retassé. La nuit dernière, l’équipage d’Erwan Le Roux était juste 1,5 mille devant  nous, mais il s’est barré d’un coup. Je le voyais à l’AIS. A bord d’Actual, notre vitesse chutait à 3 nœuds alors que lui avançait entre 7 et 9 nœuds. Il a donc disparu. C’était complètement aléatoire. Après, lui s’est arrêté aussi mais il était déjà loin devant… et ça partait par devant. Après, au cap Lizard, on est allé un peu trop loin alors Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération a croisé devant nous. Il allait bien dans les petits airs et on est resté longtemps bord à bord. On les a doublés à une vingtaine de milles de l’arrivée. Cette étape était un peu compliquée. C’était dur de voir les autres partir, pourtant ça avait bien commencé. A Bradsey, on est passé avec un bon petit matelas d’avance. On était même devant les MOD70 pendant un petit bout de temps, c’était drôle. Après, on savait que ça allait revenir mais on a enchainé les coups sans réussite. Tout s’est un peu enchainé à l’envers. On savait que ce serait laborieux, ça l’a été. On n’a vraiment pas avancé. Le vent, c’était tout et n’importe quoi. Mais bon, c’est la vie et ça va donner du match dans la dernière manche. C’est super serré et c’est génial. Tout va se jouer en baie de Morlaix. »

Gilles Lamiré, skipper du Multi50 Rennes Métropole-Saint Malo Agglomération : « On craignait un peu cette étape parce que du temps mou était prévu et on dit souvent que notre bateau est plus à l’aise dans la brise. Au final, on est satisfait de notre étape parce qu’on était vraiment dans le match alors qu’on est toujours en phase d’apprentissage de notre trimaran. On a réussi à rester au contact avec tous les bateaux. On a passé l’île de Bradsey en deuxième position. Sur ce coup-là, on a bien navigué et au reaching sous code O dans du médium faible, on a vu qu’on était bien. La nuit dernière, on a eu une grosse molle. Tout le monde était scotché. On s’est battu toute la nuit et au petit matin on était bord à bord avec Actual. Ca c’était vraiment satisfaisant d’autant qu’on a vu aussi que les premiers ne nous avait pas trop distancé. Au près dans le petit temps,  on était un peu mieux qu’Yves Le Blévec en vitesse mais après sous gennak, il nous a redoublé. Au final, le bilan est plutôt positif car pour la première fois depuis le début de cette Route des Princes, on a vraiment été dans le match. Ca promet pour la suite. L’équipage à bien fonctionné. On a hâte de se retrouver sur la prochaine étape. J’espère qu’on aura un peu de brise pour avoir une autre configuration du bateau. »

Spindrift et Actual en tête à Dun Laoghaire

Après le passage du Fastnet, les équipages avaient entamé la dernière ligne droite de cette seconde étape de la Route des Princes. Ils ont du faire face à des vents faiblissants, ce qui a ouvert le jeu tactiquement, c’est Yann Guichard et son équipage s’en sont le mieux sortis en passant la ligne d’arrivée en tête avec 6 minutes 44 d’avance sur Groupe Edmond de Rothschild et 7’17 » sur Oman Sail, Jean-Pierre Dick sur Virbac Paprec 70 avait tenté une option après le Fasnet, celle-ci ne s’est pas avérée payante.

© M. Mochet/RDP

En Multi50′, Yves le Blévec est resté aux avants postes depuis le début de cette Route des Princes, si l’équipage avait terminé seconde de la première étape, la seconde leur a souri après un duel avec FenêtréA Cardinal qui prend la deuxième place à cinq minutes du vainqueur. Lalou Roucayrol sur Arkema Région Aquitaine a été handicapé par la perte de son gennaker et n’a pas pu lutter avec les leaders sur cette manche. Gilles Lamiré qui avait intégré la course à Lisbonne a quant à lui abandonné cette étape afin de rejoindre Dùn Laoghaire au plus vite afin d’être au départ de la prochaine.

MOD 70


Classement de la deuxième étape offshore  :

1. Sprindrift, à 04h 37 mn et 48 s TU

2. Edmond de Rothschild, à 6 mn et 44 s du premier

3. Oman Air-Musandam, à 7 mn et 17 s du premier

4. Virbac-Paprec 70, à 34 mn et 14 s du premier

 

Classement général provisoire MOD70  : 


1. Spindrift (Yann Guichard) 94 pts

2. Edmond de Rothschild (Sébastien Josse) 88 pts

3. Oman Air-Musandam (Sidney Gavignet) 88 pts

4. Virbac-Paprec 70 (Jean-Pierre Dick) 66 pts

© M. Mochet/RDP

 

Classement de la deuxième étape off-shore  : 


1. Actual à 06h32’43 »

2. FenêtréA-Cardinal à 5’10 » du premier

3. Arkema – Région Aquitaine à 04h23’30 » du premier

Abandon : Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération.

 

Classement général provisoire  :

1. Actual (Yves Le Blévec) 80 pts

2. Arkema – Région Aquitaine (Lalou Roucayrol) 74 pts

3. FenêtréA-Cardinal (Erwan Le Roux) 68 pts

4. Rennes Métropole – Saint-Malo Agglomération (Gilles Lamiré) 56 pts.

 

 

Lionel Lemonchois, skipper du maxi 80′ Prince de Bretagne :

« C’est partie remise sur la troisième étape ! Mais on va déjà essayer de réparer le gennaker. Nous sommes contents, car plus ça va, plus on apprend le bateau, et plus on est dans le tempo. Au près, on constate que l’on va systématiquement mieux qu’eux ! Cette deuxième étape  était un peu à l’image de la première. C’était très intense. Tous les bateaux sont au contact, il y a du jeu. Un coup, nous sommes devant, un coup nous nous retrouvons derrière. Personne ne lâche rien, et c’est ce qui rend la course belle. Pour nous, ça se passe de mieux en mieux, à part cette histoire de gennaker qui nous a un peu pénalisé. Il a explosé car la mer était dure, et puis il faut dire aussi qu’on tire dessus, on a du mal à lever le pied… Peu avant, on était très bien placé. Si on n’avait pas eu Edmond de Rothschild qui nous avait empêchés de virer pendant la nuit, on aurait pu passer le Fastnet en tête. Mais c’est le jeu de la régate ! Ils nous ont marqués, mais ça leur a couté cher aussi ! Ce sont des jolies navigations, et puis on change de pays, de climat aussi…

C’est sûr qu’on ne dort pas beaucoup, seulement par petits bouts. Comme ce sont des petites étapes, nous ne sommes pas vraiment organisés en quarts, on y va quand on peut, c’est un peu désordonné. Heureusement cela ne dure pas trop longtemps, car ça tire quand même sur les bonshommes. »

 

Yann Guichard, skipper du MOD 70 Spindrift racing :

« C’était serré, comme d’habitude. Durant toute l’étape, nous avons navigué à vue avec tous les bateaux et c’est vrai que la dernière remontée le long des côtes Irlandaises a été assez éprouvante pour tout le monde parce que ça s’est joué à rien. On est ravi de cette première pace parce qu’on a tenu jusqu’au bout. C’est une belle victoire et je pense qu’elle va être importante pour le moral de l’équipage pour la suite. J’ai réussi à dormir une demi heure 20 milles avant l’arrivée, comme ça j’étais en forme pour le finish, mais c’est vrai que ce n’était pas facile, le rythme était soutenu. Il y a eu beaucoup de virements de bord puisqu’on a contrôlé Oman Air-Musandam et Edmond de Rothschild. On a enchaîné les manœuvres toute la nuit. Du coup, on est assez fatigué mais vraiment très heureux d’être arrivé en tête. L’étape a été compliquée mais ça aurait pu être bien pire puisque quatre jours avant le départ, il y avait 25-30 nœuds au près sur la route. Là, on n’a pas eu des conditions dantesques. Au plus fort, on a eu 25 nœuds près du centre de la dépression, par contre, on a eu beaucoup de près, ce qui est très éprouvant avec ces bateaux parce que ça tape dur. C’était la grosse étape de cette Route des Princes donc c’était important de la gagner. Ici, l’année dernière, le plan d’eau de Dublin – Dùn Loaghaire nous avait beaucoup plu alors maintenant, on va se concentrer sur les in-shore. »

Sébastien Josse, skipper du MOD 70 Edmond de Rothschild :

« On était au taquet, au contact. On a eu des périodes de molles. Spindrift et Oman Air-Musandam ont très bien navigué mais on s’est tous retrouvé ce matin, à une quarantaine de milles de l’arrivée. A ce moment-là, on s’est dit que c’était possible de revenir alors on a cravaché. Les Omanais et l’équipage de Yann Guichard se sont un peu enquiquinés l’un et l’autre, du coup, nous a on pu faire notre route à côté et doubler Sidney Gavignet juste à l’arrivée. C’est une étape où on a tout eu : du soleil, une dépression des calmes sur la fin… C’était hyper complet, avec pas mal de rebondissements. …. On a fait des bonnes moyennes pendant une dizaine d’heures. Au passage de la dépression, on s’attendait à avoir plus de mer que ça mais finalement c’était maniable. Et quand on est au contact, on attaque toujours plus mais ça s’est bien passé. On est super content. On a super bien navigué sur la fin. »
Sidney Gavignet, skipper du MOD 70 Oman Air Musandam :

« Ca été serré, on s’est tous regroupés au Fastnet, on a plutôt bien joué. Par contre, on a mal négocié le virage de l’Irlande. On est resté un peu coincé dans le courant. Spindrift est reparti, mais ce n’était pas encore gagné pour autant. Nous nous sommes retrouvés quatrième. Après, nous sommes remontés en deuxième position, mais on n’avançait pas comme on voulait. On s’est fait couvrir par Spindrift qui a bien joué le coup et puis ça les arrangeait bien qu’on fasse troisième pour les points, on a manqué de vitesse sur la fin. Ca se joue à pas beaucoup. C’est sûr, c’est agaçant de faire tant d’efforts et ensuite de terminer troisième, mais c’est le sport !

On a eu des super conditions dans le golfe de Gascogne. Ca allait super vite dans les grosses vagues. Les bateaux sont solides, parce que on leur met dans la figure quand même. Ca allait très vite, avec de gros sauts de vagues. On a fait un joli coup au près dans la nuit sur la remontée du golfe, car on s’est décalé sur la gauche. Il y a eu plusieurs coups, Sprindrift a bien joué le passage de la dépression. Nous sommes fatigués parce qu‘on s’est bien donné. Je crois que je n’ai pas dormi depuis le Fastnet. »

Jean-Pierre Dick, skipper du MOD 70 Virbac Paprec :
« La dernière partie de la course a été très tenue. Il n’y avait pas beaucoup d’écart entre les bateaux. Ce fut vraiment une belle course, mais c’est dommage, on ne sait pas ce qui nous est arrivé cette nuit, on était deuxième, et puis le bateau s’est arrêté. Manifestement, on a du traîner quelque chose, on ne sait pas trop quoi. Ca a été l’incident de la nuit, qui a fait qu’on a perdu un peu pied. A la fin d’une longue étape comme celle-ci, on prend tous des risques pour essayer de passer devant, sans succès pour nous, parce qu’on a pris des options un peu folles ! Mais ce fut une belle étape au contact en permanence. Nous avons eu des conditions de mer et de vent très variées. Du gros temps avec beaucoup de mer par exemple. Je ne retiens que du positif, car le niveau des équipages en MOD 70 reste très élevé, et la moindre erreur se paie cash. En tout cas, nous avons fait une belle course avec toute l’équipe, c’était vraiment sympa, mais pas suffisant. Nous sommes un peu fatigués, cette nuit tout le monde était sur le pont, on a tiré sur la bête comme on dit ! J’aime bien ces courses de haute mer, car quand on arrive on découvre des lieux inconnus, une nouvelle population, une nouvelle langue, maintenant on va découvrir les joies de l’Irlande ! ».

Yves le Blévec,  skipper du Multi 50 Actual :

« C’était assez incroyable cette régate avec FenêtréA-Cardinal. On ne s’est pas lâché du début à la fin, à part au cap Finisterre où on est chacun passé d’un côte du DST mais on s’est retrouvé ensuite. On a passé le raz de Sein à quelques longueurs l’un de l’autre et on s’est encore retrouvé ensemble au Fastnet où là, c’est lui qui était devant. Par contre, on lui a remis un peu dans la nuit et on est revenu au contact au petit matin… On a passé quatre jours de régate bord à bord. Il y a eu plusieurs fois où on a eu l’impression d’avoir un petit matelas d’avance et d’être un peu tranquille et en fait non… Ca n’a pas arrêté, c’était passionnant. Nerveusement, c’était un peu épuisant. Heureusement, on avait Jean-Baptiste Le Vaillant à bord qui a un peu pris les choses en mains, ce matin, pour tirer des bords afin de contrôler Erwan Le Roux. Il a bien bossé et Luc, Ronan et moi, on a bien assuré. C’était le plus zen de nous tous, ça a permis de faire tomber un peu la pression. Il ne fallait surtout pas faire de bêtises mais être lucides dans nos décisions. Ca s’est bien passé mais c’était dur parce qu’il y avait vraiment de la molle dans le sud de l’Irlande. En tous les cas, cette victoire est une belle revanche après la première étape et si on sort notre calculette, au classement général, c’est une super bonne opération. Il y a de quoi être satisfait. »

Erwan Le Roux, skipper du Multi 50 FenêtréA Cardinal :

« Avec Actual, c’était vraiment serré et ça montre que la jauge des Multi50 n’est pas si mal faite que ça et les bateaux ont des potentiels assez similaires puisqu’on arrive à égaliser les vitesses. C’est top, ça donne des supers matches. C’est pour vivre ça qu’on fait de la voile et c’est vraiment génial. Sur cette deuxième étape, avec l’équipage d’Yves Le Blévec, c’était un coup à toi, un coup à moi… Dès le départ ça a été comme ça. Au final, ça se joue à des centaines mètres. C’est super mais il y a des trucs qu’on ne maîtrise pas forcément. On se dit qu’on va aller faire une option, qu’on va être bien placé et finalement on se retrouve à nouveau à 50 mètres l’un de l’autre. L’un repart et pas l’autre… Ensuite, la situation s’inverse… C’est l’enfer ! Ils sont fatigués mais nous aussi. On n’a rien lâché, on leur a mené la vie dure et c’est normal parce qu’on veut gagner des régates. En tous les cas, ils ont très bien navigué. Bravo à eux ! »

Lalou Roucayrol skipper du Multi 50 Arkema Région Aquitaine

« On a cassé un peu de matériel, c’est surtout ça qui est dommage parce qu’à partir du moment où on pété le gennak, on n’a plus été dans le même train que les autres. A chaque fois qu’on a pu, on a recollé mais on a été bloqué en arrivant sur Sein. On voulait essayer de glisser un peu pour pouvoir négocier la dorsale mais c’était impossible avec le petit gennak. On était à 120-130 du vent max, donc on n’arrivait pas à glisser. Après, on a fait que rattraper. Je suis un peu vert parce que je ne comprends pas très bien pourquoi la voile s’est déchirée. Elle était neuve. On a aussi cassé le nerf de chute de solent sur à peu près deux mètres en haut, mais lui était usé donc c’est normal. Le bateau va super bien, on continue à apprendre mais dès qu’on n’est plus au contact, on tâtonne pas mal sur les réglages. Je n’ai pas de frustration mais c’est pénible de casser du matériel. Au delà de ça, je suis content d’être ici, à Dublin – Dùn Loaghaire et il reste deux étapes. C’est encore très ouvert ! »

 

Arrivée de la seconde étape de la Route des Princes demain

La flotte des multicoques engagés sur la Route de Princes a rapidement progressé depuis le départ de Lisbonne le week end dernier.

Les MOD70 et le 80′ Prince de Bretagne naviguent quasiment à vue depuis le départ de cette seconde étape, les cinq trimarans ont passé le Fasnet en milieu de journée, Oman Air Musandam pointait en tête suivi par Spindrift racing, Groupe Edmond de Rothschild et Virbac Paprec 70.

En Multi50, c’est FenêtréA Cardinal qui a passé le célèbre phare irlandais en tête cinq minutes devant Actual, Arkema Région Aquitaine, le vainqueur de la première étape pointe en 3ème position devant Rennes Métropole Saint Malo Agglomération.

Yann Guichard, skipper de Spindirft racing : « On a doublé le Fastnet, maintenant nous sommes au portant dans beaucoup plus de vent, on fait une série d’empannages. Ce sera du petit temps jusqu’à Dun Laoghaire, on va avoir une journée ensoleillée et peu ventée, mais il y aura des coups à jouer. On fait des empannages au plus près possible du DST. On ne s’est pas reposé, on n’a pas bien tricoté cette nuit, Oman a mieux tricoté que nous. On a essayé de contrôler Edmond de Rothschild, on a oublié de jouer vraiment le vent, Oman est passé devant, tout le monde est assez proche, mais comme d’habitude ça va se jouer sur les derniers milles, et on sera a priori au petit matin à Dun Laoghaire. Mais ça va dépendre du vent de noroît, à quel moment il rentre, et comment on va avancer le long de la côte irlandaise aujourd’hui. Au passage du rocher, on a vu les cinq bateaux ensemble, c’était sympa de passer de 25 nœuds de vitesse à 10 nœuds. Nous n’avons pas beaucoup dormi depuis deux jours et demi, c’est une petite délivrance ce passage du Fastnet, tout est trempé à l’intérieur.

Le parcours de la Route des Princes est super intéressant, avec des étapes variées.  On savait que la deuxième étape serait un gros morceau, mais les conditions n’ont pas été celles qu’on attendait. C’était excitant car dès qu’il y a de la mer et du reaching, c’est difficile pour le bateau et les organismes. On rentre maintenant dans un mode stratégique de navigation côtière et de contrôle des adversaires. »

Gilles Favennec, Oman Air Musandam : « Oui, ca va bien, on a passé le Fastnet il y a une demie heure, trois quart d’heure, là maintenant, on est dans du petit temps au portant, tout va bien, on va pouvoir sécher un peu. On était un peu inquiet de l’état de la mer après le cap Finisterre, quand on a contourné la dépression. On ne peut pas trop contrôler maintenant, c’est surtout un jeu de tactique. On a de l’ouest pour 10-12 nœuds de vent, sous gennaker, on marche à 10 nœuds. Pour la fatigue, ça va, on respecte les systèmes de quart, donc on arrive à bien dormir, l’organisation à bord va bien. Notre objectif, c’était de prendre des points au Fastnet, on est content d’avoir a réussi, on veut tenir jusqu’au bout. »

Lalou Roucayrol, skipper d’Arkema Région Aquitaine : « Pas cool pour nous cette deuxième étape. On n’arrive pas à se mettre dedans, on casse du matos bêtement (une poulie de bordure une batterie de trois bloqueurs). Hier, c’est Mama (Mayeul Riffet) qui à dû monter dans le mât réparer le nerf de chute de GV cassé. Ce matin, on vient de découvrir que le gallon de solent sur la chute s’est déchiré sur deux mètres. Bref, dès que l’on veut repartir il y a un grain de sable dans l’engrenage.

 On manque cruellement de retour sur le bateau dès que le vent monte. On hésite, on fait des manœuvres souvent à la volée par manque de connaissance et manque de pratique dans la brise. C’est extrêmement frustrant et pour couronner le tout, il pleut d’une pluie fine et froide qui vous transperce jusqu’aux os. C’est gris, ça caille et ce n’est pas drôle ! Où est l’été ? Est-ce-que c’est un avertissement pour tous les apprentis sorciers ignorant les hoquets de notre vivante planète ? Bref, c’est un temps à la réflexion ! »

Oman Air et Arkema s’imposent sur la 1ère étape offshore

Sidney Gavignet et son équipage ont remporté mercredi la 1ère étape de la Route des Princes, Oman Air Musandam s’est imposé à Lisbonne, devant le maxi 80 Prince de Bretagne mené par Lionel Lemonchois. Le 2nd MOD 70, Spindrift racing termine 3ème de cette étape et 2nd de sa classe à 45 minutes d’Oman Air et 5 de Prince de Bretagne, Yann Guichard avait effectué un beau retour sur le leader la veille, mais n’aura pas pu s’imposer, Groupe Edmond de Rotshchild et Virbac Paprec 70 complètent le plateau des MOD en 3 et 4èmes positions.

© M. Mochet/RDP

En Multi50, Lalou Roucayrol fait une très belle entrée sur ce tour de l’Europe, avec une victoire sur cette étape pour la première course du trimaran, Yves le Blévec sur Actual termine en 2nde position à 15 minutes du vainqueur, Erwan le Roux sur FenêtréA-Cardinal ferme la marche.

©Marcel Mochet/RDP

Au classement général, en MOD70, Oman air mène devant Spindrift racing, à 4 points, Groupe Edmond de Rothschild est 3ème à 6 points et Virbac Paprec 70 4ème à 14 points. En Multi50 Arkema Région Aquitaine est leader avec 42 points devant Actual (36 points) et FenêtréA Cardinal (32 points)

Les réactions des skippers

Sidney Gavignet, MOD70 Oman Air Musandam : « Nous sommes heureux, nous avons fait du bon travail, seulement quelques petites erreurs, mais c’est un bon résultat. Cela signifie simplement que nous travaillons bien ensemble. Hier soir, c’était un peu difficile. Nous avons eu Spindrift et Prince de Bretagne juste derrière nous à la côte. Ils remontaient, et la bascule que nous venions chercher n’arrivait pas ! Ca a été difficile, rien n’était joué jusqu’au bout.

En fait, nous étions tous ensemble à Benicarlo, mais quand nous sommes allés au large, c’est là que nous avons pris la tête, jusqu’à 20 milles devant. Nous étions bien positionnés et je suppose que ce fut un moment clé de la course.
J’ai passé une seule journée avec Jean-Yves Bernot sur ​​la météo avant de venir à Valence et pour être honnête, beaucoup de choses se sont éclaircies dans mon esprit. Je voudrais lui dédicacer cette manche. C’était juste une journée, je dois dire que cela m’a rendu plus confiant car nous n’avons pas de navigateur à bord. Sans poste de navigateur, je sortais les fichiers météo, je les examinais et ensuite nous prenions une décision tous ensemble. »

Yann Guichard, MOD70 Spindrift racing : « C’était une belle étape, avec un beau vainqueur qui nous a mis une belle déculottée dès la première marque. Après, c’est vrai qu’on a bien navigué, alors on n’est pas déçu de finir deuxième. A Benicarlo, on était en tête avant d’arriver à la bouée mais on a un peu buté contre le vent alors qu’Oman Air-Musandam a fait une belle option. On n’a jamais réussi à revenir. Ca c’est joué surtout au cap de la Nau où il est passé à l’extérieur du DST alors qu’on est tous passé à l’intérieur et qu’on n’a pas eu de vent pendant un bout de temps. Ensuite, c’est parti par devant. En Méditerranée, ça a été compliqué mais c’est ce qui fait le charme de cette mer là. On a pris beaucoup de plaisir à bord. C’était sympa parce qu’on avait un concurrent, un peu plus gros que nous, mais qui avançait à peu près à la même vitesse. On s’est bataillé avec Prince de Bretagne pendant trois jours. Je crois que ça nous a permis de garder le rythme et de tenir la pression pour essayer de remonter sur Oman. C’était assez sympa au passage du cap Saint-Vincent, trois heures avant l’arrivée, parce qu’on l’a vu à l’horizon. C’était fatiguant mais surtout, on a eu un rythme assez bizarre. On a l’habitude d’avoir des MOD70 juste à côté de nous, ce qui nous permet de nous étalonner… Dans ce cas, c’est à celui qui ne lâche rien. Là, on a un peu fait la course seul. Oman aussi. C’était donc un peu dur, de temps en temps, de trouver la bonne vitesse du bateau mais Prince de Bretagne nous a bien aidés. Visiblement les Omanais aiment bien la Méditerranée. L’année dernière, ils avaient aussi gagné cette étape avec beaucoup d’avance. Là, ils récidivent. Ils ont été bien inspirés. Le bateau va bien, les bonshommes aussi. On a eu le temps de prendre notre rythme. On a eu un super passage de Gibraltar, avec 25 nœuds et un grand soleil. C’était sympa, surtout qu’on n’avait pas vraiment de pression : nos concurrents étaient 40-50 milles derrière. On avait juste à bien travailler pour essayer de revenir sur l’équipage de Sidney Gavignet. »

Sébastien Josse, MOD70 Groupe Edmond de Rothschild : « Dès le début, on a subit les caprices de la Méditerranée. Il y a eu de nombreuses transitions à gérer. Certains bateaux ont réussi à s’extirper des calmes et pas d’autres non. Ca ne s’est pas joué à grand-chose. Au cap de la Nau, on était à 100 mètres les uns des autres avec des risées à droite et des risées à gauche. Nous, on est resté collé au milieu. Après, il y a eu des regroupements mais Oman Air-Musandam est parti à l’est et a pris le large assez rapidement. L’année dernière, il nous a fait la même. Une fois qu’il était parti avec 30 milles, ça a été impossible de revenir car ça partait par devant et derrière, ça mollissait. Il fallait mettre un peu de charbon pour rester accroché et ne pas se retrouver empétolé à Gibraltar. Après, ça s’est plutôt bien déroulé sur la fin du parcours mais c’est vrai que les premiers ont été avantagés. On n’était plus dans les mêmes systèmes météo et plus dans la même logique non plus. A la fin, l’idée c’était d’arriver à garder les points de la troisième place. On a donc un peu marqué Virbac-Paprec 70 pendant toute la fin de la régate. C’était un peu match-racing. Il virait, on virait. On n’avait pas d’initiative ni de stratégie à part celle de rester au contact avec lui et rester devant. On s’en sort pas trop mal on va dire. On n’a pas trop bien navigué jusqu’au cap de la Nau. Mais c’est la Méditerranée… On sait que des fois, ça  passe bien et que d’autres fois, ça passe mal. Là, l’équipage à plutôt bien navigué. Là-dessus, je suis plutôt satisfait mais j’espère que les prochaines étapes seront un peu différentes. »

Jean Pierre Dick, MOD70 Virbac Paprec 70 : « Pour des coups, il y a en a eu et des sacrés ! Nos bateaux sont véloces pour aller d’un endroit à un autre mais ils peuvent aussi s’arrêter. On n’a pas forcément eu beaucoup de réussite mais on n’a pas toujours pris les bonnes décisions non plus. En tous les cas, ce qui était sympa, c’est qu’on a appris et qu’on a été au contact vraiment longtemps avec Edmond de Rothschild. Il y a eu une sacrée régate et c’était sympa de vivre ça. On était dans le paquet. On passe la bouée de Benicarlo en troisième position. Après, beaucoup de choses se sont passées, notamment  au cap de la Nau qui a été un moment un peu clé de cette course. On a pris une relativement mauvaise décision puisqu’on est revenu sur le cap de Palos ce qui nous a énormément retardés et fait perdre le contact avec Sprindrift. Hier, on a tenté un bon coup. On a failli passer devant Gitana et on s’est battu jusqu’à la fin. C’était sympa, mais si, comme je le disais, on n’a pas eu trop de réussite, j’espère que les prochaines régates vont enfin nous sourire comme ça a souri cette fois-ci à Oman Air-Musandam que je félicite. Pour nous, le duel avec l’équipage de Sébastien Josse a été important car nous n’avons pas beaucoup de repères, notre bateau étant encore neuf. Ca nous montre le chemin à parcourir. On n’est pas loin mais on a encore à apprendre. »

Lionel Lemonchois, Maxi 80 Prince de Bretagne : « C’était compliqué mais très sympa. La météo en Méditerranée a été comme d’habitude, un peu aléatoire. Un coup il y avait trop de vent, un coup pas assez. On a fait beaucoup de près. Oman Air-Musadam a réussi  à s’échapper, d’autres sont restés derrière. En ce qui nous concerne, on a été pas trop mal servi. L’équipage de Sidney Gavignet a fait le trou le lendemain du départ en restant au large. Il était avec Virbac-Paprec 70 qui a, lui, dû rester dans un trou. Nous, on était avec Edmond de Rothschild mais on a mieux négocié deux ou trois passages et il n’est jamais revenu. C’est parti par devant. Le passage de Gibraltar a été assez simple. Assez venté au début. On a navigué très haut de range, avec Sprindrift jamais très loin. Lui et nous avons été à la bagarre quasiment tout du long. On a tiré des bords, essayé d’être du bon côté. C’était vraiment super. On n’a rien cassé, le bateau est nickel. Idem pour l’ambiance à bord. J’ai embauché un « petit jeune », Jean-Luc Nélias, qui n’est pas trop mauvais à la nav (rires)… ça aide bien, c’est sûr. Depuis hier soir, on a fait que reprendre des milles à Oman. Il nous a mis une trentaine de milles au début mais on a grignoté et grignoté… Ce matin, on le voyait tout petit à l’horizon. Il a bien joué, bravo ! L’arrivée à Lisbonne c’est sympa. C’est toujours un endroit où on aime venir. L’entrée du Tage, c’est magnifique ! Si je suis heureux ? Oui, le bateau a été bien, il va de plus en plus vite. »

© Marcel MOCHET

Lalou Roucayrol, Multi50 Arkema Région Aquitaine : « C’était une régate incroyable. Depuis le début, avec Actual, nous avons navigué côte à côte, à se contrôler, à se surveiller, à s’envoyer au lof comme autour de trois bouées ! Yves Le Blevec et son équipage navigue vraiment bien, alors c’est une grande fierté pour nous. Surtout que c’est notre première grande course, et on la claque ! Il faut dire qu’on n’a pas chômé. L’équipage a très peu dormi, on a tout donné, nous n’avions pas le choix pour rester dans le match. C’était magnifique, quelle régate ! Et si Actual avait gagné, j’aurais été aussi fier… »

Yves le Blévec, Multi50 Actual « Du départ jusqu’à l’arrivée, on a toujours été au contact visuel avec Arkema – Région Aquitaine. Je n’ai pas compté le nombre de fois où il est passé devant et inversement mais ce doit être énorme. En fait, à chaque passage stratégique il y avait un petit retournement de situation. C’était super intéressant. Au final, ça s’est joué à quelques minutes. Ce qu’on a constaté, c’est que la logique a été respectée. Arkema est un bateau tout récent et il semble qu’il a un potentiel de vitesse vraiment intéressant. On s’est fait un peu largué en vitesse pure. Ca ne joue pas sur grand-chose, seulement sur des centimètres mais on était vraiment à la peine. On était ensemble au cap Saint-Vincent et petit à petit on s’est fait distancé. On a essayé de jouer des coups mais évidement il nous a accompagnés. Ca ne s’est pas passé comme on aurait voulu que ça se passe. A la fin, comme on a vu que le petit truc qu’on attendait n’allait pas venir on a mis la trinquette à la fin ce qui explique la dizaine de minutes de retard. »

Erwan le Roux, Multi50 FenêtréA Cardinal : « On ne pensait vraiment pas que le petit retard qu’on a pris au cap de la Nau allait prendre cette ampleur. Sur le coup, on s’est dit que ce n’était pas grave, qu’on s’était fait collés mais qu’on allait revenir. En fait non… C’est dommage parce qu’on se rend compte que c’est ça qui nous plante l’étape. C’est comme ça. On a essayé de revenir, on est revenu, puis on a essayé de refaire un petit coup pour recoller davantage mais ils sont repartis. Ca n’a fait que se tendre ensuite. Cette nuit, à un moment, on y a encore cru. A la côte, tout se goupillait bien puis d’un coup c’est passé de 23 à 0 nœuds. Après, c’était mort. On n’a aucun regret de ce qu’on a pu faire. C’est comme ça. Il y a des étapes à oublier. Heureusement, il y en a trois autres à venir donc ça va aller. »

Arrivée des premiers multis dans 12 heures à Lisbonne

L’ensemble de la flotte de la Route des Princes a fait son entrée en Atlantique ce midi pour les premiers, le bal a été ouvert par Oman Air Musandam suivi à deux heures par Spindrift racing qui était talonné par le Maxi 80 Prince de Bretagne dix minutes plus tard. En Multi50, Actual et Arkema Région Aquitaine passaient le Cap de Gibraltar a quinze minutes d’écart, avec un avantage pour le bateau de Lalou Roucayrol.Les premiers bateaux de chaque classe empochaient au passage un point de bonus.

Ce soir la situation est un peu moins favorable pour Sidney Gavignet puisque Spindrift racing mené par Yann Guichard a grapillé des milles sur le leader, divisant quasiment par deux son déficit en ne pointant qu’à dix petits milles du trimaran omanais au dernier pointage. Le MOD70 Spindrift est toujours suivi de près (moins d’un mille) par Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne, qui tient le rythme en tête de flotte. Les deux autres MOD, Groupe Edmond de Rothschild et Virbac Paprec 70 se battront pour la 3ème place, leur retard de 70 à 80 milles sur les leaders ne pouvant plus être comblés désormais.

Dans la classe Multi50, Erwan le Roux, sur FenêtréA Cardinal a également été décroché et pointe à 18 milles des leaders, Lalou Roucayrol et Yves le Blévec naviguent à vue, à moins de deux milles l’un de l’autre.

Oman Air et Actual mènent la flotte sur la première étape de la Route des Princes

La flotte de la Route des Princes qui regroupent trois Multi50′, quatre MOD70 et le Multi 80′ de Lionel Lemonchois a pris le départ de la première étape de ce tour de l’Europe hier après midi.

SIdney Gavignet sur Oman Air Musandam avait déjà pris la tête de la classe MOD70 et s’était présenté en tête à la bouée de Benicarlo hier soir, les multis ont ensuite évolués dans des vents changeants avec jusqu’à trente noeuds à l’approche du cap de la Nau et ensuite une zone de dévent avec seulement quelques noeuds. Coté Multi50′, les trois trimarans ont suivi une route directe ont bénéficié de vents soutenus eux aussi jusqu’à la Nau avant de subir le dévent, Actual menait alors déjà la flotte.

© M. Mochet/RDP

Ce soir, Yves le Blévec mène toujours la flotte devant Arkema Région Aquitaine et FenêtréA Cardinal qui avait tenté une option un peu plus près des côtes africaines, sans que celle-ci soit payante, ils pointent ce soir à 10 milles du leader alors que Lalou Roucayrol est intercalé à 5 milles.

© M. Mochet/RDP

En MOD 70, Sidney Gavignet a choisi une option un peu plus au large que ses concurrents depuis le passage de la bouée de Benicarlo, ce qui lui a permis de creuser un petit écart sur le reste de la flotte, Yann Guichard et Jean Pierre Dick avaient également suivi le leader, mais Virbac Paprec s’est recalé dans la matinée. Yann Guichard a poursuivi sa route jusqu’à midi suivi à vue de Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne, Groupe Edmond de Rothschild et Virbac Paprec 70 naviguent à environ 15 milles du 2nd également le long des côtes espagnoles.  La flotte devrait poursuivre sa route au près jusqu’à Gibraltar.

Les réactions à la vacation de midi :

Yann Guichard, skipper de Spindrift racing : « On a enfin du vent un peu stable, la nuit a été dure pour tout le monde, on a eu du mal à aller chercher la bouée dans le nord de Valence, on était en tête et on a buté contre une bulle sans vent. Du coup, on s’est fait décrocher, mais dans la nuit on a réussi à revenir au contact, à part Oman Air qui a très bien navigué et qui a fait un choix différent. C’était la bonne solution ! Maintenant, ça repart, on a du vent de sud-ouest, du soleil, un grand ciel bleu, toujours une mer de face, on marche à 18-19 nœuds au près, et je pense que ça être comme ça pendant une bonne journée et demie pour arriver à Gilbratar. C’est bien d’avoir Virbac-Paprec pour s’étalonner.  A l’AIS, on voit constamment à quelle vitesse il marche, quel cap il fait.  Après le cap Nao, il y a eu deux groupes, mais c’est le vent qui nous a obligé à choisir ces routes, on comptera les points après. Il y a maintenant de gros écarts en latéral. Avec Virbac Paprec 70, on risque de rester ensemble un petit moment.

Pour l’organisation à bord, on fait trois quarts de deux : deux quarts sur le pont, un qui barre un qui règle, deux en stand by, mais cette nuit les stand by n’ont pas pu se reposer, car on a manœuvré beaucoup. Ca tapait, ce n’était pas facile de dormir, on sautait, le bateau n’avançait qu’à trois nœuds.

On a 20 nœuds à 50 ° du vent, Xavier et Christophe vont aller se coucher, manger un peu.. On prend le rythme sur cette première étape…Maintenant on est rentré dan le flux de sud ouest, on va être calé, c’est du louvoyage, du près, le jeu va être d’aller chercher des effets de site, on sait qu’il y a moins de vent à terre. C’est une alchimie à trouver et c’est une course de vitesse, mais dans la mer, ce pas facile de trouver une vitesse stable… »

Jean-Pierre Dick, skipper de Virbac Paprec 70 : « Tout se passe bien, mais la une nuit a été agitée, avec beaucoup de sautes de vent ce matin, mais le vent est revenu heureusement, même si cela a favorisé nos amis omanais. Le vent est bien revenu, on longe les côtes espagnoles, le bateau se comporte bien pour l’instant. On a été au contact avec beaucoup de bateau, notamment en ce moment, on voit que Spindrift n’est pas loin, avec derrière Edmond de Rotschild, et devant nos amis omanais ; les conditions sont agréables, il fait beau, il n’y a pas beaucoup d’eau sur le pont, jusqu’à présent le vent n’est pas monté, et on espère qu’il ne va trop monter. On fait des quarts mais cette nuit personne n’a beaucoup dormi, en moyenne on dort 3 heures par personnes. Il faut tourner à la barre, tout le monde barre parce que ça nécessite un maximum de concentration, donc il faut changer de barreur le plus possible. »

http://www.dailymotion.com/video/x10rj8h_route-des-princes-lundi-10-juin_sport