Spindrift 2 et IDEC SPORT naviguent toujours à vue au nord d’un centre dépressionnaire qui devrait les accompagner jusqu’à demain ou au mieux jeudi, il faudra ensuite plonger au sud pour éviter l’anticyclone du Pacifique.
L’écart latéral entre les deux bateaux est resté très faible entre 0,5 et 5 milles, les vitesses de progression sont identiques. La situation devrait perdurer demain, les options pourraient ensuite diverger, lorsqu’il faudra aborder l’anticyclone.
Francis Joyon, skipper d’IDEC SPORT :
» Nous étions en début de nuit (ce matin heure française ndlr) à 0,5 milles de Spindrift 2. On ne s’attendait pas à régater d’aussi près après 24 jours de course. On est prêt moralement, on a même commandé une petite étude de glaces et quelques photos à CLS pour descendre très très sud. On est paré pour faire le plongeon dès qu’on aura réussi à franchir cette dépression dans le bon sens.
On va avoir malheureusement une transition très très difficile quand on voudra quitter cette dépression. Il faudra passer à travers une zone de calmes et on risque de souffrir. Si c’est du près, le bateau devrait pouvoir s’en sortir plutôt mieux qu’au portant. Au portant, avec très peu de vent, on a un petit peu eu du mal dans les transitions en atlantique. «
Message du bord de Spindrift 2 :
Rencontre improbable en plein Pacifique Sud, hier soir, entre Spindrift 2 et Idec Sport. Les deux trimarans ne s’étaient pas croisés depuis leur base de la Trinité Sur Mer, et c’est, sans aucune espèce de concertation, qu’ils avaient quitté Brest et coupé la ligne de départ du Trophée Jules Verne à seulement deux heures d’intervalle (le 22 novembre dernier). 15 000 miles plus tard, on les retrouve, les voilà bord à bord au milieu de nulle part, dans leur quête de ce trophée. Le sentiment à bord de Spindrift 2 est partagé entre la surprise de se retrouver ici, et l’excitation de trouver un concurrent bien réel dans cette compétition où l’adversaire est normalement virtuel. Alors, c’est certain qu’il était plus confortable de voir Francis Joyon et son équipage à plus de 800 milles dans le sillage de Spindrift 2. Mais, en même temps, cette situation, inédite dans l’histoire du Trophée Jules Verne, apporte un intérêt supplémentaire au défi. Les équipiers de Spindrift 2 sont des compétiteurs, et cette sorte de course au sein du record n’est pas pour leur déplaire. Lorsque l’on interroge Yann Guichard sur la probabilité de continuer à naviguer au contact d’Idec Sport, celui-ci n’exclut rien. « Les bateaux sont proches en performance, et les options météorologiques possibles pour le Cap Horn ne sont pas nombreuses. Il n’est pas impossible que nos routes se croisent de nouveau dans les jours prochains. »