La dernière journée de régates prévue aujourd’hui à Marseille pour les quatre GC32 a été annulée du fait des conditions de vent. En effet, ce matin le vent était établi à 25 nœuds, et les rafales montaient à 30, aucune amélioration n’était envisagée plus tard, ce qui poussait le comité à laisser les catamarans à foils au Port du Roucas Blanc. Ce Test Event de Marseille aura permis à quatre des équipes engagées dans le Bullitt GC32 Racing 2015 de s’entrainer en conditions de course.
Sur les trois jours, 15 courses ont été courues, dans des conditions variées avec des vents entre 3 à 20 nœuds sur les dernières manches hier. La hiérarchie est loin d’être établie, même si ARMIN STROM Sailing Team s’est montré le plus régulier. Deux des nouveaux venus se sont adjugés plusieurs victoires et terminent à 4 et 8 points du vainqueur. Ce qui constitue une belle performance, puisque l’équipage d’Alinghi n’avait que quelques jours d’entrainement sur le lac Léman avant ce test, et que celui de Spindrift n’avait jamais navigué sur ce support avant cet événement. Chris Draper, barreur de l’AC72 de Luna Rossa sur la dernière Louis Vuitton Cup barrait ARMIN STROM, en l’absence de Flavio Marazzi. Le britannique habitué de ces catamarans à foils n’a eu aucune peine à s’adapter à celui-ci, qui plus est il était accompagné de l’équipage le plus expérimenté sur ce support lors de ce Test Event.
Logiquement, Armin Strom était le plus prompt à foiler par rapport à ses concurrents et échappait aux quelques figures de style (cabré, enfournement etc.) qu’on connut ses trois adversaires lors de ces trois jours de régates. Chris Draper, barreur d’ARMIN STROM : » Nous nous sommes vraiment bien amusés, et il y avait un très beau plateau de marins auxquels se mesurer. Cela a été très intéressant de les regarder apprendre à voler aussi rapidement. » Le skipper revenait également sur l’aspect économique de cette série en plein essor : » Si vous pensez à l’argent que les gens dépensent sur leurs autres bateaux et leurs projets, et que vous pensez à quel point ils pourraient s’amuser ici… c’est un bateau réellement viable à barrer pour quelqu’un qui n’est pas un professionnel. Il ne gagnera pas forcément beaucoup de courses, mais par contre il s’amusera beaucoup ça c’est certain. Et ce n’est pas très cher. Nous avions quatre bateaux ici, mais le GC32 est tellement accessible que vous pourriez très vite en voir beaucoup d’autres. » L’avenir lui donnera probablement raison, une nouvelle entrée dans cette série sera annoncée dans 15 jours, et une autre semble espérée en cours de saison. Ernesto Bertarelli, barreur d’Alinghi sur trois des quinze manches : » J’ai vraiment beaucoup apprécié. Je trouve le bateau excitant, et en même temps sécurisant. La courbe d’apprentissage est énorme comparée à d’autres multicoques à bord desquels j’ai pu courir, mais celui-ci est accessible en terme de navigation et de budget. Je pense que c’est un bon bateau de propriétaire. «
Morgan Larson, barreur d’Alinghi : » Une fois que vous êtes à la barre et que vous avez quelques courses à votre actif, vous réalisez que c’est faisable et que vous ne faites pas juste que survivre sur le plan d’eau là dehors, vous êtes en train de courir. Il y a eu quelques moments où l’on a eu l’impression que c’était une bête sauvage hors de contrôle, mais 80% du temps il pensait ‘je peux mener cette chose, et avec un peu d’entrainement, je vais devenir meilleur. » Yann Guichard, skipper de Spindrift racing : » Cet événement a été très bon pour nous, car le GC32 est quelque chose de totalement nouveau pour moi et mon équipe, et le sentiment à la barre est un peu différent. C’était très important pour nous d’être présents. Je suis surpris de la vitesse et de la stabilité que le GC32 peut offrir, bien que je puisse faire mieux pour sa stabilité ! Nous devons passer du temps à peaufiner ses réglages. «
Pour Sébastien Rogues et son team GDF SUEZ les résultats n’ont pas été aussi bons que pour les deux autres nouveaux équipages, mais le skipper n’est pas un spécialiste du multicoque, ils terminent malgré tout à plusieurs reprises seconds, mais semblent moins à l’aise dans la brise. Sébastien Rogues, skipper de GDF SUEZ : » Maintenant, nous savons ce que nous devons faire pour nous améliorer sur le prochain événement et pour toute la saison, et c’est pourquoi nous sommes venus ici. «
Les catamarans ont été chargés dans leurs containers et vont reprendre la direction de leur base, afin de poursuivre leurs entrainements avant le début officielle de la Bullitt GC32 Racing Tour dans un mois en Autriche. Spindrift racing, qui courait se test event sur un bateau prêté par le chantier a reçu son catamaran cette semaine et devrait donc pouvoir débuter ses sessions de navigation rapidement.
Résultats du Marseille Pre Event du Bullitt GC32 Racing
Rank | Team | Total | R1 | R2 | R3 | R4 | R5 | R6 | R7 | R8 | R9 | R10 | R11 | R12 | R13 | R14 | R15 | ||
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1 | ![]() |
30 | 2 | 1 | 1 | 1 | 3 | 1 | 1 | 4 | 4 | 1 | 2 | 3 | 2 | 1 | 3 | ||
2 | ![]() |
34 | 1 | 4 | 4 | 2 | 4 | 3 | 4 | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 | 2 | 1 | ||
3 | ![]() |
38 | DNS | 3 | 2 | 3 | 1 | 2 | 3 | 1 | 2 | 3 | 3 | 1 | 4 | 3 | 2 | ||
4 | ![]() |
49 | 3 | 2 | 3 | 4 | 2 | 4 | 2 | 3 | 3 | 4 | 4 | 4 | 3 | 4 | 4 |
Il est triste de voir le monde de la voile française user et abuser du terme « support » en lieu et place des termes « série », « classe » ou même « type » de bateaux.
Le terme support n’a de sens que s’il est employé par un sponsor, ou lors de discussion avec eux, pour évoquer l’aspect commercial de la voile professionnelle. L’employer dans un contexte sportif pour jouer au « communiquant » est d’un mauvais gout très sûr et confine au ridicule absolu.
A-t-on jamais entendu un comédien dire « je travaille sur tout support » pour dire qu’il s’intéresse à toutes les facettes de l’art dramatique, même s’il est payé pour cela? Ou un cycliste professionnel dire de même pour dire qu’il s’intéresse autant aux courses d’un jour qu’aux courses par étapes?