Macif et IDEC SPORT se livrent bataille en tête de flotte de The Bridge, ils échangent la première place au rythme des classements.
Les deux équipages menés par François Gabart et Francis Joyon ont distancé Sodebo et encore plus Actual, ceci en ayant réussi à s’extirper des calmes hier soir, alors que leurs deux adversaires sont restés englués plusieurs heures.
Les deux leaders naviguent à plus de 32 noeuds ce soir, petit avantage de 6 milles pour l’équipage d’Idec Sport face à Macif, Sodebo pointe à 88 milles et Actual à 215.
Davy Beaudart (Actual) : « On est au près, on monte tranquillement au Nord pour aller chercher la bascule de vent de la première dépression. C’est ambiance « saute-moutons » sous un ciel gris avec quelques grains qui passent. On devrait virer dans le milieu d’après-midi (HF). On va alors toucher un flux de Nord qui va se renforcer gentiment entre deux dépressions. On va avoir 24 heures un peu toniques au reaching avec une mer un peu croisée. Ça va être une partie un peu plus rapide, mais aussi plus délicate à gérer. On adorerait profiter des transitions pour revenir sur nos trois camarades de devant, mais en vitesse pure, cela restera dur. On va prendre ce qu’on peut prendre. On ne va rien lâcher jusqu’à l’arrivée. »
Yves le Blévec (Actual) : « Nous avons passé une journée un peu difficile hier dans la dorsale où l’on n’avançait vraiment pas vite. Là, nous sommes partis pour une vraie transat de près. Nous allons accrocher un premier petit front dans les heures qui viennent.
Actuellement, il y a une vingtaine de nœuds de vent avec des rafales : sur le pont il faut vraiment garder la main sur les écoutes car le vent est assez instable. Le jour est en train de se lever. On prend nos marques, chacun entre dans le rythme. Globalement ça va bien à bord, tout se met en place. »
Vincent Riou (Sodebo Ultim’) : « On a passé un petit front cette nuit. Pour nous la situation est compliquée, c’est très désavantageux d’avoir du retard, mais on est toujours à l’attaque et on attend notre heure. Devant nous, on a une zone de transition avec du vent un peu faible qui va nous ralentir toute la journée beaucoup plus que nos adversaires. Il va falloir se battre pour ressortir au plus vite. Actuellement, nous sommes au près serré dans 12/13 nœuds de vent. On a eu jusqu’à 25 nœuds cette nuit au passage de front, et là, on repart dans un vent de 10 nœuds, voire moins pour la journée. Le choses ne sont pas super bien enchaînées pour nous, on a raté deux-trois petits coups et depuis on est un peu la peine. Cela s’est joué à peu de choses lors de la première nuit, c’est la vie des courses au large et la route est encore longue. »
Jean Luc Nélias (Sodebo Ultim’) : « On a passé en fin de nuit le centre d’une basse pression. Il a plu un peu. On a viré vers l’ouest au lever du jour. On a fait des sauts de vagues en tribord amures. Le ciel est entre bleu et gris et le vent redevient faible et instable. Ça oscille autour de 14 nœuds. Nous avons fait des changements de voiles d’avant et de ris dans la grand-voile. Les quarts n’ont pas été trop perturbé. Le maximum de vent que nous avons eu c’est 23 nœuds.
Aujourd’hui nous passons une zone de transition entre deux basses pressions sans vent, ce qui va impliquer des manœuvres. Pour le moment on subit un peu la stratégie. C’est toujours meilleur pour ceux qui ont réussi à être devant en arrivant dans l’Ouest de la Bretagne. Il fait plus froid depuis ce matin. »
Sébastien Picault (IDEC SPORT) : « On est très heureux du départ et de la façon selon laquelle se goupille ce début de course. Nous avons mis nos quarts en place de deux, avec Francis qui vient de nous donner des coups de main et supervise tout ça. Nous avons un petit décalag au Sud par rapport à Macif, qui reste quand même très à l’aise en vitesse et on ne trouvait pas très judicieux de faire une route similaire. On fait notre petit chemin. La route est encore longue, avec des petits trucs à jouer. On essaye de faire les bords rapprochants au mieux. On essaye de bien tenir nos rythmes de quarts. Jusqu’à présent, on a réussi à se reposer correctement. Au départ, cela a été plus sportif. Lais à présent, plus au large, on essaye de choisir le moment le plus judicieux pour déclencher une manœuvre afin d’être cinq sur le pont. Pour l’instant, tout se passe plutôt bien, pour le bateau, comme pour les bonhommes. »
Francis Joyon (IDEC SPORT) :« Nous avons eu le passage de front un peu plus tôt que Macif » explique Francis, « et avons viré de bord avant eux. Il va très vite dans notre nord. Nous surveillons aussi Sodebo qui a poussé son bord un peu plus nord pour bénéficier, j’imagine, d’un bon angle de descente aujourd’hui. Nous sommes heureux de pouvoir demeurer quelques heures sur un même bord tribord amure. Nous avons beaucoup travaillé depuis le départ, du fait de notre équipage réduit à 5 hommes. Nous commençons seulement à nous organiser en quarts de deux personnes sur le pont, prêts à réveiller les deux autres en cas de manœuvres lourdes. Je demeure hors quart, mais disponible pour tous en plus de mon tour de barre. Nous commençons seulement à récupérer mais par petites tranches de repos seulement, qui nous laissent un peu en dette de sommeil. La mer semble s’aplanir quelque peu. Il fait gris, mais avec peu de pluie. Tout le monde à bord est vraiment « au taquet », et Alex (Pella) n’a pas encore eu le loisir de nous raconter une de ses blagues coutumières. La course est tout sauf rectiligne. Pas de route directe en vue mais de nombreuses dépressions à négocier. Cela me rappelle mes Transats Anglaises… »