- Thomas Coville poursuit sa route dans un Indien toujours musclé avec une avance stabilisée à 360 milles sur le record de Francis Joyon. Il devrait passer la latitude des Kerguelen dans les 24 heures à venir.
Ici tu es juste toléré. C’est hostile. Hier il y avait vraiment de la mer et des creux annoncés jusqu’à 10 mètres. Je n’en ai pas vu mais c’était gros.
Ce matin avant de renvoyer le 3ème ris, j’ai dû aller en bout de bôme et je me suis trouvé dans un ruisseau de grêlons qui c’était accumulé dans cette grande gouttière. J’étais à quatre pattes pour avancer. Il commence à faire très froid. Ça piquait fort sous le grain de grêle ! Aujourd’hui, il fait assez beau, de plus en plus froid et le vent est toujours relativement soutenu – environ 30 nœuds – mais la mer s’atténue et ça te change la vie.
Tu as envie d’aller plus vite, mais ce n’est pas toujours prudent. Quand tu essaies, tu te rends compte que c’est n’importe quoi. Il fallait passer ce noyau de grosses vagues de 8-9 mètres, sans rien casser. J’avais la frustration d’être en dessous des routages et de ce qui était prévu, ce qui me met la pression.
Il faut être encore plus réactif que sur mon ancien bateau. Tu n’as pas le droit à la moindre erreur quand tu arrives en bas d’une vague à 40 nœuds, c’est juste colossal. Tu dois gérer tous les paramètres. Plus le bateau est grand et large, plus tu accèdes à des vitesses importantes et plus la marge d’erreur est faible. »
- Après un début de Trophée Jules Verne difficile au coeur d’un centre dépressionnaire, Francis Joyon et ses hommes ont empanné hier vers minuit et ont repris une route sud. IDEC SPORT progresse à plus de 30 noeuds de moyenne depuis le milieu d’après midi.
Après presque trois jours de mer Francis Joyon, Clément Surtel, Boris Herrmann, Alex Pella, Gwenolé Gahinet et Bernard Stamm ont repris l’avantage sur leur adversaire virtuel et détenteur du record, avec une avance de 4 milles qui va s’accroitre dans le heures à venir.
L’équipage et Marcel Van Triest, le routeur à terre, vont maintenant s’atteler à négocier au mieux le passage des îles du Cap Vert, en espérant éviter les dévents provoqués par le relief.
Gwénolet Gahinet : « Nous sommes en permanence en train de choquer et de reborder, toutes les 20 minutes. C’est exigeant ! »
Clément Surtel : « Un départ, c’est toujours fort émotionnellement et celui-ci a été brutal. On s’en sort bien. On a évité le gros du vent. La mer se calme. On tient bien la feuille de route en bataillant avec des grains un peu mous. On attaque pour se sortir des grains. On est content de notre moyenne. Un peu de bricolage à faire mais rien de grave. On commence seulement à s’alimenter régulièrement, œufs au bacon pour moi ce matin. Pour l’instant on ne regarde pas trop les écarts, mais on reste concentré sur les conseils de Marcel. On est dans la bonne gestion du bateau, dans la mise en route de ce tour du monde. Avec le vent régulier, on va allumer. Francis et Marcel échangent par mail et on discute entre nous. J’espère qu’il est content de nous»