La direction de course, via Ian Murray, a officialisé l’intégration des 37 recommandations dite de « sécurité » au permis d’événement maritime délivré par les gardes côtes.
Ces recommandations proposées après le chavirage d’Artemis et le décès du marin Andrew Simpson, avaient fait l’objet de discussions entre les challengers, le defender et la direction de course, la plupart des points avaient été validés ; mais certains modifient la jauge des AC72, les catamarans qui participeront à la Louis Vuitton Cup et à l’America’s Cup.
La direction de course a donc réussi à faire intégrer l’ensemble de ces mesures au permis, ce qui permet de passer outre la nécessité d’un consensus de l’ensemble des challengers. Emirates Team New Zealand et Luna Rossa ont déposé une réclamation auprès du jury qui sera étudiée le 8 juillet, au lendemain de la 1ère régate de le Louis Vuitton Cup.
Les points litigieux concernent l’utilisation d’ailettes mobiles sur les safrans, et l’augmentation de la taille de ces ailettes au delà du bau maximum du catamaran. Qui plus est le comité de course impose désormais un test en charge si les équipes choisissaient un profil asymétrique de ces ailettes.
Pour bien comprendre le litige qui oppose les deux challengers et la direction de course, celle-ci a été désignée par le defender, Oracle Team USA, qui navigue avec des ailettes mobiles sur ses safrans depuis environ trois mois, ce qui leur a permis de plus ou moins stabiliser le vol de leur bateau, ce qui avait été impossible sans cet artifice, et qui avait semble-t-il provoqué le chavirage du bateau n°1 du team. Ceci est interdit dans la jauge initiale des AC72, mais ETNZ, grâce à des études poussées, a réussi à construire deux bateaux (Luna Rossa est dans le même cas avec un sistership du catamaran n°1 d’ETNZ) qui naviguent en vol stabilisé avec des ailettes fixes asymétriques.
© ACEA / PHOTO GILLES MARTIN-RAGET
En soit ces soucis juridiques n’ont rien de très nouveau dans la Coupe de l’America, mais il n’y a pas eu de précédent sur une modification de la jauge à une semaine du début des éliminatoires.
On peut également remettre en cause l’impartialité de la direction de course, qui impose ces solutions techniques, alors que les bateaux d’ETNZ et de Luna Rossa se sont montrés parfaitement fiables dans la brise et n’ont connu aucun incident technique.
Par ailleurs les causes du chavirage du catamaran d’Artemis n’ont jamais été dévoilées, il apparait désormais assez probable que celui-ci soit du à un défaut de conception du bateau ou à une erreur humaine, des rumeurs allant même jusqu’à évoquer l’absence d’engagement du bateau suédois n°2 sur la Louis Vuitton Cup.
Quelques éléments permettant de mieux cerner le problème :
- L’excellent résumé du site La Régate
- Les explications de Christian Karcher, trois fois vainqueur de la Coupe, sur les foils
- La comparaison architecturale entre les catamarans AC72 kiwi et américain par François Chevalier & Jacques Taglang