Oman Air et Arkema s’imposent sur la 1ère étape offshore

Sidney Gavignet et son équipage ont remporté mercredi la 1ère étape de la Route des Princes, Oman Air Musandam s’est imposé à Lisbonne, devant le maxi 80 Prince de Bretagne mené par Lionel Lemonchois. Le 2nd MOD 70, Spindrift racing termine 3ème de cette étape et 2nd de sa classe à 45 minutes d’Oman Air et 5 de Prince de Bretagne, Yann Guichard avait effectué un beau retour sur le leader la veille, mais n’aura pas pu s’imposer, Groupe Edmond de Rotshchild et Virbac Paprec 70 complètent le plateau des MOD en 3 et 4èmes positions.

© M. Mochet/RDP

En Multi50, Lalou Roucayrol fait une très belle entrée sur ce tour de l’Europe, avec une victoire sur cette étape pour la première course du trimaran, Yves le Blévec sur Actual termine en 2nde position à 15 minutes du vainqueur, Erwan le Roux sur FenêtréA-Cardinal ferme la marche.

©Marcel Mochet/RDP

Au classement général, en MOD70, Oman air mène devant Spindrift racing, à 4 points, Groupe Edmond de Rothschild est 3ème à 6 points et Virbac Paprec 70 4ème à 14 points. En Multi50 Arkema Région Aquitaine est leader avec 42 points devant Actual (36 points) et FenêtréA Cardinal (32 points)

Les réactions des skippers

Sidney Gavignet, MOD70 Oman Air Musandam : « Nous sommes heureux, nous avons fait du bon travail, seulement quelques petites erreurs, mais c’est un bon résultat. Cela signifie simplement que nous travaillons bien ensemble. Hier soir, c’était un peu difficile. Nous avons eu Spindrift et Prince de Bretagne juste derrière nous à la côte. Ils remontaient, et la bascule que nous venions chercher n’arrivait pas ! Ca a été difficile, rien n’était joué jusqu’au bout.

En fait, nous étions tous ensemble à Benicarlo, mais quand nous sommes allés au large, c’est là que nous avons pris la tête, jusqu’à 20 milles devant. Nous étions bien positionnés et je suppose que ce fut un moment clé de la course.
J’ai passé une seule journée avec Jean-Yves Bernot sur ​​la météo avant de venir à Valence et pour être honnête, beaucoup de choses se sont éclaircies dans mon esprit. Je voudrais lui dédicacer cette manche. C’était juste une journée, je dois dire que cela m’a rendu plus confiant car nous n’avons pas de navigateur à bord. Sans poste de navigateur, je sortais les fichiers météo, je les examinais et ensuite nous prenions une décision tous ensemble. »

Yann Guichard, MOD70 Spindrift racing : « C’était une belle étape, avec un beau vainqueur qui nous a mis une belle déculottée dès la première marque. Après, c’est vrai qu’on a bien navigué, alors on n’est pas déçu de finir deuxième. A Benicarlo, on était en tête avant d’arriver à la bouée mais on a un peu buté contre le vent alors qu’Oman Air-Musandam a fait une belle option. On n’a jamais réussi à revenir. Ca c’est joué surtout au cap de la Nau où il est passé à l’extérieur du DST alors qu’on est tous passé à l’intérieur et qu’on n’a pas eu de vent pendant un bout de temps. Ensuite, c’est parti par devant. En Méditerranée, ça a été compliqué mais c’est ce qui fait le charme de cette mer là. On a pris beaucoup de plaisir à bord. C’était sympa parce qu’on avait un concurrent, un peu plus gros que nous, mais qui avançait à peu près à la même vitesse. On s’est bataillé avec Prince de Bretagne pendant trois jours. Je crois que ça nous a permis de garder le rythme et de tenir la pression pour essayer de remonter sur Oman. C’était assez sympa au passage du cap Saint-Vincent, trois heures avant l’arrivée, parce qu’on l’a vu à l’horizon. C’était fatiguant mais surtout, on a eu un rythme assez bizarre. On a l’habitude d’avoir des MOD70 juste à côté de nous, ce qui nous permet de nous étalonner… Dans ce cas, c’est à celui qui ne lâche rien. Là, on a un peu fait la course seul. Oman aussi. C’était donc un peu dur, de temps en temps, de trouver la bonne vitesse du bateau mais Prince de Bretagne nous a bien aidés. Visiblement les Omanais aiment bien la Méditerranée. L’année dernière, ils avaient aussi gagné cette étape avec beaucoup d’avance. Là, ils récidivent. Ils ont été bien inspirés. Le bateau va bien, les bonshommes aussi. On a eu le temps de prendre notre rythme. On a eu un super passage de Gibraltar, avec 25 nœuds et un grand soleil. C’était sympa, surtout qu’on n’avait pas vraiment de pression : nos concurrents étaient 40-50 milles derrière. On avait juste à bien travailler pour essayer de revenir sur l’équipage de Sidney Gavignet. »

Sébastien Josse, MOD70 Groupe Edmond de Rothschild : « Dès le début, on a subit les caprices de la Méditerranée. Il y a eu de nombreuses transitions à gérer. Certains bateaux ont réussi à s’extirper des calmes et pas d’autres non. Ca ne s’est pas joué à grand-chose. Au cap de la Nau, on était à 100 mètres les uns des autres avec des risées à droite et des risées à gauche. Nous, on est resté collé au milieu. Après, il y a eu des regroupements mais Oman Air-Musandam est parti à l’est et a pris le large assez rapidement. L’année dernière, il nous a fait la même. Une fois qu’il était parti avec 30 milles, ça a été impossible de revenir car ça partait par devant et derrière, ça mollissait. Il fallait mettre un peu de charbon pour rester accroché et ne pas se retrouver empétolé à Gibraltar. Après, ça s’est plutôt bien déroulé sur la fin du parcours mais c’est vrai que les premiers ont été avantagés. On n’était plus dans les mêmes systèmes météo et plus dans la même logique non plus. A la fin, l’idée c’était d’arriver à garder les points de la troisième place. On a donc un peu marqué Virbac-Paprec 70 pendant toute la fin de la régate. C’était un peu match-racing. Il virait, on virait. On n’avait pas d’initiative ni de stratégie à part celle de rester au contact avec lui et rester devant. On s’en sort pas trop mal on va dire. On n’a pas trop bien navigué jusqu’au cap de la Nau. Mais c’est la Méditerranée… On sait que des fois, ça  passe bien et que d’autres fois, ça passe mal. Là, l’équipage à plutôt bien navigué. Là-dessus, je suis plutôt satisfait mais j’espère que les prochaines étapes seront un peu différentes. »

Jean Pierre Dick, MOD70 Virbac Paprec 70 : « Pour des coups, il y a en a eu et des sacrés ! Nos bateaux sont véloces pour aller d’un endroit à un autre mais ils peuvent aussi s’arrêter. On n’a pas forcément eu beaucoup de réussite mais on n’a pas toujours pris les bonnes décisions non plus. En tous les cas, ce qui était sympa, c’est qu’on a appris et qu’on a été au contact vraiment longtemps avec Edmond de Rothschild. Il y a eu une sacrée régate et c’était sympa de vivre ça. On était dans le paquet. On passe la bouée de Benicarlo en troisième position. Après, beaucoup de choses se sont passées, notamment  au cap de la Nau qui a été un moment un peu clé de cette course. On a pris une relativement mauvaise décision puisqu’on est revenu sur le cap de Palos ce qui nous a énormément retardés et fait perdre le contact avec Sprindrift. Hier, on a tenté un bon coup. On a failli passer devant Gitana et on s’est battu jusqu’à la fin. C’était sympa, mais si, comme je le disais, on n’a pas eu trop de réussite, j’espère que les prochaines régates vont enfin nous sourire comme ça a souri cette fois-ci à Oman Air-Musandam que je félicite. Pour nous, le duel avec l’équipage de Sébastien Josse a été important car nous n’avons pas beaucoup de repères, notre bateau étant encore neuf. Ca nous montre le chemin à parcourir. On n’est pas loin mais on a encore à apprendre. »

Lionel Lemonchois, Maxi 80 Prince de Bretagne : « C’était compliqué mais très sympa. La météo en Méditerranée a été comme d’habitude, un peu aléatoire. Un coup il y avait trop de vent, un coup pas assez. On a fait beaucoup de près. Oman Air-Musadam a réussi  à s’échapper, d’autres sont restés derrière. En ce qui nous concerne, on a été pas trop mal servi. L’équipage de Sidney Gavignet a fait le trou le lendemain du départ en restant au large. Il était avec Virbac-Paprec 70 qui a, lui, dû rester dans un trou. Nous, on était avec Edmond de Rothschild mais on a mieux négocié deux ou trois passages et il n’est jamais revenu. C’est parti par devant. Le passage de Gibraltar a été assez simple. Assez venté au début. On a navigué très haut de range, avec Sprindrift jamais très loin. Lui et nous avons été à la bagarre quasiment tout du long. On a tiré des bords, essayé d’être du bon côté. C’était vraiment super. On n’a rien cassé, le bateau est nickel. Idem pour l’ambiance à bord. J’ai embauché un « petit jeune », Jean-Luc Nélias, qui n’est pas trop mauvais à la nav (rires)… ça aide bien, c’est sûr. Depuis hier soir, on a fait que reprendre des milles à Oman. Il nous a mis une trentaine de milles au début mais on a grignoté et grignoté… Ce matin, on le voyait tout petit à l’horizon. Il a bien joué, bravo ! L’arrivée à Lisbonne c’est sympa. C’est toujours un endroit où on aime venir. L’entrée du Tage, c’est magnifique ! Si je suis heureux ? Oui, le bateau a été bien, il va de plus en plus vite. »

© Marcel MOCHET

Lalou Roucayrol, Multi50 Arkema Région Aquitaine : « C’était une régate incroyable. Depuis le début, avec Actual, nous avons navigué côte à côte, à se contrôler, à se surveiller, à s’envoyer au lof comme autour de trois bouées ! Yves Le Blevec et son équipage navigue vraiment bien, alors c’est une grande fierté pour nous. Surtout que c’est notre première grande course, et on la claque ! Il faut dire qu’on n’a pas chômé. L’équipage a très peu dormi, on a tout donné, nous n’avions pas le choix pour rester dans le match. C’était magnifique, quelle régate ! Et si Actual avait gagné, j’aurais été aussi fier… »

Yves le Blévec, Multi50 Actual « Du départ jusqu’à l’arrivée, on a toujours été au contact visuel avec Arkema – Région Aquitaine. Je n’ai pas compté le nombre de fois où il est passé devant et inversement mais ce doit être énorme. En fait, à chaque passage stratégique il y avait un petit retournement de situation. C’était super intéressant. Au final, ça s’est joué à quelques minutes. Ce qu’on a constaté, c’est que la logique a été respectée. Arkema est un bateau tout récent et il semble qu’il a un potentiel de vitesse vraiment intéressant. On s’est fait un peu largué en vitesse pure. Ca ne joue pas sur grand-chose, seulement sur des centimètres mais on était vraiment à la peine. On était ensemble au cap Saint-Vincent et petit à petit on s’est fait distancé. On a essayé de jouer des coups mais évidement il nous a accompagnés. Ca ne s’est pas passé comme on aurait voulu que ça se passe. A la fin, comme on a vu que le petit truc qu’on attendait n’allait pas venir on a mis la trinquette à la fin ce qui explique la dizaine de minutes de retard. »

Erwan le Roux, Multi50 FenêtréA Cardinal : « On ne pensait vraiment pas que le petit retard qu’on a pris au cap de la Nau allait prendre cette ampleur. Sur le coup, on s’est dit que ce n’était pas grave, qu’on s’était fait collés mais qu’on allait revenir. En fait non… C’est dommage parce qu’on se rend compte que c’est ça qui nous plante l’étape. C’est comme ça. On a essayé de revenir, on est revenu, puis on a essayé de refaire un petit coup pour recoller davantage mais ils sont repartis. Ca n’a fait que se tendre ensuite. Cette nuit, à un moment, on y a encore cru. A la côte, tout se goupillait bien puis d’un coup c’est passé de 23 à 0 nœuds. Après, c’était mort. On n’a aucun regret de ce qu’on a pu faire. C’est comme ça. Il y a des étapes à oublier. Heureusement, il y en a trois autres à venir donc ça va aller. »

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