Route du Rhum : Loïck Peyron attendu demain en vainqueur

Loïck Peyron est attendu au petit matin (heure de Paris, 22h30 heure locale) en Guadeloupe, il navigue à 180 milles de l’île avec une confortable avance de 240 milles sur le second Yann Guichard sur Spindrift 2. Le baulois devrait profiter des thermiques nocturnes et finir « tranquillement » sa course cette nuit, il est probable qu’il soit nécessaire de faire deux empannages pour se recaler sur la route de la Tête à l’Anglais.

Loïck Peyron, skipper de Banque Populaire VII :

« Demain à la même heure (5h00 heure française), cela sentira le cocotier, la terre et l’humidité. Cette nuit, c’était irrégulier avec des grains. Je vais devoir slalomer avec tous les filets de pêche, il faudra manœuvrer de nuit. Sinon ça va à peu près, notre ami Yann (Guichard) derrière est un peu ralenti. C’est de la gestion tranquille du coup. J’ai failli empanner tout à l’heure à la faveur de petits refus mais finalement non. Mais il restera deux empannages à faire avant la Guadeloupe. Il y aura des changements de voiles, là je suis sous gennaker. Il y a aussi le tour de la Guadeloupe, on ne sait jamais comment ça marche mais je trouve que la nuit c’est mieux : c’est donc pas plus mal d’atterrir à ce moment-là. Il y aura moins de monde, ce sera plus agréable et plus efficace. Il n’y a pas de raison de se faire mal dans le canal des Saintes, mais c’est vrai que refaire du près après quelques jours de portant c’est assez étonnant ! »

La tâche risque d’être plus difficile pour Yann Guichard, qui fera tout pour conserver sa place de second, malgré tout, le skipper du maxi trimaran de 40m pourrait être menacé par le retour de Sébastien Josse sur son « petit » trimaran de 21 mètre qui ne pointe qu’é 170 milles. En effet,  Spindrift 2 abordera la Guadeloupe de jour, avec un régime de brise volage sous le vent de l’île et pouvant être très perturbé par le relief de la Soufrière, le Multi 70 sera beaucoup plus évolutif et plus rapide dans ces petits airs, et nettement plus facile sur les manoeuvres qui seront nécessaires au contournement de l’île.

Erwan Israël, routeur de Yann Guichard sur Spindrift 2 :

“Cette nuit, après les grains, Spindrift 2 a été ralenti dans une zone de vent faible où l’alizé a chuté autour des 10 nœuds pendant quelques heures, Yann a peu dormi pour pouvoir se sortir d’une situation encore très instable, maintenant la distance avec ses deux poursuivants, Lionel Lemonchois et Sébastien Josse. Le vent s’est ensuite de nouveau bien établi autour des 17-18 nœuds et Spindrift 2 a retrouvé de bonnes vitesses moyennes. Nous allons demander à Yann d’empanner avant d’aborder la Tête à l’Anglais qu’il atteindra lundi aux aurores là-bas, c’est-à-dire plus ou moins à la mi-journée en France. Ensuite, à distance avec Richard (Silvani, Météo France), nous serons finalement un peu en retrait car ce sera surtout les observations sur place qui permettront à Yann de s’adapter au mieux aux conditions. Bonne nouvelle, l’alizé devrait être d’une quinzaine de nœuds dans le canal des Saintes, ce qui serait de bonnes conditions pour Spindrift 2.”

Le grand perdant de cette dernière journée de course aura sans conteste été Lionel Lemonchois sur Prince de Bretagne, qui était situé sur une route plus nord que ses poursuivants (principalement Sébastien Josse sur Groupe Edmond de Rothschild, dans une moindre mesure Sidney Gavignet sur Musandam Oman Sail). Il aura été obligé de multiplié les empannages dans une zone de grains, comme il l’explique : « Je me suis retrouvé dans une zone assez active. J’ai même dû faire du près pendant deux heures, ce qui m’a contraint à effectuer pas mal de manœuvres pour passer du gennaker au solent, et inversement.  »

Séb Josse a donc repris la troisième place et Lionel Lemonchois reste très menacé par Sidney Gavignet qui ne pointe qu’à 20 milles de plus par rapport au but, et qui progresse plus vite (24 noeuds contre 10).

Antoine Koch, routeur de Sébastien Josse sur Groupe Edmond de Rothschild :

« Ca glisse très bien depuis hier. Je n’ai pas eu Sébastien cette nuit au téléphone, ce qui est plutôt bon signe ! Cela signifie que tout se déroule comme prévu. Sa trace des dernières heures est parfaitement rectiligne et je pense qu’ils ont eu – avec Sidney Gavignet – un vent plutôt régulier et une nuit sans grains ; une situation plus stable que leurs concurrents de l’Ouest. A regarder la trajectoire de Lionel Lemonchois, on constate qu’il a réussi à faire un très bon cap toute la nuit mais il a dû manœuvrer beaucoup sous des grains certainement. C’est de la fatigue en plus et donc une prise de risque plus importante. Mais Lionel reste pour l’heure le mieux positionné pour les derniers milles. En effet, il faut se baser sur le décalage latéral pour connaître la distance réelle séparant les deux bateaux et non sur les nombres de milles restant à parcourir.  »

© Yvan Zedda/Gitana S.A.

L’issue reste très incertaine pour ce trio, si Prince de Bretagne retrouve un vent plus fort et établi, il aura moins de manoeuvres que ses adversaires situés plus au sud.

Francis Joyon sur Idec Sport et Yann Eliès sur Paprec Recyclage devront probablement se contenter des places de 6 et 7èmes.

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